C’est un axe très important de Maurepas et de SQY qui a profondément changé d’aspect. Le boulevard Miserey, artère de 500 m de long et de 16 600 m², où passent 8 000 à 10 000 véhicules par jour, a été inauguré sous son nouveau visage le 5 juin dernier. L’aboutissement d‘environ un an et demi de travaux, commencés en septembre 2023 et terminés en avril 2025, et ayant conduit à un passage de la circulation en 2×1 voies, à l’amélioration des aménagements en faveur des mobilités douces et divers autres changements en faveur de la verdure et de l’environnement, et à la création de nouvelles places de stationnement.
« On a d’abord commencé par réaliser des travaux de voirie, notamment de la démolition de voirie. On a eu un phasage, et il a été nécessaire, déjà, dès les travaux, de reporter le trafic sur 2*1 voie au lieu des 2*2 voies, expose Guillaume Bresson, chargé d’opérations à la direction des mobilités de l’agglomération de SQY, maître d’ouvrage du projet. En faisant un phasage comme celui-ci, ça nous permettait de travailler sur un demi-boulevard, et ce boulevard était composé en 3 tronçons, et après, chaque tronçon a été décomposé en 2 sous-tronçons. […] Ça reste un boulevard assez structurant, donc il fallait quand même maintenir une activité, que ce soit pour les piétons ou les cycles, même si ça a été un peu plus compliqué pour les cycles, car il a fallu les ramener sur la chaussée, […]. Donc on a maintenu pendant toute la durée du chantier des points d’arrêts de bus provisoires pour les besoins de l’activité du quartier. »
Les plantations ont constitué l’ultime phase de ce projet se voulant « assez exemplaire en matière environnementale et de sécurité routière », résume Guillaume Bresson. Le chargé d’opérations à l’Agglomération en liste les principaux objectifs : optimiser les emprises liées aux infrastructures routières, améliorer les conditions des piétions et des cycles, accueillir de façon sécurisée du stationnement, mettre aux normes PMR (Personnes à mobilité réduite) des cheminements et des arrêts de bus, accueillir les projets d’urbanisation du secteur dont la livraison de la Résidence service seniors (la RSS Domitys La Quartefeuille, sortie de terre à l’automne dernier et située le long du boulevard) (lire notre édition du 14 mai 2024), et développer un aménagement paysager de qualité.
Principal point de la transformation du boulevard, le passage de 2*2 à 2*1 voie. « Il y avait une réelle volonté de SQY et de la ville de Maurepas de rendre ce boulevard plus urbain. On avait un boulevard en 2*2 voies, c’était assez surdimensionné par rapport au trafic existant, et le fait d’avoir 2*2 voies, ça fait un appel d’air, et pour les automobilistes, quand on est dans un environnement avec beaucoup de voies de circulation, ça appelle à la vitesse, et ça génère aussi un surtrafic », justifie Guillaume Bresson.

Selon le chargé d’opérations, le passage en 2*1 voie favorise la sécurité routière sur le boulevard. « Quand on est sur un boulevard à 2*2 voies, les usagers se disent ‘‘chouette, on a un super grand boulevard, ça débite, on va pouvoir rouler vite, on va gagner du temps’’, avance-t-il. Du coup, ça génère aussi des circulations de transit de personnes qui pourraient utiliser un autre chemin pour se rendre à leur travail ou dans des commerces, et qui vont du coup utiliser ce boulevard, car ça leur semblerait leur faire gagner du temps. Donc le fait de resserrer les aménagements, créer un peu de végétation, fait que ça apaise la vitesse. »
Il mentionne « des études de trafic » qui ont été menées, « et on s’est aperçus que les 10 000 véhicules par jour pouvaient passer sur 2*1 voie ». Et Grégory Garestier, le maire DVD de Maurepas, a souligné, lors des discours de l’inauguration, que le boulevard de la Loire, perpendiculaire au boulevard Miserey, « est déjà en 2*1 voie », et ce alors qu’il accueille « plus de 16 000 véhicules par jour ». « Nous avions l’un des derniers boulevards de la ville qui n’avait pas été structuré », déclare l’édile à propos du boulevard Miserey.
Un boulevard dont la transformation s’est aussi opérée par le végétal. 115 arbres ont notamment été plantés. « On avait déjà des arbres au centre du boulevard, mais qui pour la plupart étaient atteints de maladies et étaient en train de mourir. Maintenant, on a des fosses, des noues de retenue d’eaux de pluie. Donc on a une dimension de développement durable et de transition écologique », se réjouit le maire de Maurepas, évoquant le chiffre de 30 % de la surface du boulevard destinée à la nature. « Ce n’est pas qu’un boulevard, c’est aussi un morceau de la vie de la ville Maurepas », affirme d’ailleurs l’élu.
« Il y a une grosse thématique de renaturation, une grosse thématique de gestion des eaux pluviales, détaille Guillaume Bresson. On a profité des aménagements paysagers pour gérer les eaux pluviales à la source […]. À ce jour, on peut gérer les phénomènes pluvieux jusqu’à 28 mm, en infiltration, sans rejet au réseau d’eau pluviale. Au-delà, sur des événements pluvieux plus conséquents, on a un système de grilles […] qui collectent les eaux pluviales et les dirigent sur des collecteurs d’eaux pluviales tempérés. » Il mentionne notamment la mise en place d’« enrobés drainants qui laissent traverser l’eau » et d’une « couche de matériaux drainants, sur 40 cm de profondeur, ce qui nous permet d’infiltrer au plus près de là où elle tourne ».
Dans cette optique d’aménagements verts, l’amélioration des pistes cyclables a bien sûr aussi été engagée. « [Avant], il y avait une piste cyclable, qui n’était pas clairement identifiée, qui était plus ou moins mélangée avec un cheminement piéton, rappelle Guillaume Bresson. Le cheminement piéton existant était peu large et peu confortable, usé, il avait subi les désagréments du temps. Du coup, le trafic piétons et cycles se générait sur une largeur mixte de 2m […]. Donc le fait d’avoir réduit le nombre de circulations fait qu’on a pu gagner 22 % de plus par rapport aux surfaces dédiées aux modes doux, ce qui nous a permis d’élargir la piste cyclable, les trottoirs, et on a aussi fait l’usage de matériaux différenciés en termes de coloris, pour bien distinguer la piste cyclable du cheminement. »
D’autre part, le système d’éclairage a été repensé et se veut plus écoresponsable. « On a […] remplacé tout le réseau d’éclairage public et le mobilier, indique le chargé d’opérations. On est sur du mobilier à Led, on a posé 20 mats d’éclairage routier [d’une hauteur de 9 m] pour éclairer la partie structurante du boulevard. Et pour éclairer la partie contre-allée, on a posé 33 mats de hauteur de 5 m. L’ensemble de ce mobilier est programmable et permet l’abaissement du flux lumineux et une extinction nocturne pour faire des économies d’énergie. »
À noter aussi que 31 places de stationnement ont été créées le long du boulevard, dont 15 ou 16 en zone bleue au niveau du centre médical des Pyramides, ainsi qu’une place PMR et une en dépose minute devant la RSS. Cette résidence seniors qui fait partie intégrante du boulevard, situé aussi à proximité d’autres équipements importants à Maurepas, et contribuant à faire de cet axe un lieu de passage multigénérationnel prépondérant dans la commune.
« Ce boulevard Miserey rentre plus largement dans un projet, qui s’appelle le projet ‘‘générations’’, puisqu’il borde la RSS, […] et en lieux et place de cette RSS, nous avions une crèche, la crèche des Hauts bouleaux, dont le bâtiment était très vieillissant, donc on en a profité pour déplacer cette crèche dans une ex-école maternelle, la Villeparc, qui n’avait plus que 2 classes. Nous avons rénové la totalité des locaux et même augmenté le nombre de berceaux, puisqu’on est passé de 60 à 78 pour la crèche, développe Grégory Garestier. Donc la petite enfance, les seniors, et enfin, la jeunesse et toutes les familles, avec la restructuration du boulevard, puisque le boulevard est aussi à côté d’un collège (Pergaud, Ndlr), d’un lycée (le lycée des 7 Mares, Ndlr), d’un QPV [le quartier des Friches]. Bref, il est traversant, c’est une artère principale de la ville de Maurepas, c’est plus de 1 500 élèves par jour, en période scolaire, qui traversent ce boulevard. Donc il fallait aussi qu’on engage une réflexion collective. »
Une réflexion ayant conduit à une projet à 4,3 millions d’euros TTC (comprenant les travaux et les études). Une somme financée par l’Agence de l’eau Seine-Normandie (service de l’État, au titre du Fonds vert) à hauteur de 1,4 million d’euros, par Île-de-France Mobilités (47 000 euros) pour la mise aux normes des 4 points d’arrêts de bus du boulevard, et par SQY, qui a pris en charge tout le reste du montant. Un coût conséquent, mais « on le fait aussi pour le bien-être de nos habitants, assure Grégory Garestier, également vice-président à l’Agglomération, chargé de l’habitat. Et de conclure dans son discours : « Tout ce que nous faisons en tant qu’élus, c’est pour rendre la ville plus belle, plus embellie, et pour améliorer le cadre de vie des habitants, car quand on se sent bien dans une commune, on y reste, et on fait venir de nouvelles familles. »