Une vingtaine d’animaux, chats et chiens confondus, ont été adoptés pendant le confinement. « On pensait qu’on allait être moins sollicités que ça pour les adoptions », reconnaît Marie-Laure Caron, responsable du refuge de la SPA de Plaisir. Grâce à la mise en place d’un système d’adoptions dématérialisées, les animaux du refuge ont continué d’être adoptés pendant le confinement, ce qui n’était pas prévu initialement.

Au début, le refuge a dû fermer ses portes en raison de la crise sanitaire. Avec ses équipes, Marie-Laure Caron était inquiète. « On était déjà pleins au niveau des places pour les chiens », explique la responsable. Ce qui voulait dire qu’en l’absence d’adoptions, le refuge n’aurait plus de place pour de nouveaux pensionnaires.

C’est pourquoi la SPA a sollicité les autorités gouvernementales pour leur proposer une solution de remplacement. Un accord avec le ministre de l’intérieur a été convenu le 11 avril, et le 16, les équipes ont pu mettre en vigueur l’adoption solidaire dématérialisée. Celle-ci consiste à faire remplir un questionnaire précis aux personnes désirant un animal. Y figurent des critères stricts. Par exemple, les potentiels adoptants ne doivent pas avoir d’enfant en bas âge, ou encore un autre animal de compagnie. « C’était pour éviter les retours. Les adoptions devaient marcher », souligne Marie-Laure Caron.

Après plusieurs échanges avec la famille adoptive, une vidéo leur est envoyée pour leur montrer leur futur animal de compagnie en situation. « On le filme en promenade, ou quand on lui fait des câlins. Puis on rappelle les personnes pour faire le point avec elles », illustre la responsable du refuge.

C’est le jour du départ, que les adoptants rencontrent pour la première fois l’animal choisi. Et là encore, un protocole strict est à respecter. Selon Marie-Laure Caron, il ne doit pas s’écouler plus d’une heure entre le départ de chez lui d’un membre de la famille, sa rencontre avec l’animal, son adoption, puis son retour au domicile.

Cette nouvelle formule d’adoption semble être un succès. « Il n’y a pas eu de surprise. On est tombés sur des adoptants adorables qui nous ont donné des nouvelles », se réjouit la responsable du refuge. Et ils ont été nombreux. « On n’a pas réussi à satisfaire tout le monde. […] Il arrive qu’ils soient 30 sur un animal », raconte Marie-Laure Caron.

Sachant que le refuge se limitait à une adoption par jour en raison d’un « sous-effectif ». L’association a mobilisé deux équipes de 12 et de dix personnes pour tourner sur les différentes missions sans se croiser. Sa centaine de bénévoles n’a en revanche pas été mobilisée pour des raisons sanitaires.

Depuis le déconfinement, le système d’adoption dématérialisée reste inchangé, en dépit de quelques assouplissements. « Le refuge est toujours fermé et les adoptants sont reçus sur rendez-vous à des créneaux horaires précis pour ne pas se croiser. Ils peuvent passer plus de temps avec l’animal », explique Marie-Laure Caron. Sachant que les critères stricts qui s’imposaient aux adoptants pendant le confinement n’existent plus. En revanche, ils doivent porter des masques et des gants lorsqu’ils franchissent les portes de la SPA.

Cette situation se poursuit également en raison du manque d’équipements de protection contre le Covid-19. « On n’est pas suffisamment équipés. C’est très long. On a passé commande depuis longtemps et on n’a toujours rien reçu », affirme la responsable. Au moins, grâce à cette dématérialisation des adoptions, les employés de la SPA ont eu plus de temps pour s’occuper des animaux.

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