Après Maurepas (lire notre édition du 10 septembre), une autre Ville de SQY va expérimenter la tenue unique dans certaines de ses écoles. La Verrière va mettre en place le port des blouses pour les élèves des trois écoles maternelles de la commune. Une expérimentation qui débutera à la fin de ce mois de novembre ou début décembre, indique Adélaïde Lopes, adjointe verriéroise à l’éducation, contactée par La Gazette, et qui évoque deux raisons principales dans le choix de la municipalité de participer à l’expérimentation de te-nues uniques voulue par Emmanuel Macron.
« D’abord, avec les émeutes et deux écoles brûlées (l’école élémentaire du Bois de l’étang et l’école maternelle des Etang-des-Noës dans la nuit du 28 au 29 juin 2023, dans un contexte de violences urbaines liées à la mort de Nahel, même si l’incendie de ces deux écoles est lié à une vengeance personnelle des malfaiteurs, lire notre édition du 28 novembre 2023, Ndlr), ça nous paraissait avoir un sens de, quelque part, ‘’sanctuariser’’ l’école », affirme-t-elle, avant de mettre en avant une raison davantage liée à la typologie de la commune de La Verrière.
« On est une petite commune avec plus de 70% de logements sociaux, donc des problématiques un peu particulières, rappelle-t-elle. Si on ne laisse que les grandes villes, qui ont une importante assise financière, les problématiques remontées ne vont pas être les mêmes. Nous, on va pouvoir remonter les points positifs et négatifs, et surtout poser la question de ‘’Ça a un coût, qui supportera ce coût’’. […] Dans le principe, c’est une bonne idée, […] ça lisse un peu les inégalités, je trouve ça bien. […] Il y a je pense des choses qui vont fonctionner, et je pense aussi qu’on aura des freins, et pas forcément les mêmes freins que dans d’autres villes, donc […] il faut une diversité de communes, on ne peut pas avoir tous la même typologie de communes, avec tous les mêmes IPS (Indice de position sociale, Ndlr). »
Les avis des parents verriérois se-raient pour l’instant partagés, rap-porte Adélaïde Lopes : « Certains parents ont hâte. Je me souviens, lors d’un conseil d’école, une dame qui avait été élevée en Martinique ou en Guadeloupe (où le port de l’uniforme est solidement ancré dans la plupart des établissements, Ndlr), était assez d’accord, elle avait connu ça toute sa scolarité. Des parents sont plus circonspects. »
Concernant le choix des blouses comme tenue unique, l’élue à l’édu-cation le justifie notamment par la nécessité « que ce soit pratique et que, dans les écoles, ils (les enfants, Ndlr) ne passent pas 1 h à s’habiller et se déshabiller ». En revanche, les élémentaires sont exclus de l’expérimentation « pour d’autres problématiques, on a une école qui a une particularité, l’ERPD (École régionale du premier degré, Ndlr), où on a des élèves de La Verrière et des internes, donc il fallait vraiment faire un partenariat avec la Région (qui a la compétence pour cette école, Ndlr), ça nous semblait long à mettre en place », explique Adélaïde Lopes.
Le coût de ces blouses sera supporté de moitié par la Ville, les autres 50% étant pris en charge par l’État. À La Verrière, leur mise en place fonctionnera via un système de prêt : Elles seront achetées par la Ville (avec le soutien de l’État donc), qui les prêtera aux élèves et les récupérera à la fin de l’année scolaire, lorsque l’expérimentation prendra fin. « Après, on est dans l’attente, comme toutes les communes, de savoir ce que va décider le ministère de l’Éducation nationale », glisse Adélaïde Lopes.
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