Le réaménagement du parc de la Plaine de Neauphle, à Trappes, est un gros projet porté par la municipalité en partenariat avec l’agglomération de SQY. Une réunion a eu lieu le 15 mai à la médiathèque Anatole France, en présence du maire Génération.s de Trappes, Ali Rabeh, pour présenter à la vingtaine d’habitants présents, le visage que prendra cet écrin de verdure de plus de 3 ha, installé au cœur de plusieurs quartiers (Plaine de Neauphle et Merisiers). Un poumon vert au fort potentiel mais nécessitant d’être réhabilité afin d’ouvrir le parc à tous, d’en tranquilliser les espaces, de favoriser les promenades, rencontres, pratiques sportives, et de renforcer la biodiversité, objectifs rappelés par SQY.
D’un coût estimé à 2,35 millions d’euros, pour lequel SQY (qui pilote le projet) a obtenu des subventions (Région, Département, et un soutien à confirmer de l’agence de l’eau Seine-Normandie), le réaménagement d’envergure, imaginé par Urbicus (agence de paysagistes, architectes et urbanistes), va permettre à ce parc de 3,5 ha de complètement changer de visage. Après un temps de concertation (enquête, balade urbaine, consultation, atelier) mené avec les Trappistes, l’avenir ambitieux de ce parc a été dévoilé.
Le parc « est vieux et n’a pas évolué depuis 30 ans »
« Les habitants ont fait un travail extraordinaire avec le bureau d’études [Urbicus] et les services de Saint-Quentin, qui ont pensé le projet avec nous. Cela fait depuis février 2024 que nous réfléchissons sur ce projet. La 1re fois que j’ai parlé du parc de la Plaine de Neauphle, c’est quelques mois après mon élection en 2020. J’en ai parlé avec le directeur général des services de SQY en disant qu’il faut qu’on investisse sur ce parc », a introduit Ali Rabeh en préambule de la présentation. « Ce parc, qui fait le lien entre les quartiers des Merisiers et de la Plaine de Neauphle, est le plus important de Trappes aujourd’hui. Mais il est vieux et n’a pas évolué depuis 30 ans. Il était temps de le remettre à jour », a poursuivi le maire. Ce sera donc bientôt une réalité.
Pauline Mecchi, cheffe de projet chez d’Urbicus, a présenté, point par point, le devenir du site, où davantage de verdure sera plantée. Un projet ambitieux. Le 1er point porte sur les cheminements piétons qui font le tour du parc. « Le tour du parc n’est pas facile. À l’avenir, un grand cheminement piéton (utilisable par les vélos, les poussettes) permettra de faire le tour du parc pour se rendre dans les différents espaces », a débuté la cheffe de projet. D’autres cheminements viendront s’ajouter à ce grand tour.
Autre point évoqué, l’amphithéâtre de verdure, déjà existant, où des événements municipaux sont organisés (festivités du 14 juillet par exemple), qui sera préservé et renforcé. « On tenait beaucoup à préserver ce grand espace vert juste en face de la médiathèque. On va le renforcer en installant des gradins, comme à l’époque romaine, pour pouvoir se poser », a complété Ali Rabeh. Ces gradins, en béton, seront insérés dans la pente existante. Et tout autour de cet amphithéâtre de verdure, des arbres vont être plantés pour que les Trappistes puissent se prélasser dans un endroit ombragé.

Les 3 emplacements pour foodtrucks vont également être pérennisés. « Ça ramène un peu de vie dans le parc, donc on vient les conserver et les officialiser à leur place actuelle », a poursuivi Urbicus. Jouxtant ces foodtrucks, un emplacement pour barbecues fixes sera érigé. « On aura un espace central avec des barbecues, et autour de chaque côté, des grandes tablées en béton où tout le monde pourra s’installer », a ajouté Pauline Mecchi.
Non loin de là, les statues de menhir, désuètes, seront agrémentées de brumisateurs en prévision des épisodes de fortes chaleurs. « On avait un peu oublié ces statues et pour rappeler qu’elles sont là, on vient en installer des nouvelles qui feront de la brumisation. Ce sera soit un jeu d’eau pour les enfants, soit une pause pour venir se rafraîchir », a expliqué Pauline Mecchi.
L’aqueduc, actuellement doté d’une grande pelouse avec 3 passages où se trouvent 3 dalles en béton, qui arrivent jusque sur le parvis du lycée de la Plaine de Neauphle, est le chemin emprunté par les lycéens pour se rendre dans leur établissement. Une grande prairie fleurie va remplacer cet espace.
Pour compléter les aménagements, un module de skate va voir le jour au sein du parc, côté aqueduc, sur 220 m². Cet équipement en béton sera notamment destiné aux enfants et jeunes adolescents. « Il n’y a pas de skatepark à Trappes aujourd’hui, recontextualise-t-on du côté de la Ville. Faire des modules de skate à cet endroit, c’est une volonté du maire suite à différentes demandes. Et c’est un lieu central, [c]e parc. » « Ce ne sera pas un skatepark mais plutôt un module de skate. Il sera assez contraint dans l’espace mais permettra un usage progressif de tout ce qui touche aux sports de glisse », évoque Urbicus. Un seul module, « en volume extrudé », mais accessible à divers niveaux de pratique, permettant « l’apprentissage, le perfectionnement, ou la découverte de tous les sports de glisse (vélo, skate, trottinette, roller …) », précise Pauline Mecchi. Il ne prendra donc pas la forme d’un bowl, car « on ne peut pas creuser, il y a une canalisation gaz », explique-t-elle.
Seuls éléments en plus de ce module, des blocs de béton pour « offrir aux skaters la possibilité de faire des figures et protéger le mobilier urbain du reste du parc », et éventuellement sur un de ces blocs, « on pourrait […] venir installer, par exemple, une barre de fer », glisse Pauline Mecchi. « Pour l’instant, on ne l’a pas dessiné comme ça, tempère-t-elle. Avec les retours des jeunes [ayant participé à la réunion sur le skate], on va voir s’il y a encore une possibilité de l’intégrer au projet. »
Ce module de skate, d’un coût estimé à 100 000 euros, sera visuellement connecté à l’élément phare du réaménagement global : l’aire de jeux intergénérationnelle et inclusive, qui prendra place sous les arbres déjà existants. Placée en plein milieu du parc, elle a été appelée ‘‘la serpentine de Trappes’’. « L’idée, c’était de se dire ‘‘Comment est-ce que le jeu aide au développement physique et cognitif de l’enfant, et comment ça lui permet de rencontre du monde’’. On a réfléchi aux questions de l’inclusion. Les enfants atteints d’une déficience physique, auditive, visuelle, autistique ou mentale pourront venir jouer », a déclaré Urbicus.
L’aire de jeu, élément phare du projet
Cette aire, qui prendra place sur une surface de 2 500 m², a été imaginée ainsi : plusieurs espaces sphériques seront répartis pour chaque tranche d’âge ou pour chaque usage, avec un premier pôle balançoire qui comportera 2 balançoires classiques et une balançoire en nid d’oiseau. Des modules de grimpe raviront aussi les enfants avec des structures comportant des filets, des cordes, des ponts de singe… Il y aura, dans cette aire, un espace pensé pour les 4-7 ans, un autre pour les 7-12 ans, richement doté notamment d’une grande tyrolienne et d’un grand toboggan. « Au milieu de l’aire de jeux, se trouvera également un espace pour les touts-petits, de 1 an jusqu’à 3-4 ans », a précisé la cheffe de projet.
Là, les touts-petits pourront commencer à apprendre à marcher, à ramper avec un tunnel ou à glisser avec un toboggan, qui sera utilisable par les parents pour accompagner leur progéniture. « Ainsi, l’enfant peut commencer dans un des modules, et au fur et a mesure des années, il passe d’une structure à l’autre », se félicite Pauline Mecchi. « C’est un budget qui est conséquent dans le projet, et c’est une aire de jeux qui, visuellement, se voudra marqueur identitaire du parc », résume-t-elle à propos de cette aire de jeux dont la fourchette de coût serait comprise entre 250 000 et 500 000 euros.
Concernant les matériaux, le sol sera souple au niveau des jeux pour les enfants pour éviter d’éventuelles blessures. Le tour de l’aire sera quant à lui en bois. Et pour les espaces sphériques, des fosses en gravier roulé. « Ce qui est intéressant c’est que notre aire de jeux est à 90 % poreuse et infiltrante. Quand il pleuvra, il n’y aura pas d’eau, elle sera absorbée », avance le cabinet d’études.
Une aire écologique en somme, comme d’autres futurs emplacements du parc, à l’instar du grand jardin de pluie, qui sera installé à la place de l’aire de roller actuelle, « tout le temps infiltrée d’eau », d’après un habitant présent à la réunion. « Ce jardin collectera les eaux de pluie. Ça limite ainsi les inondations. C’est une vraie démarche écologique. Il y aura un lit de sable qui absorbera immédiatement l’eau. Donc pas d’eau stagnante et pas de moustiques », a rassuré Pauline Mecchi face à l’inquiétude d’une habitante.
Enfin, imaginée dans le prolongement de l’aire de jeux, une aire sportive intergénérationnelle, dotée de vélos elliptiques, ou encore des steps favorisant la motricité, fait partie des aménagements. Deux tables d’échec, très en vogue, vont être disposées face à cette aire sportive. « Le matin, c’est un endroit très calme et nous avons vu que les joueurs d’échec aiment déjà s’installer ici », a poursuivi Pauline Mecchi.
Les travaux du parc (établis sur un calendrier prévisionnel de 18 mois) vont débuter, dès le mois de juillet, par l’aire de jeux. « On ne va pas pouvoir tout faire d’un coup. Il sera réalisé morceau par morceau. On va commencer par l’espace où sera installée l’aire de jeux et le jardin de pluie. À la fin cette année, l’aire de jeux sera accessible », a conclu l’agence Urbicus. Quant au module de skate, il devrait lui être prêt entre la fin 2025 et le début de l’année 2026. L’aire sportive intergénérationnelle, elle, est espérée pour début 2026.