Le futur groupe scolaire des Hauts du moulin, à Villepreux, actuellement en fin de construction, devrait s’appeler école Thomas Pesquet. Arrivé en tête d’une consultation citoyenne ouverte à tous les Villepreusiens et qui s’est déroulée du 5 au 18 octobre, le nom de l’astronaute français de 42 ans a fait l’objet d’une délibération adoptée à la quasi-unanimité lors du conseil municipal du 16 novembre, avec seulement une abstention.

La nouvelle école devrait donc bien être dénommée ainsi, « sous réserve de l’accord sollicité auprès de Thomas Pesquet », a précisé Yves Pitette, adjoint en charge notamment de la démocratie locale et de la participation citoyenne, qui a présenté la délibération. « Ce choix est celui d’une personnalité qui a conquis le cœur de tous les Français, de toutes les générations, estime l’élu. Il incarne le dépassement des frontières et de l’impossible. Grâce à ses engagements et à son voyage dans l’espace lors de la mission Proxima, il met en avant pour la jeunesse une ouverture scientifique et porte une invitation à prendre de la hauteur sur notre quotidien et à porter un autre regard sur l’humanité. »

Plusieurs de ses collègues se sont aussi réjouis que ce nom soit retenu. « C’est aussi l’occasion d’offrir un peu de rêve à nos enfants, car la période est plus que compliquée […], a notamment jugé Alexandre Guesnon, adjoint à la jeunesse et à la vie associative. Donc si on pouvait ouvrir une petite parenthèse pour que l’on entrevoie un peu de ciel bleu, ça ne ferait pas de mal à tout le monde ».

Les Villepreusiens pouvaient choisir leurs trois noms favoris parmi les neuf proposés par les enseignants et élèves du futur établissement et par les élus, ou bien suggérer une dénomination de leur choix. Thomas Pesquet, proposé par le maire mais aussi premier choix des enseignants et élèves, était arrivé en tête avec 19,1 %, devant Simone Veil (18,6 %), Rosa Parks (13,3 %) et Les Hauts du moulin (1%). « La consultation a rencontré une belle participation puisque, au total, nous avons comptabilisé 1 700 votes, en sachant que l’on pouvait voter trois fois », s’est félicité Yves Pitette.

La future école a donc déjà un nom. Reste à en terminer la construction. La question du calendrier des travaux a été abordée lors du conseil, le reconfinement suscitant quelques inquiétudes malgré la poursuite des activités dans le BTP. « Nous sommes sur les travaux de finition.Tout a été mis en œuvre pour une ouverture le 4 janvier, et nous continuons à aller dans ce sens. Le délai tient toujours mais il est extrêmement tendu, nous sommes sur une fin de chantier complexe », a affirmé Amaury de Jorna, adjoint aux travaux. « Nous avons demandé aux entreprises […] de faire en sorte que leurs effectifs soient renforcés le week-end, a ajouté le maire, Jean-Baptiste Hamonic (Modem) au sujet d’un chantier qui avait déjà pris du retard. Ce nouveau confinement […] vient remettre un petit grain de sable dans la machine, mais on maintient l’objectif et on avance. »

Le nom de Samuel Paty un temps envisagé pour l’école

Si l’école des Hauts du moulin, devrait porter le nom de Thomas Pesquet, l’idée de la renommer Samuel Paty a traversé l’esprit de certains élus, alors que la consultation citoyenne a pris fin deux jours après l’assassinat du professeur. Le maire, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), a fait savoir que cette hypothèse avait été évoquée « lors d’échanges en commission » et que la Ville avait sondé les enseignants et élèves, « premiers concernés sur cette idée-là », lesquels « n’étaient pas favorables à ce nom ». « Non pas car il n’y voyaient pas une symbolique beaucoup plus que républicaine, […] mais pour un établissement qui sera une école maternelle et élémentaire, […] en termes de sens, de poids, c’est quelque chose qui peut être très lourd à porter », a-t-il précisé. Il a en revanche annoncé que « la possibilité de nommer une rue, un parvis, un endroit de la commune qui ferait sens par le nom de Samuel Paty » allait être étudiée, mais insiste sur l’importance de « ne pas se précipiter, car c’est un événement tragique survenu il y a très peu de temps, donc il ne faut pas se laisser guider par l’émotion ».