Dans le magazine municipal de Guyancourt du mois de novembre, la rubrique grand angle est consacrée à l’information. Et notamment sur la véracité quelquefois discutable de ce que l’on peut voir, entendre, lire ici et là, et qui peut parfois engendrer de graves conséquences. « Douter, mettre en cause, vérifier, faire un pas de côté sont autant de réflexes qui nous permettent d’être des citoyens éclairés », écrit le maire DVG de Guyancourt, François Morton, dans l’édito du magazine municipal, pour alerter contre les fake news.
Pour aller plus loin dans cette démarche et lutter contre ce phénomène de fake news et apprendre à mieux maîtriser l’information, un camion itinérant baptisé « NewsTruck TropMytho », s’est installé à Guyancourt le mercredi 13 novembre, de 9 h à 12 h sur la place du marché, dans le quartier du Pont du Routoir, et de 15 h à 18 h sur la place Bérégovoy, dans le quartier de Villaroy.
La Gazette est allée rencontrer l’équipe de journalistes animant ce camion itinérant, membres de Lumières sur info. Une association composée de journalistes professionnels issus de diverses rédactions, chargée de lutter contre la désinformation. « Nous sillonnons les routes d’Île-de-France et de l’Oise et on s’installe vraiment là où on ne nous attend pas, comme sur une aire d’autoroute par exemple », explique Florian Guadalupe, journaliste au sein de Lumières sur info.
« Notre but est d’aller à la rencontre d’un public qui est parfois éloigné de l’information et de l’actualité. Nous posons la question de savoir comment les gens s’informent vis-à-vis des médias et pourquoi. Nous expliquons par exemple comment les réseaux sociaux, plébiscités notamment par les jeunes, peuvent être bénéfiques ou au contraire défavorables », poursuit-il.
Il nous livre une petite anecdote, née d’une rencontre le matin même avec des collégiens qui ont posé de nombreuses questions, notamment sur le matériel (caméras, micros, journaux…) apporté dans le camion. « Et parfois ils ne savent même pas qu’ils consomment de l’information. J’ai échangé avec un jeune qui aimait le rap. Je lui ai demandé comment il est au courant des dernières sorties d’albums etc. Et il m’a dit ‘’Je regarde sur Booska-p’’ (un magazine en ligne de sujets traitant du rap et des cultures urbaines, Ndlr). Il ne savait pas que c’était du journalisme », raconte Florian Guadalupe.
Le camion proposait également, en partenariat avec la BNF (Bibliothèque nationale de France), une exposition sur l’histoire de la désinformation ou encore un quiz assez pointu avec des questions d’ordre général sur les médias au sens large. « Est-ce que cette photo est un montage ? » (une photographie générée par une intelligence artificielle du président de la République en train de ramasser des déchets, Ndlr) faisait partie des questions posées.
« Dans certains endroits où on s’installe, les gens sont assez méfiants vis-à-vis des médias. On leur explique qu’il y a tout un tas de journalisme différents. Ce n’est pas un seul métier, il y a 100-200 manières de faire du journalisme. Nous leur donnons des explications sur la fabrique de l’information. C’est important de leur transmettre cette idée afin qu’ils aiguisent leur esprit critique vis-à-vis de cela. Nous voulons leur donner des petites clés pour qu’ils puissent eux-mêmes bien s’informer », conclut Florian Guadalupe. La tournée du « NewsTruck TropMytho » devait s’achever ce mardi 19 novembre à Saint-Ouen-sur-Seine (93).