Le tribunal de Versailles a fait face à l’horreur en jugeant un homme, le 31 janvier qui a téléchargé des images et vidéos pédophiles sur le Darknet. Des fichiers mettant en scène des adultes, des enfants, des bébés et même des animaux. Cet homme de 49 ans, résidant à Maurepas, a accumulé pas moins de 657 000 photos et 30 000 vidéos pédophiles.
Plus de 687 000 fichiers obscènes retrouvés dans son ordinateur
Deux heures durant, le procès de cet homme, qui a été arrêté à son domicile de Maurepas en décembre dernier, a fait ressortir le pire de ce que la nature humaine est capable de faire. À la barre, il a raconté dans le moindre détail son parcours. « Les forces de l’ordre étaient remontées à lui via un signalement de la plateforme Pharos, un site gouvernemental de signalement de contenus illicites. En octobre 2022, elle avait remarqué le téléchargement de trois vidéos aux noms sans équivoque. Les policiers ne se doutaient pas de ce qu’ils allaient découvrir », précise un article de 78actu.
Le Maurepasien avait l’habitude de télécharger des images sordides pendant plus d’une heure, et ce, quotidiennement. « Les plus difficiles à trouver qui sont les plus violentes », a-t-il lui même expliqué lors de son audition. Le jour, la nuit… son ordinateur tournait en permanence pour télécharger ces contenus sur le Darknet. Ce père de famille cachait même ses trouvailles en cryptant ses disques durs et les rangeait dans des dossiers classés par thématique, par acte ou par âge.
Le président du tribunal a montré des images « insoutenables », mettant en scène de très jeunes enfants d’à peine 5 ans, jusqu’à des bébés qui portaient encore des couches. Alors que les images défilent, le président du tribunal l’interroge : « Il y a cette enfant qui n’est même pas au primaire. Il y a cette gamine d’à peine 12 ans. Et si c’était votre fille sur cette photo ? C’est quoi le plaisir d’aller chercher ça sur le Net ? Ces images, ce sont des viols, des souffrances, des vies détruites ! ». Face à ces propos, c’en est trop. L’homme s’effondre en pleurs.
« Accroché solidement à la barre avec ses mains blanchies par la crispation, lui raconte sa plongée dans l’horreur. Beaucoup de pornographie classique. Puis beaucoup moins classique. Et de la solitude, une rupture sentimentale », poursuit 78actu. Il tente de s’expliquer : « J’ai une problématique pédophile. Je suis attiré par les filles de moins de 10 ans. Tout cela est difficile. Dans le flot des fichiers que je téléchargeais, il y avait des choses encore plus horribles que d’autres. J’ai archivé, stocké. J’étais dans une accumulation compulsive. Mais je ne m’en prendrai jamais à elles ».
Pourtant, en mars 2014, cet homme a déjà été condamné par la justice pour des téléchargements dérangeants ainsi qu’une agression sexuelle commise sur sa nièce de 4 ans. Pour ces faits, il avait suivi des soins, arrêtés au bout de quelques années car sa situation semblait aller mieux. « Maintenant, j’ai la ferme intention de continuer des soins. Ad vitam », a-t-il déclaré.
La procureure de la République a ensuite pris la parole, prononçant des mots très forts. « Les pleurs de Monsieur ne me touchent pas. Mais ceux des enfants de cette industrie horrible, qui ont le visage torturé, les yeux bandés, oui. Au parquet, on en voit des horreurs. Des crimes abominables. Là, j’ai été absolument écœurée par les images que j’ai été contrainte de regarder pour caractériser les infractions. Je n’arriverai jamais à oublier ces images […] ».
Elle demande 5 ans de prison avec incarcération. Finalement, après délibération, le tribunal a condamné l’homme à 3 ans de prison ferme, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire durant 7 ans. Il est également interdit de tout accès à Internet et aux réseaux sociaux pendant 6 mois. Menotté, il murmure, avant d’être emmené par la police : « Il faut que je tienne pour mes enfants ».
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