« Donner la gestion d’une piscine pendant 25 ans, ce n’est pas rien, il ne faut pas rester sans rien faire  », déclare Marc Legein, professeur d’EPS au lycée des Sept mares à Maurepas et membre du Syndicat national de l’éducation physique. Équipé de son bonnet de piscine et de ses lunettes de plongée, il a manifesté au côté du collectif Piscine pour tous, le 22 mai, devant le centre aquatique de Maurepas, en cours de démolition et fermé depuis quatre ans.

La trentaine de militants craint que le service public, autrefois garanti par l’ancienne piscine, soit mis à mal par le futur gestionnaire privé. Selon eux, ce dernier pourrait remplacer une partie des missions de service public, par des activités lucratives et augmenter les prix, pour rentabiliser le centre aquatique.

C’est pourquoi, les militants ont stipulé dans une lettre, rendue publique pendant la manifestation, et adressée aux maires de Maurepas et d’Élancourt, qu’ils voulaient être associés à la conception du projet et à ses différentes étapes. Christine Lefevre, également professeur d’EPS au lycée, illustre devant la foule les besoins en équipements revendiqués dans la lettre : « Il nous faut au moins trois couloirs pour nos classes, des vestiaires, un local pour déposer le matériel dans un cadre décent, il faut qu’on puisse poursuivre le cycle d’apprentissage de la natation. » La lettre stipule également que la piscine soit « accessible à tous, à des créneaux horaires et tarifs adaptés ».

Pourtant, ces besoins avaient déjà été mis sur la table, le 22 février, dans un rapport détaillé, lors d’une audience accordée par les maires, selon Marc Legein. Le collectif n’était pas satisfait de la synthèse de l’Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) qui sert de référence dans le cahier des charges, et dont le collectif veut avoir l’accès.

Les militants ont stipulé dans une lettre, rendue public pendant la manifestation, et adressée aux maires de Maurepas et d’Élancourt, qu’ils voulaient être associés à la conception du projet.

En retour, les maires devaient mettre à jour cette synthèse avec les éléments apportés par le collectif. Elle ne leur a toujours pas été transmise. « Vous vous étiez engagés à nous communiquer fin février le document actualisé sur lequel vos services travaillent pour que nous puissions croiser les analyses. Malgré de multiples demandes, nous ne disposons toujours pas à ce jour de votre document », regrette la lettre.

D’où leurs inquiétudes sur le futur service qu’offrira la piscine une fois finie. Christine Lefevre craint que les usagers tels que les écoles ou les club « soient sacrifiés en laissant [les] créneaux à des comités d’entreprise ».

Alain Feniou, dont le club de natation est en veille depuis la fermeture de la piscine, s’inquiète : « Avant, le coût des lignes était faible mais avec une gestion privé, les lignes risquent d’être chères. La commune va devoir beaucoup subventionner et si elle n’aide pas suffisamment, on a plus qu’à mettre la clé sous la porte. » Sachant que le club de natation a déjà perdu presque tous ses nageurs, à cause de la fermeture de la piscine.

Le collectif s’alarme également sur la date de livraison du nouveau centre aquatique, prévue pour l’été 2021. Les militants n’y croient pas. « Je pense que ce n’est pas tenable », avoue Marc Legein et la lettre d’annoncer :  « La démolition de l’actuelle piscine […] réserve déjà des surprises avec la présence de plomb et d’amiante. » Le document pose également la question sur la possibilité ou non que la période électorale repousse la date d’ouverture. Pourtant, le maire de Maurepas, Grégory Garestier (LR), a déjà confirmé à plusieurs reprises que la date restait inchangée, notamment dans notre édition du 30 avril : « On est dans les temps, aujourd’hui tout se passe pour le mieux. »