Mardi 12 février, un homme de 51 ans comparaissait devant le tribunal de Versailles. Le 25 janvier dernier, le quinquagénaire, ivre, est entré violemment au domicile plaisirois de son ex-compagne, afin d’y découvrir l’identité de l’homme avec qui elle vit avec ses filles.

« Vous sonnez à plusieurs reprises, rappelle la juge. Votre fille vous entend et réveille sa mère. Elle vous ouvre et vous la poussez pour pouvoir entrer et monter à l’étage. Votre fille s’interpose entre vous deux et vous lui donnez une gifle. » C’est un des voisins qui préviendra la police. Lors de son interpellation, le prévenu présente un taux d’alcool de 0,88 mg/L d’air expiré.

A la barre, le quinquagénaire d’origine anglaise, minimise dans un premier temps les faits. « Mon doigt est entré en contact avec sa joue mais je ne l’ai pas giflée », explique-t-il avant de se raviser. S’il boit depuis ses 15 ans, il ajoutera avoir arrêté « depuis l’incident ».

Depuis six mois, il ne voyait plus sa fille aînée, qui se sentait « rabaissée » quand elle allait chez lui. « C’est l’alcool qui a poussé sa femme à partir et ce n’était pas suffisant pour qu’il y ait un déclic, plaide l’avocate des parties civiles. Le 5 octobre dernier, sa fille s’est enfuie par la fenêtre de son appartement pour rejoindre sa mère. »

Le couple est séparé depuis le printemps 2017. Le quinquagénaire justifie son attitude du 25 janvier par le fait qu’il voulait savoir « qui résidait dans ma maison avec mes enfants ». Mais lors de la procédure de divorce, la maison a été attribuée à son ex-compagne.

« Il revendique un lien d’appropriation », estime la procureure de la République à propos des enfants du prévenu. Elle tient à saluer « la force et la maturité » de l’adolescente assise sur le banc des parties civiles : « Cela démontre que vous n’aimez pas ce qu’il fait. » Contre le Plaisirois, elle requiert deux ans de mise à l’épreuve, dont un an de prison avec sursis mais également une obligation de se soigner.

La défense a elle plaidé la non-inscription d’une éventuelle condamnation au casier judiciaire, pointant l’environnement professionnel de son client, en CDI depuis 2008. « Le couple s’est rencontré en Angleterre, il l’a suivie et aujourd’hui il est déclassé professionnellement, insiste l’avocate de la défense. Il vit dans un appartement de 25m2, s’il reste en France c’est uniquement pour ses enfants. » La décision a été mise en délibéré.

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