Son installation, place des Pyramides, à l’espace Saint-Quentin, a forcément attiré l’œil des visiteurs. Un drôle de terrain de sport avait pris place au sein du centre commercial ignymontain du 22 au 26 avril. Il s’agit d’une « arène » de drone soccer. Une animation ouverte à tous permettait de venir tester cette discipline consistant à faire passer des drones en forme de ballon dans des anneaux suspendus en l’air, appelés donuts. Alors, à La Gazette, on s’est prêté au jeu. Mais d’abord, petite présentation de ce sport importé de Corée du Sud avec Élodie Dufay, assistante de direction chez Faireplay, société ayant développé le drone soccer en France, depuis 5 ans, assurant que « la France a été le 1er pays hors Asie à développer le drone soccer ». « Mon patron est allé en Corée , il a vu le drone soccer et s’est dit ‘’C’est génial, il faut ramener ça en France’’», confie-t-elle.

L’Asie, terre d’origine de cette discipline. Notamment la Corée du Sud, pays où le drone soccer est né en 2016 et qui en accueillera la Coupe du monde du 25 au 28 septembre prochains. La France sera présente. « On aura au moins la délégation française principale de présente, et on aura 5 équipes françaises, précise Élodie Dufay. Il y a une équipe principale, et plusieurs équipes [d’un même pays]. Le Japon, ils vont venir avec peut-être 50 équipes, la Corée du Sud une centaine. » Difficile à priori de rivaliser avec les équipes coréennes, pays comptant sur son territoire 50 000 pratiquants et des structures très développées, contre 500 à 800 joueurs en France. Pour décider qui représentera la France lors de l’événement, plusieurs compétitions qualificatives sont prévues, dont un championnat de Drone soccer France (du nom de l’association issue de la société Faireplay) au Havre, le 14 juin.

En attendant, loin du niveau Coupe du monde, nous profitons de la présence de cette discipline à l’espace Saint-Quentin pour la découvrir. Élodie Dufay nous présente la manette avec laquelle il faut piloter le drone. Celui-ci devra voler dans une « cage » et progresser jusqu’aux anneaux à l’opposé. La manette n’est pas sans faire penser à une manette Xbox, avec un joystick gauche, pour gérer l’altitude, et un joystick droit pour faire avancer, reculer et pivoter le drone. D’ailleurs, celui-ci doit toujours être incliné de manière à ce que la lumière rouge se trouve face à soi. Coordination, dextérité, précision, sont les qualités dont il faut faire preuve au drone soccer, nous fait savoir notre interlocutrice, reconnaissant que, «  à la 1re utilisation, ce n’est pas si facile ».

Pas si maniable en effet, l’engin. Après avoir, non sans mal, fait décoller, avec l’aide des encadrants, l’appareil, nous nous rendons compte, en appuyant assez carrément sur le champignon, qu’il peut aller très vite. Mais pour le faire passer dans l’anneau, c’est un autre histoire. Nous marquerons 2 buts en 4 minutes, durée d’autonomie de la batterie. « En Corée du Sud, […] ils sont capables de mettre 20 ou 25 buts [dans ce laps de temps], indique Élodie Dufay. Nous, si on arrive à en mettre 10, déjà, on a l’impression qu’on est très forts. » Nous n’en dirons pas plus, on découvre à peine vous dit-on.

Au final, nous ressortons un peu frustrés que ça n’ait pas plus duré et de ne pas avoir inscrit plus de buts, mais contents de cette expérience. Comme nous, ils sont nombreux à avoir testé ce sport durant ses 5 jours d’installation à l’espace Saint-Quentin. Rien que le 1er jour, « on a fait carton plein » avec « environ 200 personnes », selon Élodie Dufay. Et tout type de public, ce qui est d’ailleurs l’essence du drone soccer, sport inclusif et intergénérationnel. L’assistante de direction mentionne ainsi la venue de familles avec enfants – à partir de 9 ans car « avant, on n’a pas toute la coordination » -, ou encore de personnes âgées. Et des personnes en situation de handicap peuvent aussi très bien s’en sortir. « Il faut que le handicap le permette, mais on a des personnes en situation de handicap [qui pratiquent], affirme-t-elle. Et on a vu des personnes allongées, avec un handicap très lourd, pouvoir jouer au drone soccer et très bien se débrouiller. »

Ainsi, s’est déroulée à SQY l’une des nombreuses étapes participant à faire découvrir le drone soccer, un sport extrêmement codifié, avec des matchs en 5 contre 5 ou 3 contre 3, en 2 ou 3 sets gagnants de 3 minutes chacun et des rôles bien définis (gardien, milieu de terrain, buteur …). Un sport qui déchaîne les passions en Corée du Sud – où « les arenas font 15*8 m, ici (celle installée à l’espace Saint-Quentin, Ndlr) c’est 6*3 m, donc presque le double », souligne Élodie Dufay – et tente de tracer sa route en France.