La France est encore soumise au deuxième confinement en ce vendredi de décembre, mais trois personnes ont investi l’une des salles du gymnase des Bessières, à Maurepas. La musique est lancée et accompagnera la séance d’une heure, lors de laquelle exercices de souplesse, renforcement musculaire ou encore travail cardio-respiratoire seront notamment au programme. « On essaie de transmettre des postures, des façons de travailler, en respect avec son corps », explique Laurence Lermurier, l’éducatrice sportive, qui travaille pour plusieurs associations yvelinoises dont la Gymnastique volontaire Maurepas (GV Maurepas), pour laquelle elle dispense des cours depuis fin 2018. Elle accompagne ici Pierrette et Michèle, deux pratiquantes en fin de traitement d’Affections longue durée (ALD), et qui peuvent donc exercer une activité physique sur prescription médicale.

L’un des quelques cas de figure pour lesquels le sport est autorisé en cette période de crise sanitaire, alors que le pays est aujourd’hui sous couvre-feu et qu’un troisième confinement semble inéluctable. Les ALD concernent « à peu près une trentaine de maladies, dont certains types de cancers, le diabète, l’obésité, l’hypertension… Au départ, ce cours s’appelait gym après cancer, et on veut le basculer dans une optique ‘‘activité physique adaptée’’, qui permet d’accueillir plus de personnes qui ont toutes ces pathologies ALD. Là, Michèle et Pierrette ont eu des cancers, et Pierrette a eu en plus une sclérose en plaques », précise l’éducatrice.

« Normalement, le protocole nous demande de proposer trois heures, mais c’est difficile parce que les salles ne sont pas disponibles, poursuit-elle. Dans les trois heures, il y a une heure en salle et une heure en extérieur, et la troisième heure est proposée aux personnes qui pourraient être en autonomie : on peut leur proposer un programme dans le week-end s’ils ont possibilité de sortir. Mais ce n’est pas facile, cette heure en autonomie, à mettre en place. Donc souvent, ce qu’il se passe, c’est que j’ai un créneau d’une heure en salle et d’une heure et demie en extérieur. Durant cette heure et demie, on fait de la rando et je fais de la marche nordique, avec des bâtons. »

En temps normal, « dix personnes maximum » participent, « pour pouvoir être sur des activités adaptées », indique Laurence Lermurier. « Ce sont des petits groupes, donc on peut vraiment personnaliser le travail », ajoute-t-elle. Mais en ces temps de pandémie, les participants sont beaucoup moins nombreux. « Sur les dix personnes inscrites, je n’en ai que quatre ou cinq qui viennent », concède l’éducatrice. Et même donc seulement deux le jour où nous nous rencontrons. Pour Pierrette et Michèle, hors de question de manquer ces cours, qu’elles suivent « deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi, sauf quand l’état de santé demande certains soins », font-elles savoir. 

« On en a besoin, confie Michèle. On est moins rouillé en sortant qu’en arrivant. Quand on sort, on a l’impression d’être déverrouillé. Et puis, ça fait du bien d’être ensemble, même si on n’est pas nombreux. » Les deux pratiquantes, l’une Maurepasienne et l’autre élancourtoise, saluent aussi le travail d’une « super coach, qui nous écoute quand on a des choses », estimant que « quand on sort d’une maladie grave, il y a des choses qu’on a envie d’exprimer, et c’est quand même pas mal d’être écouté ».

« Comme c’est sur prescription médicale, c’est vraiment un bien très utile pour les soins. Selon leur planning de soins, elles viennent ou pas, mais le fait de savoir qu’elles peuvent venir, c’est toujours un plus au niveau psychologique, ça aide de se dire ‘‘Ah oui, c’est vrai, j’ai mon rendez-vous’’. Il y a aussi un lien de convivialité, l’importance de se retrouver […]. Il y a en majorité des femmes, mais j’ai quelques hommes aussi. », affirme Laurence Lermurier, qui propose également des séances sur Youtube. L’éducatrice sportive comme la GV Maurepas dispensent aussi des cours « classiques » en temps normal. Pour s’inscrire à la GV Maurepas, détails sur gv-maurepas.fr.