L’avenue des Garennes, à Guyancourt, est l’une des voies les plus fréquentées de Saint-Quentin-en-Yvelines avec pas moins de 30 000 véhicules par jour (44 000 véhicules/jour au plus fort du trafic), ce qui l’a place à la 2 place en terme de trafic routier derrière la RN 10, à Trappes. Ce flot important de véhicules génère, par conséquent, de nombreux embouteillages, notamment aux heures de pointe. Depuis de nombreuses années maintenant, la ville de Guyancourt et l’agglomération de SQY, qui mènent conjointement ce projet, souhaitent l’aménagement d’un échangeur entre l’avenue des Garennes et la RN 12. Un projet d’envergure dont le coût est estimé à 10,4 millions d’euros HT.
Cela prend forme petit à petit, avec la présentation d’un projet (soumis à une concertation publique ouverte à tous jusqu’au 20 juin, comme nous l’évoquions dans notre édition du 13 mai dernier) lors d’une réunion publique, le 21 mai dernier, à la salle des fêtes André Breton, à Guyancourt. Une réunion publique qui s’est déroulée en présences d’une vingtaine d’habitants, des équipes de Saint-Quentin-en-Yvelines, de Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), venu en qualité de vice-président de SQY délégué aux transports et aux mobilités durables, ainsi que du maire DVG de la commune, François Morton.
En préambule de la réunion, le maire de Guyancourt a expliqué que « l’avenue des Garennes c’est une des voies les plus fréquentées de SQY. Cet aménagement concerne d’abord les Guyancourtois, mais bien au-delà l’ensemble des Saint-Quentinois ainsi que nos voisins de Saint-Cyr, Versailles et de la vallée de Chevreuse, qui bénéficieront des aménagements. Les automobilistes aujourd’hui sont contraints de passer par le rond-point des Sangliers, puis celui des Saules pour récupérer la bretelle d’accès [à l’autoroute A 12, Ndlr], et cela créé des embouteillages importants aux heures de pointe le matin et le soir. »
« Ce projet très ancien, dont les premières réflexions remontent à 2008/2009, a été sorti des tiroirs régulièrement et replacé sous la pile. Il a fait l’objet de réunions au plus haut niveau, y compris en préfecture de région, mais il n’a jamais abouti concrètement. Or, pour notre ville de Guyancourt et notre agglomération de SQY, ce projet est essentiel, puisque nous subissons les conséquences de ces congestions routières », a ajouté l’édile.
Ainsi, ce projet vital pour l’agglomération de SQY et la commune de Guyancourt porte plusieurs objectifs. Tout d’abord, permettre de fluidifier le trafic routier sur ce secteur (avenue des Garennes, rond-point des Sangliers et des Saules, accès à la RN 12…), mais aussi de réduire les nuisances qui en découlent (nuisances sonores, pollution de l’air…) et également de diminuer au maximum le report du trafic routier qui passe aujourd’hui dans les quartiers résidentiels guyancourtois se trouvant à proximité. « Et puis, c’est un projet essentiel pour accompagner l’arrivée de la gare de la ligne 18 et le quartier des Savoirs qui émergera », a complété l’élu.
Philippe Leclerc, responsable du bureau d’études déplacements à SQY, a présenté la solution complète aux habitants présents. « Le mouvement principal sur lequel on s’est attaché à travailler c’est celui côté avenue des Garennes, quand vous êtes en voiture et que vous souhaitez prendre la direction de la RN 12 vers Dreux/Rambouillet et Paris par l’A 12. Là, vous devez sortir sur le rond-point des Sangliers, qui vous amène ensuite sur la voirie locale pour récupérer la bretelle actuelle sur la route de Saint-Cyr », a exposé le responsable.
Aujourd’hui, ce cheminement complexe et saturé engendre des embouteillages et des dysfonctionnements… Des centaines de mètres de bouchons se forment ainsi matin et soir, sur l’avenue des Garennes côté sud, et sur la bretelle d’accès au rond-point des Sangliers, côté nord.
Par ailleurs, ces congestions pénalisent les automobilistes qui souhaitent accéder à la RN 12 en direction de Versailles « car la voie de gauche est aussi congestionnée », ajoute Philippe Leclerc. De plus, la configuration très routière de cet axe ne facilite pas la traversée des piétons et cyclistes, notamment au niveau des ronds-points des Sangliers et des Saules « qui sont surdimensionnés », complète-t-il.
L’aménagement réfléchi a nécessité un travail de longue haleine, avant que les parties prenantes ne se mettent d’accord, car plusieurs autres projets avaient été imaginés par le passé mais n’avaient pas abouti. Entre 2015 et 2021, 3 versions de carrefours à feux tricolores ont été présentés par la Ville et l’Agglomération, sans succès. Comme, par exemple, un échangeur dit « en trompette », où un viaduc devait passer au-dessus de la RN 12. « Cette solution a été écartée pour des raisons budgétaires essentiellement et de complexité d’exploitation de la RN 12 derrière, puisqu’il faut construire un ouvrage. Et on ne respectait pas les normes qui étaient imposées dans l’étude technique », a ajouté Philippe Leclerc.

La solution privilégiée après maintes études menées est donc un échangeur dit « à double îlot de giration », qui permettra de réorganiser les flux pour entrer et sortir de la RN 12. « Le projet préserve entièrement la sécurité et la fluidité de la RN 12 », précise SQY dans un document de présentation.
Le 1er îlot de cet échangeur, situé plus à l’est, sera équipé de feux tricolores pour pouvoir réguler la circulation et prioriser le flux de sortie de la RN 12 sur l’avenue des Garennes. « Cela donne une garantie à l’État pour lui montre r que nous avons la main sur la gestion du flux si besoin », relate Philippe Leclerc. Une condition sine qua none requise pour la création de cet échangeur.
Le second îlot, à l’ouest, permettra lui, un accès direct à la RN 12 vers Dreux et Paris. Par ailleurs, la bretelle d’accès vers ces destinations « proposera une plus grande longueur d’insertion et une meilleure visibilité qu’aujourd’hui », complète SQY.
« Un autre carrefour sera, lui aussi, doté de feux tricolores. Il s’agit de celui pour se rendre vers la route de Saint-Cyr-l’École (RD 129). Le mouvement de circulation est pris en charge par une première vague qui vient se connecter au second îlot, qui est de forme arrondi, permettant « aux poids-lourds et aux véhicules encombrants (qui desservent les entreprises situées aux abords, Ndlr) de pouvoir manœuvrer correctement et dans des conditions de sécurité satisfaisantes », explique Philippe Leclerc.
Un autre aménagement pensé pour cet échangeur est la voie de « shunt » (ou barreau routier), qui rendra possible la liaison directe de la RN 12 en venant de Créteil et Versailles, vers la RD 129. « Cette voie de ‘‘shunt’’ sera en sens unique, et échappera à l’arrêt obligatoire au feux de circulation du 1er îlot », ajoute-t-il.
Une des consignes du projet a été de conserver les deux ponts actuels (celui sur la RN 12 franchissant l’avenue des Garennes et la RD 129 et celui se situant sur la RD 129) pour réaliser des économies. « Grâce à cela, nous économisons 4 millions d’euros HT. Il y aura moins d’impact sur l’environnement et la durée des travaux sera revue à la baisse », précise Philippe Leclerc.
Les gains de ce futur échangeur ont été démontrés. « Il y aura 600 à 700 véhicules par heure en moins sur la RD 127, mais également moins de files d’attentes dans les ronds-points des Saules et des Sangliers », se félicite SQY.
Le côté écologique du projet n’a pas été oublié. Le rû du Bois Robert, se trouvant à Guyancourt, sera conservé avec une trame verte et bleue. « Le passage pour la faune locale, qui existe déjà, sera lui aussi préservé afin d’assurer la continuité écologique », assure Philippe Leclerc.
Quid du calendrier prévisionnel ? « Actuellement, nous sommes en période de concertation publique jusqu’au 20 juin. À l’issue de celle-ci [à l’horizon automne 2025, Ndlr], on fera un bilan. Et potentiellement, on sera amené à intégrer des avis complémentaires qui pourraient être utiles dans ce projet », précise le responsable. À noter que le dossier de concertation et une exposition sont consultables à la mairie de Guyancourt, à l’hôtel d’agglomération, à Trappes, ainsi que sur les sites internet de Guyancourt et SQY.
Pour pouvoir faire part de leurs remarques, les Saint-Quentinois peuvent se rendre à la mairie de Guyancourt, à l’hôtel d’agglomération ; écrire par courriel à concertationrn12garennes@sqy.fr ou alors envoyer un courrier, à l’attention du président de la communauté d’agglomération, en mentionnant « concertation échangeur RN 12-Garennes », au 1 rue Eugène Hénaff, à Trappes. « SQY publiera à l’automne 2025 un bilan de la concertation qui retracera les questions et avis exprimés », précise l’Agglomération.
En 2026/2027, d’autres études détaillées vont être menées (dont une étude d’impact sur l’environnement). « On serait en mesure de commencer, s’il n’y a pas d’aléas, le premier coup de pioche aux alentours de 2030, pour une mise en service imaginée en 2032 », conclut Philippe Leclerc.
« Nous n’en sommes qu’au début du projet. C’est bien de se concentrer sur les aspects techniques qui sont essentiels. Ce projet je le rappelle est essentiel dans le cadre de l’arrivée de la ligne 18 et du nouveau quartier des Savoirs. Cela va simplifier la vie de nos habitants et c’est bien ce qui nous importe », a conclu, pour sa part, François Morton.
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