Ils devraient sans doute faciliter le quotidien des 2 500 voyageurs y montant chaque jour dans des trains de la ligne N, en provenance ou à destination de Paris Montparnasse. La gare de Villepreux-Les Clayes est désormais plus moderne et accessible à tous, notamment aux Personnes à mobilité réduite (PMR). Débutés en juillet 2023, les travaux se sont achevés environ un an et demi plus tard. « [On a] réceptionné les travaux en octobre 2024, avec ensuite toute une phase de levée de réserves, qui nous permet d’ouvrir les ascenseurs aux voyageurs en février 2025 », précise Rodrigue Zampasi-Bau, directeur de projets chez SNCF gares & connexions.
La mise en service des 2 ascenseurs a constitué la dernière étape du chantier. L’un des 2 ascenseurs, situé sur le parvis devant la gare, existait d’ailleurs déjà mais était totalement hors service depuis … près de 15 ans. « [Il] était en panne depuis 2011, confie Rodrigue Zampasi-Bau. Donc on a travaillé avec la collectivité – SQY et Les Clayes-sous-Bois – pour récupérer cette gaine qui leur appartient, démonter l’ascenseur qui était là et ne fonctionnait plus […], pour installer ce nouvel ascenseur, qui permet à la fois d’accéder au quai 2, mais aussi de faire la traversée vers le centre-ville des Clayes-sous-Bois. Il est accessible librement, pour tous, et le soir, après le dernier train, il est fermé. » Le 2e ascenseur, qui lui n’existait pas, a été installé sur le quai 2, grâce notamment à la démolition d’un abri de quai, permettant de créer « une grosse fosse pour permettre d’accueillir et l’ascenseur et un nouvel escalier », explique le directeur de projets.
Parmi les autres réalisations majeures, la mise à niveau du quai pour le réhausser à hauteur du plancher des trains, la pose de dalles blanches d’éveil sur les rives de quai, l’installation d’éléments de balises sonores, de signalétique voyageurs et de sécurité, et le renfort de l’éclairage. Notamment l’éclairage du passage souterrain pour se rendre vers les quais, passage qui a plus globalement eu droit à un lifting. « On a retiré un faux plafond, ce qui nous permet de gagner 10 cm de hauteur, et donc de rendre plus visible et sympathique la traversée du passage souterrain », avance Rodrigue Zampasi-Bau.
Autant de réalisations achevées dans les temps impartis, à quelques mois près.
« Initialement, on devait terminer le chantier en juin 2024, avoue le directeur de projets. Finalement, on l’a fait en octobre, sachant qu’on a eu quelques petits soubresauts en début de chantier, car on avait aussi les travaux Eole qui se faisaient, donc on ne pouvait pas travailler tous les week-ends qu’on voulait, car il fallait quand même maintenir une circulation des trains, notamment sur la ligne N. Donc ça nous a un peu décalé notre chantier, mais on a pu se rattraper et être à peu près dans les temps. » Un respect des délais à quelques mois près, et aussi des coûts, selon la SNCF. Ceux-ci sont de l’ordre de 12 millions d’euros, financés à 50 % par Île-de-France Mobilités (IDFM), 25 % par la Région, et 25 % par SNCF gares & connexions.
Un projet à 12 millions d’euros
Des travaux coûteux et difficiles, qui ont généré quelques nuisances. « On travaille sur des sites exploités, des sites ferroviaires, souligne Pierre Labarthe, directeur exécutif Île-de-France pour SNCF gares & connexions, qui utilise une comparaison quelque peu inattendue. Imaginez que vous fassiez un chantier chez vous, avec une ligne haute tension au milieu de votre maison, avec des gens qui continuent à circuler dans votre salon, et des trains qui passent. Et bien ça, c’est la réalité de nos chantiers. C’est pour ça que les travaux sont un peu plus longs[…], on travaille beaucoup de nuit, le week-end. Il y a en France, tous les jours, toutes les nuits, tous les week-ends, des gens qui travaillent pour mettre les gares en accessibilité, et ça, on ne le voit pas, car on fait en sorte que ce soit le moins impactant pour les trains et les voyageurs. »
Concernant la gare de Villepreux-Les Clayes, Rodrigue Zampasi-Bau évoque des interruptions de circulation quelques week-ends pour les usagers et en semaine la nuit. « Souvent, c’était le dernier train qui était supprimé, voire l’avant-dernier train. Donc on avait des bus qui faisaient la desserte, indique-t-il. C’était pendant ces week-ends qu’on fait un maximum de travaux, notamment les travaux les plus importants, sur la pose d’ascenseurs, les escaliers, qui nous permettent de faire tout notre blindage. »
Des interruptions pour la bonne cause donc, et dont les résultats semblent satisfaire les élus locaux. « Nous disposons désormais d’une gare complètement modernisée et respectueuse des aménagements et services que sont en droit d’attendre nos usagers utilisateurs, se félicite le maire DVD des Clayes, Philippe Guiguen. Bien qu’ayant suscité légitimement quelques inquiétudes chez les voyageurs et les riverains, au regard de l’ampleur des travaux et des tranches horaires, je tiens à saluer les conditions dans lesquelles ils ont été menés sur ces 2 années passées. » Il rappelle aussi qu’une réunion publique, tenue avant le début des travaux, en juin 2023, « a permis de rassurer à la fois les voyageurs, les riverains et nous également, la municipalité ».
« Nous savons que ce n’est qu’un 1er pas, poursuit-il. L’accessibilité ne se limite pas à des quais ni à une gare, elle concerne tous les espaces publics, tous les lieux de vie. C’est pourquoi nous continuons à œuvrer pour que chaque infrastructure de notre ville soit pensée pour et avec les personnes en situation de handicap. L’accessibilité, c’est plus qu’un droit, c’est une nécessité pour permettre à chacun de participer pleinement à la société, de vivre indépendamment, et d’exercer la liberté de mouvement sans obstacles ni exclusion. […] Mais nous ne devons pas nous arrêter là, la fiabilité et la ponctualité des modes de transport sont la 1re priorité des Français, au quotidien, devant la sécurité. […] C’est pourquoi nous ne pouvons donc que continuer à espérer et à œuvrer à une amélioration des temps de trajet sur la ligne N. »
5e gare saint-quentinoise mise en accessibilité
Son collègue maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), également vice-président aux transports et aux mobilités durables à SQY, a d’ailleurs glissé, lors des discours, le sujet du retour à l’offre nominale d’avant Covid sur cette ligne, obtenu après des discussions ayant mis « un peu de temps mais c’est chose faite ». Concernant la gare de Villepreux-Les Clayes, il rappelle que « c’est la 5e des 7 gares du territoire [de SQY] qui est mise en accessibilité ». Il estime que « pour qu’une offre de transports publics fonctionne sur un territoire, il faut 4 composantes : l’offre, qui réponde aux besoins des administrés un peu partout sur le territoire ; une tarification avantageuse, et on est en ce moment sur la révolution tarifaire ; des transports sécurisés ; des transports accessibles à tous. »
C’est donc bien de ce dernier point dont il s’agit ici avec ces travaux qui portent donc à 5 le nombre de gares saint-quentinoises bénéficiant de ce type d’aménagements. Plus largement, sur le territoire francilien, « on arrive quand même sur la fin d’un grand programme » dont l’objectif est de mettre en accessibilité « 209 gares, et je ne compte même pas les gares RATP ; on est aujourd’hui à 183 gares », selon Pierre Labarthe. « L’accessibilité, […] ça bénéficie non seulement aux gens qui ont un handicap, mais en fait à tout le monde, affirme-t-il. Il suffit que vous ayez une poussette, une valise, que vous soyez un peu âgé, tous ces aménagements sont utiles à tous. »
L’Île-de-France, pourtant, partait de loin. « Le réseau de transports francilien avait mauvaise réputation, et à juste titre, concède Pierre Deniziot, administrateur d’IDFM. Une démarche a été initiée depuis 2016, avec la mise en place du Schéma directeur d’accessibilité, qui a mobilisé près de 2,4 milliards d’euros, avec l’ensemble des opérateurs […]. En quelques années, nous avons multiplié par 5 l’accessibilité du réseau en Île-de-France, […] avec 290 gares et stations, si on regroupe l’ensemble des opérateurs qui sont désormais accessibles. Ça veut dire que 95 % du trafic voyageurs passe quotidiennement par une gare accessible. » Il insiste aussi sur le fait que « toutes les politiques que l’on met en œuvre autour du handicap, de l’accès à l’emploi, à la formation, au sport, à la culture, tout cela serait vain si on ne peut pas se déplacer. Le transport accessible, c’est le lien entre toutes ces politiques d’inclusion. »
La gare de Villepreux-Les Clayes en est une illustration. Sa fin de travaux n’est cependant qu’une étape avant peut-être, « dans les prochains mois et les prochaines années », un projet sur ce pôle gare, espère Jean-Baptiste Hamonic : « Je pense et j’espère que nous arriverons [à] aller sur la prochaine étape, qui pour le moment est lancée mais patine un peu, qui est celle de restructurer le pôle gare, notamment pour favoriser l’intermodalité, car vous avez une gare routière qui est assez éloignée, on a aussi des bus qui passent du côté Nord de la gare, la consigne vélos, la mobilité avec les trottinettes et les vélos électriques, bref un environnement qui fonctionne mais nécessiterait encore d’être amélioré. […] Et on attend beaucoup du Département pour que cette RD 11 qui est juste derrière puisse faire l’objet d’une requalification, pour encourager les modes doux et actifs et surtout décloisonner cette séparation que constitue la voie de chemin de fer et la départementale. »
En attendant, les élus se félicitent de cette de fin de travaux de mise en accessibilité.D’autres devraient bientôt survenir ailleurs à SQY. Une prochaine inauguration de ce type est prévue à la gare de La Verrière le 2 avril.