Le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines sera au cœur des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) en 2024 avec quatre sites d’accueil : le Vélodrome national pour le cyclisme sur piste et l’escrime du pentathlon moderne, l’Île de loisirs pour le BMX, le Golf national pour le golf … et la colline d’Élancourt pour le VTT. Pour cette dernière, un appel à projets vient d’être lancé par SQY, qui souhaite ainsi, « ouvrir le potentiel de ce site à des opérateurs susceptibles de contribuer à sa valorisation » et « connaître l’intérêt des porteurs de projets à se positionner sur cette emprise avec un concept original et de leur capacité à le réaliser en intégrant plusieurs paramètres technico-opérationnels », expliquent les documents de l’agglomération.

Située au Nord d’Élancourt, dans le quartier de la Clef de Saint-Pierre, limitrophe avec Trappes et Plaisir, la colline d’Élancourt s’élève, en son point culminant, à 231 mètres d’altitude, ce qui en fait le site naturel le plus élevé d’Île-de-France. Un site que SQY souhaite valoriser à travers le projet Colline 2024 afin qu’elle bénéficie « de la dynamique et de l’exposition médiatique des JOP de 2024 », affirme l’agglo.

Cette dernière fixe dans ce cadre deux objectifs : « renforcer le positionnement de Saint-Quentin-en-Yvelines comme territoire d’innovations par une opération vitrine du savoir-faire de SQY, pour tous les Saint-quentinois et au-delà, tout en capitalisant sur la vocation sportive du site »  et « devenir un nouveau vecteur d’attractivité à l’échelle locale et régionale », peut-on lire sur le cahier des charges de l’appel à projets.

« Ça fait 30 ans que les gens se disputent pour des tas de projets, évoque Jean-Michel Fourgous, président LR de SQY et maire d’Élancourt, mentionnant d’anciennes idées d’aménagement, comme celle d’une piste de ski, d’un parcours d’accrobranche ou d’un parc de fleurs. Il y a quand même 52 hectares. C’est un des plus beaux sites de SQY, mais on n’a jamais pu mettre d’accord les gens sur un projet qui faisait l’unanimité. Les JO ont remporté le morceau, puisque là, il n’y a plus de discussion. »

Par cet appel à projets, l’agglomération entend « valoriser ce secteur par une proposition originale », d’après son président. « On en a eu des propositions, déjà, affirme Jean-Michel Fourgous. Mais on aimerait un peu faire le tour. Il y a peut-être des gens très créatifs là-dessus, c’est un beau sujet. On leur donne beaucoup de liberté à proposer ce qu’ils veulent. Il faut que ce soit assez ouvert.[…] Plein de questions se posent, et on a besoin de lancer cet appel à projets pour que les gens puissent choisir le plus beau projet qui correspond. »

SQY récompensera une initiative prenant notamment en compte « une innovation contextualisée comme principe directeur de la démarche », ainsi qu’ « une approche globale et décloisonnée », indiquent les documents de l’agglomération, qui souhaite également que le sommet de la colline reste au moins en partie accessible au public. Sera retenue l’initiative « qui sera susceptible de bénéficier du potentiel du site et pourra contribuer à sa valorisation », souligne l’agglomération.

Un site s’inscrivant « dans cette ambiance-là » de « compétitivité sportive, économique et scientifique de SQY », selon les termes de Jean-Michel Fourgous, qui rappelle la présence de l’Île de loisirs de SQY à 300 mètres de la colline – il évoque d’ailleurs la possibilité de « faire un lien » entre les deux sites – du Vélodrome national à un kilomètre, et d’entreprises du CAC 40 à proximité, dont Thalès qui « est à 100 mètres ».

SQY souhaite donc que le projet aille bien au-delà d’aménagements sportifs liés aux JO. Ceux-ci devraient bien sûr toutefois occuper une large place avec une piste à même d’accueillir les plus grands vététistes de la planète. L’agglomération évoque notamment un site « aménagé pour réaliser des tracés conformes au cahier des charges olympique » et des tribunes d’une capacité de 3 000 spectateurs, et « 20 000 places debout […] aménagées le long du parcours ».

On peut lire sur le cahier des charges que la colline « continuera, en lien avec l’Union cycliste internationale, d’accueillir des compétitions internationales de VTT ». « On ne sait pas encore si on garde ou pas cette piste, nuance toutefois Jean-Michel Fourgous. On ne veut pas se fermer, on veut voir les projets. »

Car la pérennisation n’est pas que sportive. Le président de SQY avance notamment l’idée de construire un restaurant d’altitude, la valorisation de sentiers pédestres et de randonnée ou encore la construction d’un funiculaire pour accéder au point culminant. « Il s’agit de voir tout ce qui peut être fait pour que cela soit beau et développe le sentiment d’appartenance des Elancourtois, des Saint-quentinois et des Français », résume-t-il, souhaitant « Quelque chose qui soit beau, flatteur pour l’image de la France, qui véhicule bien ses valeurs, et qui puisse être reconverti utilement pour les Élancourtois après. »

Enfin, un fleurissement en bleu-blanc-rouge est également souhaité. Le coût du projet n’est évidemment pas encore connu mais il s’agit d’un « investissement d’un minimum de 6 millions », estime Jean-Michel Fourgous. Le Département, la Région, SQY, Élancourt mais aussi l’État participeront au financement. La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) assurera la maîtrise d’ouvrage.

Les candidats ont jusqu’au 4 mars pour déposer leur dossier. L’agglomération souhaite ensuite présenter le projet avec une liste de candidats et de concepts proposés lors du Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) à Cannes du 12 au 15 mars. « La désignation du lauréat de l’appel à projets interviendra dans le courant du troisième trimestre 2019 avec une contractualisation fin 2019 à début 2020 », ajoute SQY.