5 hectares consacrés à la haute performance. Au Golf national de SQY, à Guyancourt, à gauche du trou 14 du parcours de l’Albatros, figure désormais le stade d’entraînement haute performance, inauguré le 14 octobre par la Fédération française de golf (FFG). Une zone « destinée à l’entraînement de haut niveau dans les meilleures conditions à destination des joueurs/euses professionnels, équipes de France, groupes fédéraux et ligues », peut-on lire sur le communiqué de la FFG.

Et qui doit aussi permettre de former les graines de champions à l’abri des regards du public. « Pour avoir le plus de chances de faire émerger de jeunes champions, il faut aussi qu’on ait des infrastructures à la hauteur des conditions que vont rencontrer les athlètes sur les parcours les plus exigeants du monde », explique Pascal Grizot, vice-président et futur président (à partir de décembre) de la FFG .

« On a la chance d’avoir au Golf national un parcours d’une très grande qualité, qui peut parfaitement rivaliser avec les plus grands parcours du monde. Par contre, […] on n’avait pas les conditions d’entraînement dédiées pour notre Centre de performance, là où s’entraînent nos jeunes athlètes. C’était des infrastructures qui étaient partagées avec les visiteurs du Golf national, et ce n’est tout simplement pas ce qu’il faut, précise-t-il, faisant référence à d’autres lieux, comme Marcoussis pour le rugby. Il était normal, sur le parcours appartenant à la Fédération, qu’on ait au moins une partie qui soit dédiée à la haute performance.»

Car le stade d’entraînement n’est qu’une partie du projet de Centre de haute performance qui doit être entièrement opérationnel d’ici un an, et s’ajoutera à celui déjà existant de Terre Blanche (Var). Une structure qui permettra aux jeunes golfeurs, en plus de pratiquer leur sport dans les meilleures conditions, de dormir sur place, mais aussi d’y étudier. « On a notre propre école hors-contrat, avec nos propres professeurs, qui appliquent évidemment les programmes de l’Éducation nationale, mais dans un timing adapté au programme de jeu des athlètes », détaille Pascal Grizot, qui était aussi à la tête du comité d’organisation de la Ryder cup 2018, à l’issue de laquelle avait été décidé le projet. 24 athlètes et six staffs en simultané pourront y être accueillis.

À SQY, en attendant que l’ensemble du centre puisse voir le jour, des golfeurs triés sur le volet – figurant sur « une liste de joueurs établie par la Direction technique nationale » et allant « de nos meilleurs pros jusqu’aux jeunes de 12 ans », selon Édouard Bréchignac, responsable du centre – peuvent donc déjà profiter du stade d’entraînement. Ce dernier a nécessité un an et demi à deux ans d’études et six mois de travaux.

Pour cet écrin, la Fédération s’est associée aux meilleurs. « On a fait un benchmark de tout ce qui existait de mieux dans le monde en termes de structures d’entraînement golfiques, avec les entraîneurs nationaux, évoque Édouard Bréchignac. À la suite de ça, on a fait des propositions à un architecte de renom, connu dans le monde du golf, Martin Hawtree. Après, il y a eu un travail d’échanges avec lui, et des allers-retours avec nos meilleurs pros français, certains pros internationaux, nos entraîneurs, pour vérifier qu’on avait pensé à tous les coups, car la particularité de ce stade, c’est qu’on peut s’entraîner à tous les coups, dans des conditions très exigeantes. »

Cette zone s’étend sur 5 ha d’emprise, 18 000 m² de parties remodelées, et compte cinq greens, huit bunkers, six départs artificiels en ligne, quatre départs artificiels circulaires, trois départs naturels et une plateforme de driving. Pour le plus grand bonheur notamment de ses jeunes bénéficiaires, comme Mila, Justine, Deborah et Laura, quatre golfeuses de 12 à 14 ans croisées le jour de l’inauguration, et qui s’entraînaient sur les lieux pour la troisième fois déjà. « Il est incroyable, c’est le meilleur terrain qu’on puisse avoir », se réjouit l’une d’elles. « On peut jouer sur toutes les positions, on a plein de possibilités pour le fairway, il est parfait. […] C’est très bien entretenu. C’est impressionnant », abonde une autre.

L’ensemble du projet de Centre de performance représente un budget de 4,5 millions d’euros, pris en charge à plus de 60 % par des subventions, de la Région, du Département, de SQY, du ministère des sports et de l’Agence nationale du sport, le reste étant financé sur les fonds propres de la Fédération. Un projet « unique en Europe », assure Pascal Grizot.