Dans la cour du collège, les poules ont rejoint les collégiens. Quatre poules rousses ont emménagé, depuis le 31 janvier, sur une parcelle d’herbe clôturée située dans la cour du collège Youri Gagarine. Fournies par le Département, elles nichent dans un poulailler connecté, qui collecte des données et transmet des informations à leur sujet, et doivent s’intégrer pleinement dans le programme de Sciences et vie de la terre (SVT) des collégiens. Le poulailler connecté, outre sa fonction pratique, doit aussi servir de par son côté technologique, à intéresser les élèves aux poules.

« Elles sont arrivées il y a peu, alors elles sont encore un peu timides, sourit Vincent Moinard, professeur de SVT au collège Youri Gagarine. Elles ne pondent pas encore car elles n’ont que quelques semaines, mais elles sortent déjà plus. » Dans le poulailler en lames de bois, quatre poules rousses se serrent les unes contre les autres. « On est très contents de les avoir, s’enthousiasme le professeur. Cela faisait plusieurs années que nous en demandions. »

L’installation du poulailler connecté et de ses occupantes dans le collège de Trappes est le fruit d’une rencontre entre le Département et l’entreprise Eggs-iting, basée à Amiens (Somme), qui construit les poulaillers. « On cherchait depuis quelques temps un projet tel que celui-ci, se rappelle Julien Bloutin, chargé d’études au service espaces verts du Département. Avec les poulaillers connectés proposés par Eggs-Iting, l’ambition est d’intéresser les élèves aux poules par le biais de la technologie. On en a installé dans trois collèges des Yvelines. » Le Département affiche également le souhait de reconnecter les élèves avec la nature, en particulier dans des zones urbanisées comme Trappes.

Petite cabane de bois surplombée d’un panneau solaire, le poulailler connecté envoie des données qui seront étudiées par les collégiens.

Petite cabane de bois surplombée d’un panneau solaire, le poulailler connecté attire autant le regard que ses locataires. « Il est autonome en énergie grâce au panneau solaire, précise Arnaud Jibaut, de chez Eggs-Iting. Il y a plusieurs capteurs à l’intérieur ». Dans les deux nids, des capteurs, qui détectent individuellement des bagues portés par les poules à la patte, permettent ainsi de connaître les moments d’entrée et de sortie des volatiles. D’autres capteurs permettent de mesurer le niveau de nourriture restant dans la mangeoire, le taux d’humidité, la température et la luminosité.

« Il y a aussi une petite caméra au-dessus des nids pour savoir s’il y a eu ponte et à quelle heure environ », explique Arnaud Jibaut. Les informations collectées sont ensuite envoyées par onde radio à Eggs-Iting, et mises à disposition sur une interface (et bientôt une application mobile, Ndlr) à laquelle les élèves auront accès. « En plus d’étudier les données sur les poules, les collégiens pourront faire un apprentissage du code avec des données réelles », souligne Arnaud Jibaut.

Les poules seront intégrées dans toutes les étapes du cursus des collégiens de l’établissement Youri Gararine : « Les sixièmes et les cinquièmes vont étudier le régime alimentaire, les quatrièmes la reproduction et les troisièmes l’aspect génétique, avec les races etc… », indique le professeur de SVT. On aimerait un jour faire venir un coq, pour étudier la reproduction. » En attendant, les élèves étudieront les données mises en ligne grâce au poulailler connecté, et seront peut-être amenés à réaliser des graphiques à partir de ces données.

L’accueil des poules au collège fait partie d’une ambition globale de l’établissement en matière de recyclage et de lutte contre le gaspillage. « On a déjà un compost des déchets de la cantine, indique Vincent Moinard. Les poules pourront manger les déchets végétaux et le gras de la viande. » A la cantine, les élèves ont déjà été amenés à peser les aliments restant dans leur assiettes à la fin du repas, et à les trier pour savoir ce qui pouvait être donner aux poules.

Les œufs des poules, récoltés par les adultes de l’établissement, ne pourront pour leur part pas être servis aux collégiens, « pour des raisons sanitaires », explique le professeur. Pendant cette période de vacances qui vient de s’achever, le poulailler connecté s’avèrait très utile pour connaître à distance l’état de santé et les allers et venues des poules.