Depuis juillet dernier, les résidents de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de la MGEN, à La Verrière, peuvent profiter de balades en triporteur électrique. Celles-ci sont nées d’un partenariat entre l’établissement et l’antenne saint-quentinoise de A vélo sans âge, association née au Danemark en 2012 dans l’idée « d’offrir aux personnes âgées, résidents de maisons de retraite, des petites sorties presque gratuites, à vélo, au grand air et en toute sécurité », peut-on lire sur le site internet de l’association.

L’organisation compte une quinzaine d’antennes en France. Parmi elles, celle de SQY donc. Lancée au début de l’été par Claire Brochot et Marianne Tertrais, elle a obtenu son premier triporteur courant juin et a vite convaincu l’Ehpad de La Verrière de collaborer avec elle.

« [L’Ehpad] nous a fait confiance rapidement et a vraiment adopté le projet avec une équipe très enthousiaste et participative », affirme Claire Brochot, co-fondatrice de l’antenne saint-quentinoise. « C’était l’occasion de pouvoir [permettre à] des résidents qui ne sortent pas sur l’extérieur de sortir […], car avec le fauteuil les balades sont extrêmement limitées, confie Dominique Mignin, directrice de l’Ehpad verriérois. Mon premier objectif était celui-là, et aussi de me dire que ça leur rappellerait des sensations de quand ils étaient jeunes et qu’ils faisaient du vélo. Là, on est en train de travailler avec le kiné pour permettre à des gens qui sont en fauteuil l’accès au triporteur. »

La dizaine de bénévoles de l’antenne a été formée pour piloter ces triporteurs, dans lesquels deux passagers prennent place à l’avant, le conducteur siégeant à l’arrière. « Le pilote du triporteur est très proche des personnes transportées, ce qui favorise l’échange et la discussion et le partage d’émotions à travers la balade », estime Claire Brochot. Elle précise également que « quatre créneaux horaires réguliers par semaine, et deux autres créneaux un peu moins réguliers » sont désormais proposés, ce qui est « beaucoup par rapport à la moyenne d’autres antennes ».

Au sein du triporteur, deux passagers prennent place à l’avant, ici une personne âgée résidente de l’Ehpad de La Verrière,
et le conducteur pédale à l’arrière.

La bénévole assure que « l’accueil de ces sorties est vraiment très positif » et que les personnes âgées « ont le sourire, ça leur fait du bien, elles le disent. » Confirmation avec Christian, 71 ans, rencontré avant une petite balade ce 7 novembre. « C’est marrant, ça me sort, juge ce résident de l’Ehpad, une dizaine de sorties en triporteur au compteur. Et puis, ça m’a rendu service la dernière fois, on est allé au tabac, j’ai pu m’acheter des clopes. » Comme lui, « une cinquantaine » de personnes âgées de l’établissement ont pu bénéficier de ces balades, d’après Claire Brochot, qui ajoute qu’ « une soixantaine de sorties » à triporteur ont été réalisées depuis juillet.

Ces balades sont gratuites pour les personnes transportées, l’Ehpad déboursant en revanche une adhésion de 500 euros par an à A vélo sans âge qui « permet de couvrir les frais de l’association et les frais d’assurance des personnes transportées et du matériel », souligne Claire Brochot. Les bénévoles pilotant les triporteurs déboursent eux une adhésion individuelle de 15 euros annuels, tout comme les CCAS (Centre communal d’action sociale).

A vélo sans âge devrait d’ailleurs prochainement nouer un partenariat avec le CCAS de Montigny. « C’est en train de se faire », annonce Claire Brochot. Début novembre, elle espérait la livraison d’un second triporteur « dans le courant du mois », qui permettrait d’aller chercher des seniors de la commune à leur domicile et les emmener en balade. Des discussions avec les Ehpad de Voisins-le-Bretonneux et de la Couldre, à Montigny, sont également en cours.

Les triporteurs coûtent « entre 6 500 et 7 000 euros » à l’association, qui a pu obtenir des financements de l’agglomération de SQY, d’une caisse de retraite, du Lions club de Montigny, de donateurs particuliers par un financement participatif, et « une grosse subvention de la fondation Macif, qui a financé quatre triporteurs pour les trois antennes d’Île-de-France qui étaient en train de se créer », avance Claire Brochot.