Les Saint-Quentinois se sont mobilisés en nombre pour participer au grand débat public sur le PLUI-H (Plan local d’urbanisme intercommunal et habitat) organisé le jeudi 7 novembre à la salle des fêtes de Maurepas. Ce débat fait suite à une période de concertation qui a été proposée, de juin à septembre 2024, où tous les habitants de l’agglomération ont pu s’exprimer sur divers sujets (accès au logement, usage des transports en commun, regard porté sur le changement climatique…) sur ce document.

Pour rappel, le PLUI-H est un document majeur qui fixe les règles d’aménagement, d’urbanisme et d’utilisation des sols à l’échelle des 12 communes qui composent l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce grand débat public était donc l’occasion de dessiner, avec les habitants comme acteurs majeurs du projet, le futur visage que prendra l’agglomération de SQY dans les années à venir.

Six thématiques discutées lors de ce grand débat public

Grégory Garestier, maire DVD de Maurepas et 4e vice-président de SQY délégué à l’habitat, a déclaré en préambule de l’atelier : « Aujourd’hui, vous allez donc travailler sur un Plan local d’urbanisme intercommunal et volet habitat (PLUI-H) à 12 communes. C’est évidemment une nouveauté puisque, vous le savez, les sept communes avant l’élargissement de 2016 ont déjà un PLUI et les cinq communes qui ont intégré l’Agglomération en 2016 (Les-Clayes-sous-Bois, Coignières, Maurepas, Plaisir et Villepreux, Ndlr)ont chacune leur propre PLU. Et donc, la volonté aujourd’hui du législateur, c’est qu’on ait un document d’urbanisme unique sur lequel nous souhaitons que vous travaillez », a rappelé l’élu.

Et de poursuivre : « On a souhaité également aller au-delà même de la réglementation en termes de concertation. Les élus communautaires ont souhaité aller beaucoup plus loin en travaillant avec des ateliers destinés aux habitants pour vous donner vraiment la parole, comme avec les lycéens, les étudiants, les acteurs économiques mais aussi les élus municipaux. Et cette volonté assez forte va nous permettre de sentir vos aspirations pour préparer un document qui va quand même nous amener dans les 20 ou 30 ans qui viennent ».

Un rappel par l’élu maurepasien des différentes lois en vigueur, que le PLUI-H se doit de respecter, a suivi. « Vous le savez, on est soumis à la loi du Grand Paris de 2010 qui impose à l’Île-de-France de construire 70 000 logements par an dont 1 700 à l’échelle de l’agglomération de Saint-Quentin et il faut qu’on réponde à ces obligations », a poursuivi le maire en exemple, avant de laisser la parole à Marie-Catherine Bernard, directrice de l’agence de concertation Palabreo, chargée d’organiser et d’accompagner les temps d’échanges sur le PLUI-H, y compris ce grand débat.

La salle des fêtes de Maurepas a accueilli de nombreux Saint-Quentinois qui se sont mobilisés pour participer à ce grand débat public, le jeudi 7 novembre.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, la directrice a exposé une brève synthèse de la période de concertation qui s’est déroulée, on le rappelle, de juin à septembre 2024. « Il y a eu une enquête habitants qui a regroupé 1 102 répondants dont une grande majorité (1 059) qui vivent sur le territoire, avec un bon équilibre hommes-femmes et un bon équilibre sur les gens en activité et les gens à la retraite, c’était important », a-t-elle débuté.

Parmi les questions posées dans cette enquête préalable à ce grand débat public, les Saint-Quentinois étaient invités à décrire le territoire en quelques mots. « Et ce qui ressort ce ne sont que des éléments positifs : territoire vert et dynamique, agréable à vivre et innovant, avec une proximité des services », s’est réjoui Marie-Catherine Bernard, soulignant « que ce n’est pas systématiquement les réponses qui ressortent lors d’autres concertations menées sur le territoire national ». Un bon point pour SQY en somme. Autre élément important à souligner qui ressort de cette enquête, le fait que seulement 8 % des répondants participent fréquemment à des démarches de concertation.

Après cette brève synthèse, a suivi le grand débat public, organisé sous forme d’ateliers, où les habitants devaient répondre par petits groupes, à des questions posées portant sur six thématiques : l’habitat, le cadre de vie, le développement économique, les mobilités, l’adaptation au changement climatique et la biodiversité. Et sur les 150 personnes inscrites, environ 130 ont fait le déplacement, ce qui a ravi les différents organisateurs (Palabreo, élus, SQY…). Autant de points de vue différents potentiels pour enrichir au mieux la réflexion.

Trois ou quatre questions ont été posées par thème aux participants, répartis pour l’occasion sur 24 tables. Pour être sûr qu’aucun sujet ne soit mis à l’écart, chaque table devait réfléchir en priorité, pendant une trentaine de minutes, sur un des six thèmes abordés. « Vous devez désigner un greffier par table qui devra noter les réponses apportées. Et dans le tableau de la seconde feuille, vous devez faire des propositions. S’il y a des questions assez techniques, les experts d’Atopia (agence de conseil en stratégie territoriale et urbaine, Ndlr) seront là pour vous répondre », a expliqué la directrice de Palabreo.

À la fin de l’exercice, un tour de table a été effectué par l’agence de concertation, où chaque table devait donner une idée majeure à mettre en place sur un des six sujets du jour. À noter que chaque point de vue de chaque habitant sera pris en considération lors du compte-rendu de cet atelier, qui sera dévoilé « dans trois ou quatre semaines, le temps de tout synthétiser », nous a confié la directrice de l’agence.

Concernant les questions posées aux habitants, elles étaient diverses et variées. Par exemple, sur le volet habitat, était évoqué le fait de construire de nouveaux logements collectifs ou individuels plus denses. Avec la question fatidique posée : « Où prioriser les constructions des nouveaux logements (collectifs ou individuels) ? Une question ayant engendré de multiples réponses, certains habitants souhaitant qu’elles aient lieu proche des centres-villes quand d’autres voulaient que cela se fasse plutôt en périphérie.

Tous les publics mobilisés pour l’élaboration de ce PLUI-H, des lycéens aux retraités

De plus en plus d’actualité, l’adaptation au changement climatique interrogeait les participants à répondre au questionnement suivant : « Quels leviers pour renforcer le passage à l’acte des propriétaires dans la rénovation thermique et énergétique de leur logement ? ». Une démarche essentielle pour réaliser des économies d’énergie en améliorant son DPE (Diagnostic de performance énergétique), qui reste toutefois assez onéreuse malgré les différentes aides existantes de l’État (MaPrimRénov’, aides de l’Agence nationale de l’habitat, aides d’Action logement…).

« Aujourd’hui, on est satisfait des personnes qui sont venues. Il y a des personnes de toutes les communes de SQY. Et puis, ce sont des gens qui n’ont pas l’habitude de participer à ce genre de rendez-vous. C’est vraiment Monsieur et Madame tout le monde, donc ça c’est plaisant. En 2025, nous allons organiser des rencontres avec les étudiants et les lycéens, car c’est important qu’ils donnent aussi leurs points de vue sur ces sujets, qui peuvent être très différents. Par exemple, pour les étudiants, le changement climatique est un sujet qui les touche, davantage que les personnes plus âgées. Donc c’est important qu’on discute avec eux et aussi les 15-18 ans. Nous avons déjà cinq-six lycées de SQY qui sont intéressés pour participer », nous a expliqué Marie-Catherine Bernard.

« À la fin du processus, en novembre 2025 (période de restitution des orientations du PLUI-H), on reviendra vers vous pour vous dire voilà ce que vous nous avez dit, et les élus vous diront voilà ce qu’on en a fait. Voilà vos propositions, voilà comment elles sont intégrées dans nos orientations, mais légèrement modifiées pour telle ou telle raison, ou voilà comment elles ne sont pas intégrées », a conclu la directrice. Une histoire qui ne fait donc que commencer pour l’élaboration de ce document essentiel qui permet de décider, en réunissant le plus d’acteurs possibles (habitants, étudiants, lycéens, acteurs économiques, élus…), la direction que prendra l’agglomération de SQY dans les années à venir.

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