Après Versailles, pour la première fois, on marche pour le climat à Saint-Quentin-en-Yvelines. Le samedi 25 mai, environ 450 personnes d’après les chiffres de la police se sont rassemblées place Charles de Gaulle. Ce matin-là, tous sont armés de pancartes, sur lesquelles on peut lire : « Ça chauffe pour la planète », « J’ai mal à ma Terre » ou encore « Les carottes sont cuites ». Les marcheurs viennent pour la même chose : marcher avec un maximum de personnes pour montrer leur engagement et faire prendre conscience aux élus de l’urgence de l’enjeu climatique.

Et pour que leur marche ne soit pas vaine, les membres du collectifs saint-quentinois pour le climat, à l’origine de cette manifestation, ont posté une lettre pointant du doigt la politique de l’agglomération. Elle est destinée aux élus de l’agglomération, aux maires et au président de la communauté d’agglomération. Ce courrier s’accompagne également du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), et du dernier rapport de la septième session plénière de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémique (IPBES).

« On veut sensibiliser les décideurs au niveau local pour aller plus vite et plus fort », affirme Cyril Longuepée, membre du collectif (et également élu de la majorité à Coignières, Ndlr), le courrier entre les mains. La lettre indique que « 60 % à 70 % des actions de lutte contre le réchauffement climatique sont locales et dépendent donc très directement de la politique ». Mais selon lui, « on ne trouve pas au niveau local des actions à hauteur des enjeux ».

Lors de la lecture de la lettre face aux marcheurs en tête de cortège, le militant évoque le cas de la ferme de Buloyer à Magny-les-Hameaux : « Pourtant propriété de l’agglomération, elle est en friche depuis 2 ans et demi, avec des serres tunnels en déshérence. C’est un énorme gâchis à tout point de vue. » D’ailleurs, sept avant-projets seraient prêt pour exploiter cette ferme, selon Philippe Tellier, porte-parole du collectif Sqy’pousse, regroupant des associations de SQY mobilisées autour de l’agriculture. « On a déjà des maraîchers intéressés qui ont déjà fait leur business plan », se révolte-t-il.

L’état de cette ferme interpelle aussi Hugo, père de famille à SQY. Il est venu faire la marche pour le climat en famille, comme bon nombre des saint-quentinois ce samedi 25 mai. Du même avis que le collectif, il affirme : « Ce serait une super action d’exploiter cette ferme. Ça permettrait de travailler pour le climat, d’aider des personnes qui n’ont pas de revenu et tout ça sans faire dépenser beaucoup d’argent à la Ville. »

Le collectif dénonce également le peu de moyens donné aux ambitions. Il cite dans leur lettre, l’exemple du Plan climat air-énergie territorial (PCAET) de SQY, qui est un outil de planification pour atténuer le changement climatique, de développer les énergies renouvelables et de maîtriser la consommation d’énergie. « De belles idées ont émergé et c’est aux citoyens de s’en saisir mais avec quels moyens ? », se scandalise Philippe Tellier. Selon lui, seul « 17 000 euros » seraient consacrés au développement des actions proposées par le plan.

Heureusement les nombreuses associations croisées au fil de la marche rassurent car elles agissent déjà à l’échelle locale. Par exemple, Enercity78 à La Verrière, aide les saint-quentinois, un peu comme un incubateur, à investir dans l’énergie renouvelable, notamment dans les panneaux solaires photovoltaïques. « Certains viennent nous voir pour nous dire qu’ils ont des toits à disposition et qu’ils aimeraient en faire quelque chose », explique le fondateur, Leeroy Malac-Allain.

Et les actions quotidiennes pour lutter contre le réchauffement climatique font également partie de la vie des marcheurs. Christiane, une femme d’un certain âge, raconte : « Je fais des opérations de nettoyage sur la commune de Maurepas. » Ou encore Paul, 23 ans, et Aurore, 17 ans, ont quant à eux réduit leur consommation de chauffage et d’eau, et utilisent maintenant un compost. Au plus fort de la manifestation, le nombre de participants est monté à 800, selon les organisateurs.