C’était l’une des disciplines sensation des derniers Jeux paralympiques de Paris 2024. La boccia était à l’honneur à Montigny-le-Bretonneux les 17 et 18 octobre. Un championnat régional de boccia se tenait ces deux jours au gymnase Alain Colas. 11 sportifs le premier jour, 8 le deuxième, dans des catégories différentes (jeu à la main le jeudi, jeu avec rampe le vendredi), venant des différents départements d’Île-de-France, étaient présents. Ils se sont affrontés dans cette discipline exclusivement paralympique (pratiquée par des personnes en situation de handicap lourd, c’est-à-dire aux quatre membres) et qui, pour rappel, a des points communs avec la pétanque. Les participants, en équipe ou en un contre un, doivent lancer des balles de couleur (bleues pour les uns, rouges pour les autres) le plus près possible d’un jack (balle blanche s’apparentant au cochonnet).

L’assistante d’Aurélie Aubert était présente

Ces championnats franciliens étaient qualificatifs pour les championnats de France BC1 et BC2 (catégories de jeu à la main), et BC3 qui se dérouleront entre janvier et mars prochains à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) et Foix (Ariège). Parmi les participants, certains venaient des Yvelines. Le Handisport Richebourg, l’une des seules structures permettant de pratiquer la boccia dans le département, était notamment représenté par Mathilde Troude, 21 ans, déjà détentrice de plusieurs médailles nationales et internationales dans sa jeune carrière, elle qui a commencé la boccia en 2009, et nous confiait lors d’un précédent reportage, à l’occasion de l’Open national de boccia de Voisins-le-Bretonneux, du 15 au 17 février derniers (lire notre édition du 20 février), souffrir d’un handicap moteur de naissance dont « on ne sait ni l’origine ni la cause ».

En revanche, pas d’Aurélie Aubert lors de ce championnat d’Île-de-France à Montigny. La 1re Française médaillée paralympique en boccia, qui avait décroché l’or le 2 septembre dernier à l’occasion des Jeux paralympiques de Paris 2024, a certes débuté ce sport dans les Yvelines. Mais elle est désormais affiliée au club Handisport Actions Win’27, dans l’Eure-et-Loir, et a d’ailleurs été sacrée championne de Normandie le 16 octobre. Mais son assistante et coach, Claudine Llop était elle bien présente à Montigny-le-Bretonneux, en tant que juge arbitre. Elle reconnaît sans hésiter un impact Paris 2024 sur la pratique de la boccia. « Il y a un effet clair, nous confie-t-elle. Dans toutes les régions, il y a une augmentation du nombre d’inscriptions. »

Y compris en Île-de-France, où la tendance daterait même d’avant les Jeux paralympiques. « Depuis quelques années, de toute façon, la boccia a beaucoup d’engouement, affirme Céline Thonnet, coordinatrice adjointe du comité régional handisport d’Île-de-France et référente régionale de boccia. [Mais] c’est vrai qu’avec les Jeux, on a eu un vrai engouement pour la boccia. Déjà, les gens ont appris ce qu’était la boccia. Beaucoup ne connaissaient pas, le grand public a découvert, ça a été médiatisé, télévisé, chose qui n’avait pas été faite jusqu’à présent, ou très peu, on a eu une médaille d’or historique. Donc on a des sportifs qui souhaitent pratiquer de la boccia, des bénévoles aussi qui souhaitent venir voir ou s’impliquer pour aider. Aujourd’hui, notamment, on a des nouveaux bénévoles qui étaient soit présents sur les Jeux paralympiques ou autre, qui sont venus renforcer les équipes. »

Une difficulté, en Île-de-France notamment, serait la capacité des structures actuelles, rattachées à des établissements spécialisés, à gérer l’afflux de demandes. « La particularité en Île-de-France, est que la boccia est quasiment essentiellement pratiquée en établissements spécialisés, qui ont des contraintes qui font qu’ils ne peuvent pas toujours accueillir des sportifs de l’extérieur, précise Céline Thonnet. Et là, on a des personnes extérieures qui veulent pratiquer, donc on est sur la création de clubs. Mais par exemple, on a un club qui vient tout juste de se créer à Paris et qui a déjà trois adhérents sûrs, et cinq, six ou sept demandes, et ça commence. Et ici aussi, dans les Yvelines, on commence à avoir des demandes. »

Le club de Richebourg, par exemple, est rattaché à des structures dont la Fondation Mallet, (qui prend en charge chaque année plus de 1 000 personnes de tous âges en situation de handicap et nécessitant un accueil adapté). « De temps en temps, ils accueillent des personnes de l’extérieur. Mais là, l’idée, ce serait de créer un club qui accueille des personnes qui ne sont pas dans les établissements, qui veulent pratiquer », fait savoir Céline Thonnet. Elle laisse entendre que d’autres communes yvelinoises seraient intéressées, dont peut-être certaines à SQY. « Sur Montigny, très certainement, ça fait plusieurs années qu’on vient faire des championnats ici avec la Ville, rappelle-t-elle. On est sur la 21e Semaine du handicap, ils sont très impliqués sur différentes actions, donc il y a des discussions entamées pour certainement créer une section. »