Une éclaircie dans le ciel tricolore. Quentin Lafargue, licencié au Vélo Club Élancourt Saint-Quentin-en-Yvelines (VCESQY) est devenu, vendredi 1er mars, champion du monde dans l’épreuve du kilomètre. En devançant le Néerlandais Theo Bos et son compatriote Michael d’Almeida, le Saint-quentinois s’offre le premier titre mondial de sa carrière en seniors.

« C’était mon jour, a-t-il déclaré après la course, dans des propos rapportés par France télévisions. Je n’ai rien lâché. J’ai perdu tellement de fois que je n’ai pas eu envie de m’enflammer. J’ai gagné le droit de porter un beau maillot mais à la prochaine compet tout sera remis à zéro. Maintenant, je vais profiter. » Une médaille d’or qui vient s’ajouter à l’argent décroché la veille par le sprinteur de 28 ans en vitesse par équipes aux côtés de Grégory Baugé et Sébastien Vigier, derrière les Pays-Bas et devant la Russie. Malheureusement, celui qui a rejoint le VCESQY en novembre dernier est le seul Français a avoir décroché le plus beau métal durant ces championnats du monde de Pruszkow (Pologne), disputés du 27 février au 3 mars.

D’autres médailles viennent certes compléter le bilan tricolore : outre le bronze de Michael d’Almeida et l’argent de la vitesse par équipes, Mathilde Gros (en bronze en vitesse individuelle) et Benjamin Thomas (médaillé d’argent en omnium) ont eu droit à leur montée sur le podium. Mais on attendait forcément davantage de ces Bleus a priori armés pour décrocher d’autres médailles, voire plus.

Surtout lors de la dernière journée de compétition, dimanche 3 mars, qui s’est avérée cauchemardesque pour la délégation française. « La France a mal digéré le dessert », écrit même le journal L’Équipe. En keirin, Mathilde Gros – pourtant championne d’Europe de la discipline l’été dernier – a dû se contenter de la 6e place. Le duo Benjamin Thomas-Bryan Coquard a lui déçu à l’Américaine, seulement 6e de l’épreuve. Bilan guère plus reluisant pour Sébastien Vigier, déjà 6e du keirin quelques jours plus tôt et éliminé en huitièmes de finale de l’épreuve de vitesse masculine.

Quant à l’autre Saint-quentinois de ces Mondiaux, Quentin Caleyron, appelé de dernière minute suite au forfait de Rayan Helal, il a terminé 14e de la vitesse, tandis qu’Adrien Garel, formé au VCESQY, pointe lui à la 13e place du scratch.

Avec cinq breloques, la France se classe 5e du tableau des médailles, loin derrière les Pays-Bas, qui dominent ce classement (avec 11 médailles dont six en or, Ndlr).

En comparaison avec Apeldoorn (Pays-Bas), l’année dernière, la moisson française est beaucoup plus conséquente (cinq médailles contre seulement deux et en bronze, Ndlr), mais « ces Mondiaux ont probablement obéré toute chance d’aligner une équipe de poursuite masculine aux JO de Tokyo, [et] confirmé la faiblesse de l’endurance féminine et la fragilité persistante des grands espoirs, Sébastien Vigier et Mathilde Gros », d’après L’Equipe.

« On a un objectif principal, les JO de Tokyo en 2020, et un championnat du monde [rapporte] un maximum de points [pour la qualification] », avait avancé le Directeur technique national de la fédération française de cyclisme, Christophe Manin, le 13 février. Et manifestement, les Bleus n’en ont pas marqué assez en Pologne.

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