Les entreprises, l’un des marqueurs forts du territoire de SQY. Celles-ci sont nombreuses (17 000) et les projets immobiliers destinés au secteur tertiaire foisonnent sur le territoire. Pour autant, l’Agglomération n’échappe pas à la crise immobilière qui frappe l’ensemble du pays, et l’annuel rendez-vous des acteurs de l’immobilier de SQY, revêt dans ce contexte de plus en plus une résonance particulière.

« Le marché immobilier est en difficulté, l’immobilier d’entreprises n’y échappe pas, a reconnu Alexandra Rosetti (UDI), vice-présidente de SQY au développement économique et à l’attractivité du territoire et maire de Voisins-le-Bretonneux, lors de son discours inaugural à l’adresse des acteurs de la filière, réunis à Magny-les-Hameaux le 14 octobre pour ce rendez-vous des acteurs de l’immobilier. Le secteur tertiaire est en tensions, avec également une forte réduction des investissements dans les territoires de 2de couronne. Évidemment, SQY ne fait pas exception, mais quand même, les chiffres et les réussites que nous allons vous présenter vous démontrent que notre engagement permet à notre territoire de se maintenir comme un pôle économique majeur, avec bien sûr de nombreux atouts pour l’avenir. »

« D’abord, notre positionnement au cœur du pôle scientifique et technologique d’excellence de Paris-Saclay ; notre proximité avec Paris, les secteurs d’activité encore en développement et à fort potentiel ; notre offre résidentielle qui continue à s’étoffer ; et bien sûr des grands équipements, qui contribuent à proposer un cadre de vie de grande qualité aux habitants et aux salariés. Dans ce contexte d’instabilité et de doutes que nous vivons tous, dans un contexte de concurrence accrue entre les différents pays et territoires, nous pensons que seule une mobilisation de tous les acteurs permettra de relancer une dynamique de développement pérenne. Et l’action publique que nous portons est au service de nos habitants et des acteurs du développement économique et résidentiel », a-t-elle poursuivi face aux acteurs de l’immobilier inscrits au rendez-vous.

Des acteurs de l’immobilier au nombre de 89 (en hausse puisqu’ils étaient autour de 70 l’année dernière), selon Vincent Langlet, directeur attractivité et immobilier d’entreprise à SQY. « L’objectif est de pouvoir réunir, sur un même lieu, tous les acteurs de l’immobilier de notre territoire […]. On invite aussi bien les investisseurs que les promoteurs, les brokers (intermédiaires entre un acheteur et un vendeur, Ndlr), même les architectes, les constructeurs … Tous les gens qui sont dans la proposition d’une offre immobilière pour des acteurs économiques et même résidentiels », nous a-t-il expliqué, ajoutant que l’événement concerne « principalement » de l’immobilier d’entreprise.

« Quand une entreprise regarde SQY, elle sait où elle vient » 

Il reconnaît que le contexte de crise se ressent : « On est un territoire exceptionnel mais on ne fait pas exception. Il y a une crise du tertiaire dans toute la seconde couronne, et même au niveau international. En ayant un pôle tertiaire un peu conséquent, on est nous aussi frappés par cette problématique. Donc il y a un sujet de comment on renouvelle ce tertiaire. […] Des locaux, on en a beaucoup, maintenant, il faut que ce soit la bonne taille, le bon prix, le bon endroit, on n’est pas magiciens non plus. On met tout en œuvre pour préparer l’avenir […] et créer un environnement très favorable aux affaires. Après, on est aussi soumis à des choses qui nous dépassent largement. »

Devant les acteurs de l’immobilier, le directeur attractivité et immobilier d’entreprise a néanmoins mis en avant les nombreux atouts et le caractère « résilient » du territoire saint-quentinois malgré ce contexte. « On était à 60 000 m² de transactions [utilisateurs] en 2021, […] mais depuis 3 ans, on est sur une courbe d’à peu près 80 000 m² », avance-t-il notamment. Il souligne également que SQY a le stock de bureaux « le plus important d’Île-de-France », posant néanmoins la question de trouver de « nouvelles vocations » à certains bâtiments « qui n’ont plus aucune commercialité ».

« C’est ça aujourd’hui notre territoire, il y a un renversement, on a moins de bureaux transactés mais beaucoup plus d’activités, constate Vincent Langlet. Pour répondre quand même à ces nouveaux enjeux et cette nouvelle dynamique, notre territoire s’est organisé depuis quelques années et renforces son action avec 2 grandes approches. [D’abord], l’approche économique pure. C’est tout ce qui est prospection, on est en train de renforcer encore nos prospections nationales et internationales […]. Notre travail aussi, c’est la partie recherche immobilière foncière. Ce que l’on fait quand on a des prospects, c’est qu’on les renvoie vers toutes les personnes qui peuvent leur apporter des solutions, avoir des réponses adaptées. »

Et d’ajouter aux acteurs de l’immobilier: « Il y a la partie développement économique, mais on est tout à fait conscients que l’urbanisme et l’aménagement est majeur dans votre activé. » Il mentionne « des réussites sur le territoire », avec « des grands groupes qui continuent de se développer . Il cite le Technocentre Renault, à Guyancourt, qui « a accueilli 600 nouvelles personnes cet été », portant à environ à 10 000 le nombre de salariés basés sur le Technocentre, ou encore Orano, qui « a annoncé qu’ils allaient recruter 300 personnes en France dont la moitié à Montigny ». Sans oublier « des projets qui prennent vie, puisque The Babel Community va ouvrir son site le 1er décembre (associant coliving et coworking au cœur de l’Hypercentre de Montigny, Ndlr) », évoque-t-il également. On peut également mentionner l’implantation récente de l’entreprise japonaise JST, leader de la connectique, à Guyancourt (lire notre édition du 16 septembre).

« On a tout un panel de solutions immobilières que l’on peut proposer aux prospects, résume Vincent Langlet. On est un territoire qui offre quand même des opportunités foncières, avec des bâtiments qui peuvent être développés et adaptés sur mesure. » Il fait état de 140 implantations par an à SQY, et conclut son propos avec l’arrivée de la ligne 18 du métro sur le territoire, qui « va générer peut-être d’autres types d’activités, d’autres prospects qu’on n’arrivait pas à capter ».

Emmanuel Veiga, directeur général adjoint du développement économique et de la mobilité à SQY, a notamment rappelé ce qui était fait au niveau de l’Agglomération pour aider les entreprise sur le territoire. Il cite notamment la création en 2017 du SQY cub (incubateur d’entreprises, qui a accompagné 96 startups, avec un taux de survie de 75 à 80 %), les nombreux événements de type convention d’affaires à SQY (comme le SQY Business day, dont la prochaine édition est prévue le 27 novembre), ou encore la mise en place d’un Fonds de soutien à la recherche et à l’innovation, « qui soutient la recherche publique, privée, les établissements d’enseignement supérieur … »

Le territoire de SQY reste donc dynamique et attractif, et les professionnels rencontrés à l’occasion du rendez-vous des acteurs de l’immobilier d’entreprise l’apprécient. « Ça fait partie des territoires de la région parisienne qui sont incontournables pour le développement de notre foncière, car il y a une très bonne attractivité économique, et je pense que c’est un territoire où il fait bon vivre aussi. Et les entreprises sont extrêmement regardantes sur le cadre de vie de leurs salariés », nous confie Bernard Ducy, directeur du développement chez Proudreed, investisseur portant actuellement un projet de « Veellage » d’entreprises de 8 ha à Plaisir, ayant déjà réalisé un parc d’activités de ce type à Élancourt (11 ha), et propriétaire d’une vingtaine de bâtiments à SQY.

Il apprécie ce type de rendez-vous entre acteurs de la filière, et attend que cela permette « de créer du lien entre nous tous », et de « faire avancer des dossiers plus vite auprès des décideurs de l’Agglomération, pour qu’ils nous aident et qu’ils soient facilitateurs, et non pas des rouages de complication dans l’attribution des permis, dans l’installation des entreprises, dans tout ce genre de processus qui peuvent être simplifiés au maximum, et qui doivent être ele plus rapides possible, car on est souvent en concurrence avec d’autres territoires, ou avec d’autres acteurs de l’immobilier ».

D’autant que le contexte de difficultés est là et se ressent partout, même à SQY, confirme-t-il : « C’est quelque chose de général. On a du patrimoine dans toute la France, et, à des niveaux différents, le problème de fond est toujours le même, c’est un problème de confiance dans l’entreprise à s’engager. La conséquence, c’est que les entreprises ne bougent pas, restent là où elles sont. »

Même son de cloche du côté de Sébastien Murie, de Spirit. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une incertitude, dresse le directeur commercial de ce promoteur ayant notamment lui aussi développé un projet de parc d’activités à Plaisir. Sur l’ensemble de l’Île-de-France, on voit quand même un vrai ralentissement de la part des entreprises à se positionner. On a un gros avantage chez Spirit, c’est qu’on fait beaucoup de vente à utilisateurs, […] Il y a toujours des entreprises qui souhaitent acheter, investir, donc arrive à se démarquer comme ça. […] Néanmoins, ça reste compliqué, et surtout avec beaucoup d’incertitudes, et les patrons d’entreprises, aujourd’hui, sont aussi dans cette incertitude économique de façon un peu large. »

Il apprécie toutefois travailler à SQY, un « territoire dynamique, qui attire ». « Tout ce qui est aménagement, équipements, répond vraiment aux attentes des entreprise, donc c’est vraiment une force pour nous en tant que promoteurs, loue-t-il. Quand une entreprise regarde SQY, elle sait où elle vient, et elle vient pour ces raisons-là, d’aménagement, de dynamique économique forte. »