C’est une institution à Fontenay-le-Fleury mais qui va pourtant bientôt quitter la commune où elle est solidement implantée depuis près de 30 ans. L’Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail) Cotra va devoir quitter ses locaux actuels, situés en entrée de ville, pour s’installer à Trappes.

Un déménagement lié au projet Fossé Pâté souhaité par la municipalité fontenaysienne. La création d’un futur quartier comprenant 350 logements, des commerces, ou encore des jardins partagés, évoque 78actu. Le tout sur un périmètre de 2,5 ha dont font partie les actuels locaux de l’Esat. « On a su, il y a plus d’un an et demi, qu’il allait y avoir [ce] projet […] sans savoir réellement le projet, confie Laurent Escriva, directeur de l’Esat Cotra, joint par La Gazette. Donc on nous a demandé de déménager. On a vu avec Monsieur le maire (Richard Rivaud, maire LR de Fontenay-le-Fleury, Ndlr), [il] nous a proposé un terrain de 6 000 m², mais constructible que de 2 700 m². »

Or, l’Esat, aujourd’hui installé sur 3 800 m², cherche à s’agrandir et aurait besoin d’une surface de 4 000 à 5 000 m². Après des études d’architecte confirmant que la parcelle ne convenait pas, la Fondation Falret, qui gère l’Esat, s’est alors mise en quête d’un nouveau lieu d’accueil et a trouvé des locaux à Trappes, dans la zone industrielle de Pissaloup, limitrophe avec Élancourt.

« On est dans une démarche d’attente car les signatures ont été faites à Trappes et qu’il fallait qu’on avance car quand on vous demande de quitter les lieux, vous avez quand même 105 personnes ayant des troubles psychiques et presque une quarantaine de salariés [qui les encadrent]. Donc c’est quand même la plus grosse boîte de Fontenay-le-Fleury, et avec des personnes fragiles, donc il faut s’y prendre bien à l’avance pour préparer ce déménagement, en sachant que nous, on était très bien, on cherchait quelques m² [en plus] certes, mais pas dans ces conditions », affirme Laurent Escriva, regrettant que la ville de Fontenay n’ait pas davantage associé l’Esat à son projet.

« On a appris le projet Fossé Pâté comme tout le monde, en tant que citoyens », selon le directeur de l’Esat, qui a trouvé à Trappes ce qui lui convenait en termes de surface, puisque les locaux feront 4 700 m², mais déplore de n’avoir pas pu dénicher un emplacement plus accessible en transports en commun : « [À Fontenay], on était bien implantés, à 8 minutes de la gare […]. Là, ça ne va pas être le cas à Trappes. »

La Fondation Falret, qui sera propriétaire du futur bâtiment, comme pour celui de Fontenay, en est « dans les obligations administratives d’attente, et il faut aussi voir avec l’ARS s’ils nous accompagnent dans ce projet », indique Laurent Escriva. Le déménagement à Trappes est prévu pour fin 2025. « À la fin de l’été [2024], on doit avoir clôturé toutes les obligations administratives, et après, il faudra peut-être une bonne année pour faire le reste, entre les travaux et toutes les conduites administratives, préparation des clients, préparation des transports pour les personnes que l’on accompagne », précise le directeur de l’Esat.

L’installation dans des locaux plus grands devrait permettre à l’Esat de développer de nouvelles activités, comme « de la pâtisserie, du tertiaire, de la saisie informatique, de l’archivage, […] et de la restauration », liste Laurent Escriva. Et ce en plus des dix métiers déjà pratiqués aujourd’hui, comme la bureautique, la conciergerie d’entreprise, les espaces verts, ou encore la mise en PLV (Publicité sur lieu de vente). Sans compter le travail dans d’autres entreprises pour une vingtaine de travailleurs handicapés de l’Esat, qui d’autre part, le 3 octobre, organisera une journée spéciale pour fêter ses 30 ans et faire découvrir ses activités. « Tout le monde est convié à participer à cette journée », conclut Laurent Escriva.