Une place … de son vivant, comme le souligne la municipalité. À deux mois des Jeux paralympiques de Paris 2024 qui seront ses 5es et derniers (lire notre édition du 2 juillet), la para athlète Nantenin Keïta, a participé au dévoilement d’une plaque portant son nom, à Magny-les-Hameaux le 29 juin. Une plaque apposée deux jours plus tard sur le rond-point des Mines, devenu place Nantenin Keïta, situé en face du Golf national.

Et ce n’est pas tout, puisqu’une statue représentant une flamme olympique, réalisée par le sculpteur Philippe Mont (alias M’Phi) et évoquant les deux disciplines de Paris 2024 qui se disputeront à SQY (cyclisme et golf), sera aussi installée sur cette place autour du 10 juillet.

« C’est un plaisir, de l’émotion. Ça me rappelle aussi comment j’ai commencé, les personnes qui ont été là au début. C’est un honneur », nous a confié Nantenin Keïta, formée à l’Entente athlétique de Saint-Quentin-en-Yvelines (EASQY) et qui était la 2e relayeuse de la flamme olympique sur le sol français à Marseille le 8 mai dernier. La championne paralympique de Rio 2016 a par ailleurs quelques attaches avec Magny-les-Hameaux, puisqu’elle avait notamment été marraine du Téléthon dans la commune en 2008.

Dans son discours précédant le dévoilement de la plaque, le maire de Magny-les-Hameaux, Bertrand Houillon (Génération.s), a notamment salué une « athlète d’exception et ambassadrice de la différence » en évoquant Nantenin Keïta. Il rappelle que Magny-les-Hameaux a « fait le choix du sport pour tous » et que la cérémonie inaugurale se déroulait sur la plaine de Chevincourt (plus précisément au gymnase Mauduit), qui « en est un exemple, qui vit grâce à l’implication des bénévoles, des coachs, des éducatrices et éducateurs sportifs, des enseignantes et enseignants. Qui accueillait aujourd’hui l’’’hepta-poussins’’ de l’EASQY, association qui vous a vue grandir. »

« L’inclusion et la mise en valeur de nos différences en est une autre des forces. […] Le handicap est une de ces différences : et c’est bien l’espace et la société qui doivent s’adapter pour faciliter la vie des personnes et non l’inverse », a-t-il affirmé, relatant le parcours de Nantenin Keïta, sportive titrée à plusieurs reprises mais qui a su faire de sa déficience visuelle et de son albinisme de naissance « non pas un ‘‘‘ handicap’’ mais une différence ».

Et notamment ce sur le plan sportif via un « ‘‘militantisme’’ pour donner au handisport toute la place qu’il mérite auprès du public et des médias », et extra-sportif, elle qui a fondé avec son père, le musicien malien Salif Keïta, une association pour venir en aide aux enfants atteints d’albinisme, rapporte le maire. Il conclut ainsi en reprenant les valeurs de la République : « La place Nantenin Keïta […] rassemble ainsi formidablement les devises olympique et républicaine : plus vite la Liberté, plus haut l’Égalité, plus forte la Fraternité – Ensemble’’. »