Le début de la destruction du silo près de la résidence des Acacias, à Coignières, soulève également un problème de longue date : celui des chats errants, dont la présence augmente de manière vertigineuse dans le quartier. La municipalité a décidé de prendre le problème à bras le corps puisque Cyril Longuépée (SE), adjoint au maire en charge de la transition écologique, de l’urbanisme et des travaux, a lancé depuis la semaine dernière avec des habitants des opérations de capture de ces félins, à l’aide de cages appelées trappes, afin de les stériliser et de les pucer.
« Je réponds avant tout à une demande des habitants, affirme-t-il, lui-même propriétaire de deux chats, et alerté fin 2019 sur le problème posé par la forte présence de chats errants au sein de la résidence. Le 1er février, j’avais utilisé les réseaux sociaux. Les personnes avaient contacté la mairie ou avaient mis des messages sur Facebook. » Il avance que l’objectif de l’opération est « multiple ». D’abord, « ralentir la prolifération », car « on a des personnes qui aiment les chats et les nourrissent, mais aussi des personnes qui n’aiment pas les chats, qui en ont peur éventuellement, […] et on a même des personnes qui leur jettent des pierres », selon l’élu. Mais aussi d’éviter les « nuisances », notamment l’« odeur des urines » par lesquelles les chats marquent leur territoire, et le « bruit des chats qui miaulent ou qui se battent », ajoute-t-il.
Cyril Longuépée s’est alors rapproché de la Société protectrice des animaux (SPA) de Plaisir et a « proposé aux habitants qui le souhaitent de faire un recensement, raconte-t-il. On avait recensé au moins une quarantaine de chats. Sachant qu’on nous avait dit que l’on n’en avait vu qu’une partie, que beaucoup étaient cachés, qu’il y en avait dans le silo, dans les vides sanitaires des immeubles… Donc on avait estimé à l’époque que l’on en avait le double, donc plutôt 70 ou 80. »
Problème : la crise sanitaire a tout interrompu. Sauf la fécondité des chattes, qui ont continué à mettre au monde des petits dans des proportions très importantes. D’autant que Cyril Longuépée rappelle une donnée régulièrement soulignée par la SPA, « un couple de chats peut théoriquement avoir jusqu’à 20 000 descendants en quatre ans ».
Le chiffre est donc aujourd’hui probablement bien supérieur aux 80 matous recensés il y a quelques mois. Il a donc fallu agir vite dès le déconfinement. « J’ai repris contact avec la SPA, qui a bien compris l’urgence, relate l’adjoint. Ils m’ont envoyé un projet […] pour qu’on essaie de faire une convention tripartite entre la Ville de Coignières, la SPA et le bailleur. » Convention qui « devrait être finalisée très prochainement » et prévoit « la capture des chats sur le site par des bénévoles avec l’aide de la SPA et de la mairie », « la stérilisation des chats par des vétérinaires partenaires », « la prise en charge de la stérilisation de 40 chats (participation de 50 euros par chat) par le bailleur Seqens » et « l’identification des chats au nom de la mairie », informe l’élu.
Quant aux opérations de capture des chats, elles ont concrètement commencé fin juin, par six personnes « ma fille, moi, trois personnes des Acacias et une autre personne qui vient nous donner un coup de main », précise-t-il. « La SPA nous prête quatre trappes, que l’on met dans des lieux sécurisés, détaille Cyril Longuépée. On ne les pose pas trop tôt, pour que les chats, s’ils se font attraper tout de suite, ne s’excitent pas, et le matin, entre 8 h et 8 h 30, je passe avec ma fille, on récupère les trappes, […] et on file à la SPA immédiatement. Ils sont endormis, stérilisés le matin, et je les récupère quand ils sont réveillés, vers 16-17 h. »
Les chats capturés sont stérilisés et pucés. L’élu rappelle d’ailleurs que le puçage est « une obligation légale » lorsque l’on est propriétaire d’un chat, afin d’identifier ce dernier. 15 chats avaient été attrapés et stérilisés à la fin de la semaine dernière. « On a réussi à remplir les trappes quasiment tous les jours », précise-t-il.
Si deux des chats capturés « ont retrouvé leurs propriétaires » qui les avaient perdus, la plupart « sont sauvages et relâchés sur site, une fois qu’ils ont été soignés, stérilisés et pucés », fait savoir Cyril Longuépée. Pour lui, « la majorité sont nés sur place », et à l’origine de cette surpopulation de chats errants, « il a dû y avoir, à un moment, quelques personnes qui ont laissé leur chat sans s’en occuper et sans l’avoir stérilisé, [ou] ça peut aussi être le chat qui s’est échappé. »
« [Depuis le lancement de l’opération], une chatte et son chaton ont été mis à l’adoption », poursuit l’élu qui reconnaît que dans la majorité des cas les chats sont relâchés : « Un chat qui a l’habitude d’être sauvage, on ne peut pas le sociabiliser à posteriori. Ceux qui sont nés là et qui ont plus de quatre mois, c’est foutu. La seule chose que vous pouvez faire, si on veut éviter l’euthanasie, c’est le stériliser, le pucer, le soigner, le relâcher sur site, et dans ce cas-là, il occupe son territoire et évite à d’autres chats de venir et on règle le problème. » D’autant que la loi « permet de passer du statut de ‘‘chats errants’’ à ‘‘chats libres’’ s’ils sont stérilisés et identifiés », ajoute-t-il.