Le directeur Île-de-France Ouest de l’Office national des forêts (ONF), Michel Béal, est venu en personne échanger et répondre aux questions des Guyancourtois. Le mardi 16 octobre, au centre sportif les Trois mousquetaires, une réunion publique de près de trois heures a été organisée par l’Association de sauvegarde des étangs de la Minière (Asem), association guyancourtoise œuvrant comme son nom l’indique pour la protection de ces étangs situés au cœur de la forêt domaniale de Versailles, gérée par l’ONF.

« Ça permet d’avoir plus d’informations sur cette forêt qui est très appréciée des promeneurs, et de faire connaître l’ONF aux Guyancourtois », apprécie François Apicella, président de l’Asem, à l’issue de cette soirée riche en informations, première du genre avec l’ONF à Guyancourt. Loin d’une soirée d’échanges à bâtons rompus, l’Asem avait bien préparé la rencontre avec une première partie consacrée aux missions de l’ONF (voir encadré), et une deuxième partie plus ciblée sur la forêt domaniale de Versailles, qui entoure les étangs de la Minière si chère à l’association guyancourtoise.

Ces longs échanges ont été l’occasion pour la trentaine de personnes présentes, bien que déjà bien renseignées, d’en apprendre plus sur leur forêt locale de près d’un millier d’hectares. Le président de l’Asem a commencé par une question sur la quantité de bois coupé dans la forêt de Versailles. « Le document d’aménagement de la forêt donne l’objectif de récolter environ 5,5 m³ de bois par an et par hectare, ce qui nous semblait excessif par rapport à d’autres forêts, interroge François Apicella. Le public constate qu’il y a beaucoup d’abattage, on aimerait comprendre s’il y a un traitement particulier. »

Des objectifs qui n’ont pas été atteints assure Michel Béal, chiffres à l’appui. « La possibilité est de 5 350 m³ de bois en moyenne par an, confirme-t-il. J’ai fait le compte et de 1988 à 2017, on a récolté en moyenne 4 920 m³ par an, donc on est en dessous. » D’autant que la tempête du 26 décembre 1999 a, d’après le directeur de l’Ouest francilien de l’ONF, « été l’équivalent de six années de récolte ».

Interrogé par l’Asem sur la problématique des dépôts sauvages, dont souffrent de nombreuses forêts yvelinoises (l’ONF a par exemple annoncé fin septembre arrêter le ramassage des dépôts sauvages en forêt de Saint-Germain-en-Laye pour alerter sur la situation, Ndlr), Michel Béal s’est montré rassurant pour celle de Versailles. Elle est plutôt victime des déchets diffus laissés par les promeneurs, comme des canettes ou des sachets de plastiques.

Ce que confirme François Apicella, dont l’association organise d’ailleurs annuellement des opérations de nettoyage en forêt, la dernière s’étant déroulée le 7 octobre. « Il faut communiquer pour que cet espace vital soit gardé propre, l’ONF ne peut pas s’occuper de tout », résume le président associatif. D’autres questions ont permis de dresser le portrait de la biodiversité de la forêt, la politique menée par l’ONF pour les arbres remarquables et pourquoi il arrivait que certains doivent être coupés, les impacts du changement climatique, etc.

L’ONF évolue pour répondre aux « reproches »

Ciblé par des critiques, l’Office national des forêts (ONF) va changer certaines pratiques. En première partie de la réunion publique du 16 octobre, le directeur Île-de-France Ouest de l’ONF, Michel Béal, a surtout présenté l’établissement gestionnaire des forêts publiques, dont l’action est souvent méconnue voire pointée du doigt. « Les missions de l’ONF sont de répondre aux besoins de la société grâce à la production de bois, préserver la biodiversité et accueillir le public », résume Michel Béal, qui a sous sa direction une centaine de personnes dans l’Ouest francilien.

Mais il a également décrit les changements à venir dans la gestion des forêts à l’échelle nationale. « L’ONF gère ces forêts depuis très longtemps, et depuis 15-20 ans, on sentait des reproches des promeneurs et des associations, relayés par les élus, concède le directeur régional. Ont été identifiées trois familles de reproches : la pratique des coupes rases, ça ne veut pas dire que le travail est mal fait mais ça pouvait être choquant, la qualité [de la communication sur les] chantiers d’exploitation […] et l’organisation, surtout descendante, de l’ONF. »

Pour ces trois points, Michel Béal a donc annoncé des changements radicaux dans le mode de fonctionnement de l’ONF : finies les coupes rases suite à une « décision prise en 2017 », un « changement du mode de vente du bois » et une évolution du mode de fonctionnement « pour plus impliquer les habitants », détaille-t-il.