Un grand bruit au petit matin du 25 avril a réveillé plusieurs habitants du village d’Auffreville-Brasseuil. Il provenait d’un éboulement de terrain survenu sur un chantier de construction d’un pavillon, qui se trouve entre deux maisons. Comme le narre Le Parisien, cet éboulement a détruit les clôtures de la future habitation, révélant également ses fondations. Dans un premier temps, chacun des foyers a été évacué par les pompiers afin d’éviter d’autres mésaventures. Et que ce soit pour Christophe et Pascale ou Stéphane et Lydia, cet incident n’est pas le fruit du hasard.

Le « rêve d’une vie »

Ce chantier est le « rêve d’une vie » d’un couple de trentenaires mantevillois qui s’est donc endetté de près de 110 000 euros pour voir cette maison de 125m² jaillir de terre. Cependant, il y a quelques années, le terrain était considéré comme non constructible. « Outre le manque d’ensoleillement que ça allait générer, ça laissait seulement 70 cm de distance avec notre propriété », détaille Lydia au quotidien d’informations locales. D’ailleurs, elle s’est déplacée en mairie dès le lundi pour déposer une demande d’annulation du permis de construire. « On avait proposé à l’ancienne secrétaire de mairie, à qui il appartenait, de le racheter pour y faire deux box de garages. Puis on s’est rétracté et le dernier PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) l’a rendu constructible » se remémore-t-elle.

Serge Ancelot, le maire auffrevillois, n’a pas caché son courroux et se déclare même victime de GPSEO (Grand Paris Seine et Oise). « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? J’ai reçu un beau jour une note de la communauté urbaine me prévenant que ce terrain était finalement constructible et, avec ça, une obligation de délivrer un permis de construire. On n’a plus aucun pouvoir dans nos villages, s’offusque l’édile de 87 ans au Parisien.

Les deux familles ont pu rentrer chez elles dans la soirée, après que le chef d’intervention et les pompiers ont donné leur feu vert. Cependant, elles restent encore marquées par l’événement et craignent pour la suite : « Là, ça va, il fait beau, mais les gendarmes nous ont bien dit qu’aux prochaines pluies, il faudrait être vigilants. »