Un ingénieur de 44 ans, domicilié à Élancourt, a été condamné par le tribunal correctionnel de Versailles à verser une amende de 1 000 euros et à une interdiction de port d’arme pendant cinq ans, pour s’être emporté, en janvier dernier, contre des policiers en intervention qui étaient garés devant chez lui. Ce 14 janvier 2024, cet homme s’est retrouvé face à trois policiers de la Bac (Brigade anti-criminalité) devant chez lui. « Je suis un putain d’antivax et je vais vous butter », tels sont les propos, rapportés par Le Parisien, que l’homme aurait lancés aux policiers.
Ces derniers et des pompiers qui intervenaient pour un différend conjugal, se stationnent aux abords de la maison qu’on leur a désignée et également devant chez cet ingénieur, qui ne peut pas quitter son stationnement. En voiture avec ses deux enfants de 10 et 14 ans, ce père de famille s’impatiente. « Les policiers me regardaient avec un air nonchalant et provocateur », a-t-il justifié lors de son procès.
Descendant de sa voiture pour leur demander s’ils pouvaient le laisser passer, l’homme explique avoir obtenu pour toute réponse : « C’est quoi le problème ? On est en mission ». C’est à ce moment-là que cet ingénieur commence à s’énerver. L’agitation s’installe. Le prévenu explique avoir cru « qu’il allait s’en prendre une alors il s’est mis en garde ». C’est à ce moment là qu’un des policiers fait feu. Une balle touche cet ingénieur au flanc, une seconde le gilet pare-balles d’un de ses collègues. « Les deux enfants sont sortis de la voiture familiale en panique. [L’homme], pris en charge par les pompiers, a été conduit à l’hôpital. Sa blessure, par chance, était superficielle », poursuit Le Parisien.
L’IGPN (Inspection générale de la Police nationale) a été saisie pour cette affaire dont le dossier est toujours en cours. Lors de l’audition des policiers, ils ont expliqué que l’automobiliste était menaçant, qu’il prétendait avoir une arme et se débattait et les frappait. Des propos inexacts selon le prévenu. « Une fois blessé, j’ai dit au policier qu’il était une fiotte, un collabo et qu’il n’avait pas le sang froid nécessaire pour avoir des armes à feu. J’ai expliqué que j’en avais chez moi, mais que, moi, je ne jouais pas au cowboy », continuent nos confrères.
À la question : « Est-ce que vous pensez que les policiers ont pu percevoir une menace dans votre attitude ? », lancée par la présidente, l’automobiliste répond : « Il se peut que le tireur ait eu peur, oui. Parce que j’avais un gros manteau avec des poils, qui me faisait comme une carrure d’ours », explique-t-il très sérieusement. Par ailleurs, l’homme présenterait « un rapport difficile à l’autorité », selon une expertise psychiatrique.
Une perquisition effectuée chez lui a mis en évidence de nombreuses armes, comme « des vieux fusils de la marque Manufrance, un coffre fort avec des armes et des munitions, une cible, un carquois avec des flèches… », liste Le Parisien. Une affection pour les armes qualifiée de « préoccupante » par le procureur.
À l’issue du procès, campant toujours sur ses positions et remettant en cause la parole des policiers, l’homme a expliqué vouloir « arrêter d’exercer une activité professionnelle dans ce pays et souhaite vendre sa maison pour partir vivre à la campagne », conclut Le Parisien.
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