À une des extrémités du centre commercial One nation, aux Clayes, un magasin proposant des articles des plus grandes marques, à prix réduits. Ouverte au grand public depuis le 3 octobre l’enseigne Héritage est le 1er concept store de seconde main de luxe, selon le centre commercial.
« On s’était dit ‘‘Comment on fait pour continuer à innover‘‘, confie Pauline Catteau, directrice générale de One nation (la famille Catteau est à la fois propriétaire et gestionnaire du centre commercial, Ndlr). On s’est dit ‘‘Il y a des marques qu’on ne verra jamais en outlet, qui sont Hermès, Chanel, Louis Vuitton [entre autres], et pour des raisons très simples, c’est que ce sont des marques qui ne font jamais de réductions, qui font des produits qui sont iconiques. »
Chanel, Hermès, Dior, Louis Vuitton et bien d’autres
Afin d’attirer ce type de marques dans un centre commercial out-let comme One nation, la famille Catteau s’est alors tournée vers la seconde main. Ainsi, les articles de luxe en vente chez Héritage affichent des tarifs 30 à 50 % moins chers que des produits similaires en 1re main. « Et puis, il y avait ce côté écologique, il n’y a pas de production derrière puisque c’est des pièces qui ont déjà été produites, ajoute Pauline Catteau. Ça marche bien avec les sacs de luxe, car ce sont des sacs qui sont assez robustes, c’est de la belle confection. C’est des sacs qui arrivent à vivre dans le temps et avoir plusieurs vies, sans pour autant que le produit soit détérioré. »
La directrice générale mentionne par exemple un sac Chanel datant des années 90, « et pourtant il est tout nickel ». « Il y a des sacs de seconde main qui n’ont soit jamais été portés, soit portés mais ça ne se voit pas car c’est des belles pièces, et j’ai réussi à sourcer des pièces qui n’ont aucune trace d’usure, intérieure ou extérieure, assure-t-elle. L’idée, c’était de se dire que quand on voit le sac, il ne faut pas qu’on sache que c’est de la seconde main. »Pour proposer ce type de produits, l’enseigne s’approvisionne via des ventes aux enchères. Ainsi, elle peut afficher des pièces d’exception des plus grandes marques à des prix défiant toute concurrence. Pauline Catteau cite entre autres un sac Chanel à 5 600 euros, « sachant qu’un Chanel neuf, c’est 10 300 euros en moyenne ».
Pour le reste, « la majorité [de nos produits] vont être entre 1 000 et 3 000 euros, résume-t-elle. Et chez Louis Vuitton, on commence à avoir des pièces à partir de 450 euros, en sacs. » Elle souligne aussi que les pièces vendues ont « un certificat d’authenticité, donc on sait que c’est des vraies pièces ». Outre les sacs à mains, qui représentent la majorité des articles, Héritage propose aussi « de la petite maroquinerie, tout ce qui est portefeuilles, des bijoux, des foulards Hermès, des montres Cartier, de la bijouterie Tiffany, des accessoires (gants et ceintures Chanel) », liste Pauline Catteau.
Seuls produits n’étant pas à prix réduits, trois sacs iconiques de chez Hermès, affichant même des tarifs supérieurs à ceux de la 1re main. : le Birkin, le Kelly (13 500 euros), et le Constance (8 000 euros). « C’est des pièces qui ne sont pas disponibles en magasin. Si aujourd’hui, vous voulez acheter un Kelly, il faut attendre 1 à 2 ans, car Hermès les produit en quantités très réduites, donc il y a des listes d’attente, justifie Pauline Catteau. Du coup, c’est des sacs où le prix de la seconde main est plus élevé que celui de la 1re. »
Le succès promet d’être au rendez-vous pour Héritage, d’après les dires de la directrice générale, interrogée lors d’une journée ou-verte à la presse et à des acheteurs, la veille de l’ouverture au grand public : « On a déjà fait partir pas mal de pièces. Du coup, je suis plutôt en mode panique. Dès demain, il faut que je refasse des enchères. »