Effective administrativement depuis le 1er janvier 2023 et de manière opérationnelle depuis le 1er juillet 2023, la police intercommunale de Plaisir-Les Clayes-sous-Bois s’est dotée depuis cet été d’un nouvel outil : le Centre de supervision urbain (CSU). Ce dernier est équipé de huit écrans dernier cri, permettant de visionner les images issues de caméras de vidéosurveillance installées en différents lieux de Plaisir et un peu aussi de celles des Clayes-sous-Bois. La Gazette a pu le visiter.

Voie publique, bâtiments communaux, abords de gares ou encore d’établissements scolaires, ces lieux sont supervisés et les images remontent jusqu’aux deux agents de police affectés au CSU (sur la vingtaine que compte la police intercommunale plaisiro-clétienne). Parmi eux, Cyril G. (il a souhaité conserver un anonymat partiel), policier municipal et responsable de salle du CSU. De manière générale, les images du centre ont « déjà été utiles cinq ou six fois depuis sa jeune existence », résume-t-il. Il mentionne par exemple une situation où « l’opérateur [depuis le CSU] a vu des jeunes qui déversaient de l’alcool dans des bouteilles de Fanta. Il a prévenu les équipes sur le terrain. Il y a aussi eu un rassemblement sur le parking de l’école Alain Fournier (situé à côté du stade des Peupliers, Ndlr). » Dans ce dernier cas de figure, les images étaient suspectes, mais il s’est finalement avéré qu’il s’agissait de joueurs de rugby faisant la troisième mi-temps dans un esprit bon enfant.

Avec ce CSU, l’objectif est de « tranquilliser, sécuriser un peu plus la ville de Plaisir », affirme David Désirée, directeur de la police intercommunale de Plaisir – Les Clayes-sous-Bois. Cela permet de « lutter contre les incivilités du quotidien et apporter une plus-value sécuritaire pour les habitants des deux communes », abonde Cyril G.

Les lieux sous l’œil des caméras et des opérateurs concernent « prioritairement là où il y a le plus de flux de gens », souligne David Désirée, également rencontré au sein du CSU. Il ajoute que cela permet d’avoir par exemple « un regard sur le trafic de stupéfiants » ou sur « des situations de rixe devant la gare » ou « des choses qui peuvent poser un vrai sentiment d’insécurité ». Le directeur de la police intercommunale de Plaisir – Les Clayes-sous-Bois annonce également que d’autres lieux seront prochainement suggérés aux élus. « On va proposer des emplacements qui ont un intérêt commun », précise-t-il.

« Apporter une plus-value sécuritaire pour les habitants des deux communes »

Au total, plus de 200 caméras de vidéosurveillance sont déployées dans les communes de Plaisir et des Clayes-sous-Bois. Elles fonctionnent « 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec une capacité d’enregistrement de 30 jours », fait savoir David Désirée. Chaque lieu supervisable depuis le CSU bénéficie de différents plans grâce aux images de « quatre caméras permettant de filmer de manière permanente à 360 degrés, et une caméra manipulable par l’opérateur vidéo », précise-t-il.

Il évoque la possibilité de zoomer avec une excellente netteté, permettant par exemple de parfaitement lire une plaque d’immatriculation. Sur les écrans du CSU, on peut aussi apercevoir des lignes rouges, avec des traits indiquant les mouvements, et ce même dans la pénombre. Des lignes vertes permettent elles de suivre un objet en mouvement, par exemple une voiture en circulation. Ces lignes colorées aident aussi de capter l’attention, qui s’amenuiserait après deux heures de suite passées derrière un poste de visionnage.

Pour bénéficier de tous ces éléments, le CSU s’appuie sur un des trois plus gros logiciels au monde d’utilisation de caméras, Genetech, selon David Désirée. « Nous avons fait le choix de la qualité, aussi bien sur le logiciel que sur les caméras », avance-t-il.

Et tout cela a un coût : 1,9 million d’euros sur trois ans, financés dans le cadre d’un plan pluriannuel. « C’est très cher », reconnaît Adeline Guilleux (LR), adjointe plaisiroise déléguée à la prévention et à la sécurité, elle aussi interrogée lors de notre visite sur place. Elle souligne toutefois que ce montant comprend tout, à la fois, les caméras, les écrans, la rénovation des locaux hébergeant le CSU, mais aussi des éléments de mobilier participant à améliorer le confort de travail des policiers au sein du centre, comme des bureaux ergonomiques. « On a fait le choix de la netteté de par le fait de mettre de bonnes caméras et de travailler avec des réseaux fibrés », argue-t-elle.

Il faut dire que cela tranche avec la salle qui existait avant, dotée de seulement quatre petits écrans (contre plus de huit grands écrans aujourd’hui), et qui était « plus une salle de relecture [des images] », raconte David Désirée. La salle datait de 2007 et les écrans offraient une qualité d’image bien inférieure, qui pouvait par exemple pixeliser en cas de zoom. Les 1res caméras de vidéosurveillance à Plaisir datent elles de 2005, celles-ci ayant « toutes été rénovées », rappelle Adeline Guilleux.

Mais les deux communes ne comptent pas s’arrêter là et des améliorations sont encore visées pour la police intercommunale de Plaisir-Les Clayes. Les effectifs de cette dernière sont actuellement de 22-23 agents et l’objectif est de passer à 28 l’année prochaine. Concernant le CSU lui-même, « on espère, d’ici la fin de l’année, avoir deux opérateurs », annonce David Désirée. Un renforcement en termes de personnel, mais aussi de matériel, puisque trois caméras supplémentaires sont attendues à la fin de l’année.

 


Villepreux va renforcer son réseau de caméras

Elle ne fait pas officiellement partie de la police intercommunale mais est rattachée à la circonscription de police nationale de Plaisir. Dans le cadre de son plan de sécurité et de lutte contre les incivilités, la commune de Villepreux va mettre en œuvre, à partir de la fin 2024 et en 2025, une nouvelle phase de déploiement de son système de vidéosurveillance, qui comprend aujourd’hui un peu moins de 40 caméras.

« On a lancé un audit tout au long de l’année 2023, et il nous a montré qu’il y avait quelques trous dans la raquette de 2 ordres, nous exposait le mois dernier le maire MoDem de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic. Le 1er, c’est qu’on a un parc qui n’a pas été entretenu, qui est vieillissant, donc on a certaines caméras, sur le parc existant, qui méritent d’être rénovées, réhabilitées, modernisées, avec parfois des modèles de caméras qui sont plus performants, qui permettent d’avoir de la vision nocturne, des caméras à 360° … »

« La 2e priorité, c’est que le nouveau quartier des Hauts du moulin, dans lequel on a l’école Pesquet, et dont les dernières livraisons ont eu lieu en 2021-2022, n’est pas du tout équipé en caméras, poursuit l’édile. Ce quartier va bientôt être doté en caméras de vidéoprotection. Il y a en plus eu quelques tentatives de vols de véhicules dans le quartier ». Ce quartier sera donc prioritaire pour le déploiement, ainsi que « les entrées et sorties de ville, car aujourd’hui, le meilleur moyen d’élucider des enquêtes, notamment d’empêcher un certain nombre d’infractions, notamment des vols de véhicules – fait qui a beaucoup touché les communes des Yvelines et d’Île de France –, c’est d’avoir des caméras à lecture de plaques d’immatriculation ».

L’élu villepreusien fait part d’« une enveloppe récurrente qui va avoisiner les 100 000 euros par an à la fin du mandat » pour le déploiement de nouvelles caméras et le renouvellement de certaines existantes. Un coût en grande partie à la charge de la commune, car il s’agit de « projets assez peu subventionnés », déplore-t-il.

Mais ainsi la municipalité entend « répondre au sentiment d’insécurité de certains habitants », selon le maire, et ce même dans une ville qui « est statistiquement la commune la plus tranquille et la moins embêtée par les crimes et délits » de la circonscription de police de Plaisir, puisque «  Villepreux, c’est moins de 10 % des faits de l’ensemble de la circonscription », rapporte-t-il. « Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de la petite délinquance ou parfois des sujets d’incivilités, voire même chez les habitants un sentiment d’insécurité », ajoute-t-il néanmoins.

Jean-Baptiste Hamonic rappelle notamment que, en ce sens, la Ville avait augmenté ses effectifs de police municipale en 2 ans et demi. « Quand nous sommes arrivés aux responsabilités, la police municipale de Villepreux, c’était 4 policiers, un équipage et des horaires presque de bureau, précise-t-il. On a mis les moyens nécessaires pour passer de 4 à 6, et on a fait, notamment grâce à une subvention de la Région, l’acquisition d’un 2e véhicule, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir 2 équipes : une équipe du matin et une équipe de l’après-midi, qui peut aller jusqu’à 20 h et 21 h l’été. » Il évoque aussi depuis fin août-début septembre l’arrivée d’une nouvelle responsable de la police municipale, « qui vient avec beaucoup d’expérience et a fait une très grande carrière dans les collectivités, sait porter des projets, donc c’est quelqu’un qui va amener davantage d’expérience et une culture du management de nos équipes qui va être importante ».