Les personnes se rendant à la cérémonie des vœux de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 31 janvier au Vélodrome national, ont pu l’apercevoir voire même monter à bord. Une navette autonome était testée pour la première fois dans l’agglomération. Créées par la startup toulousaine Easymile, et exploitées par différents opérateurs de transports comme la RATP, Transdev ou Keolis, ces navettes 100 % électriques fonctionnent sans conducteur par géolocalisation sur un parcours pré-programmé.

« Le départ, on l’a dès l’instant où on ferme les portes, explique Bruno Chancibot, chargé de mission études véhicules autonomes à la RATP, qui gérait le test à SQY et exploite depuis déjà plus d’un an ce mode de transport à Vincennes sur un parcours de 2,8 kilomètres. On va faire des allers-retours en manuel. Il y a des lasers radars sur les toits qui vont prendre tout en compte et on va créer une cartographie des lieux. Sur la cartographie, on va dessiner le parcours que l’on veut lui faire faire, et ensuite elle va comparer ce qu’elle a en mémoire et ce qu’elle voit en temps réel. »

Les batteries de ces véhicules affichent une autonomie de 12 à 16 heures, variable suivant les températures extérieures, la vitesse, l’utilisation de la climatisation ou du chauffage … Chaque navette peut transporter plus de 15 personnes à la fois. Un mélange de curiosité et d’étonnement se dégageait chez celles qui étaient montées à bord devant le Vélodrome le 31 janvier. « C’est impressionnant », réagit Lucette. « C’est confortable, c’est une bonne surprise car je ne savais pas qu’il y avait ça », confie de son côté Anne, Ignymontaine.

En attendant, peut-être, pour les Saint-quentinois, de voir ce mode de transport être mis en service sur leur territoire. « On est en train de faire des études sur la faisabilité de ce type de navettes sur un parcours dans le centre de SQY, qui permettrait de pouvoir faire du transport pour les piétons et d’avoir la possibilité de faire une desserte soit pour le travail soit pour les loisirs, […] entre la gare et le théâtre, évoque Alexandre Januszczak, ingénieur à la RATP. On est en train de faire de la reconnaissance de terrain pour avoir un peu de visibilité pour savoir ce qui est possible, quels sont les aménagements qui seraient nécessaires, pour avoir un peu d’idées sur les faisabilités, en prenant en compte le trafic et tous ces éléments. »

Des navettes autonomes pourraient ainsi circuler à terme dans l’agglomération, sur des parcours dédiés ou dans des zones à trafic mixte, où circulent aussi des piétons ou des vélos. « A Vincennes, [par exemple], on n’est pas cloisonnés, il y a d’autres utilisateurs de la route », fait remarquer Samuel Lysons, chef de projet véhicules autonomes et nouvelles mobilités chez RATP Dev.

Il semble optimiste sur l’éventualité de voir ces petits véhicules futuristes à SQY dans quelques années. « La technologie est prête, assure-t-il. Il n’y a rien de confirmé à ce stade, mais on regarde les différentes possibilités. On a dans l’idée de trouver des vrais besoins de transports qui pourraient correspondre à ce type de technologie. » Aucune échéance n’est pour l’instant fixée, mais dans un communiqué, l’agglomération parle d’« une très sérieuse solution de mobilité sur le territoire, en vue des Jeux olympiques et paralympiques 2024 ». Pour chaque navette, il en coûtera en tout cas 250 000 euros.