Un jeu sexuel extrême à l’origine du décès du judoka Antoine Seguin

Pendant deux jours, les 29 et 30 mai, la cour criminelle de Versailles a jugé celui qui a partagé les derniers moments de vie d’Antoine Seguin, le judoka retrouvé mort dans la forêt de Sainte-Apolline en octobre 2021.

Le 30 octobre 2021, le judoka Antoine Seguin était retrouvé pendu dans la forêt de Sainte-Apolline, à Plaisir. L’homme qui a passé les dernières minutes avec le judoka a été jugé pendant deux jours, du 29 au 30 mai, par la cour criminelle de Versailles. Il a été notamment jugé pour violence ayant entraîné la mort, non-assistance à personne en danger et modification de l’état d’un lieu de crime.

« Allongé au pied d’un petit arbre tordu, une corde nouée autour du cou… L’extrémité dans sa main droite. C’est ainsi que le judoka, Antoine Seguin, a été retrouvé mort dans les bois de Sainte-Apolline, à Plaisir, le 30 octobre 2021. En tenue de sport, il avait choisi cet endroit pour s’adonner à une pratique sexuelle extrême, autour de la pendaison », mentionne un article de 78actu. Le procès s’est ainsi penché sur les rapports qu’entretenaient les deux hommes comprenant des relations tarifées accompagnées d’addictions.

En 2021 quand le corps d’Antoine Seguin est retrouvé, la police judiciaire s’était intéressée à l’entourage de la victime. On apprend à l’époque qu’il était président du club de judo de Suresnes, dans le département des Hauts-de-Seine. Ses amis ont évoqué son homosexualité mais également son intérêt pour des pratiques sexuelles assez extrêmes, comme le bondage (une pratique sexuelle dans laquelle un des partenaires est attaché, Ndlr). Il fréquentait à l’époque quatre sites de rencontres différents.

Une relation du défunt a indiqué « qu’Antoine appréciait d’être attaché, séquestré, kidnappé et violenté dans le cadre d’un jeu sexuel (…). Il pratiquait également l’étranglement durant ses relations sexuelles », rapporte l’article de nos confrères. Des propos qui ont été confirmés par la découverte au domicile de la victime de rouleaux adhésifs, de cordes, combinaisons en latex, masques et gants, ainsi que des photos et des vidéos le mettant en scène lors de ces jeux sexuels.

Une autopsie réalisée sur le corps va indiquer que des drogues et de l’alcool étaient présents dans son sang : la drogue de synthèse appelée 3-MMC, et du GHB. Par ailleurs, l’autopsie a également révélé qu’il est décédé par pendaison.

« En épluchant la facturation détaillée d’Antoine Seguin, les policiers vont isoler une transaction PayPal de 100 euros. Le destinataire répond au pseudonyme de Tykann Lebeauxgosse. Il est originaire d’un petit village du centre des Yvelines. Sa ligne téléphonique a borné le 29 octobre au soir près du domicile du judoka ; et sur le trajet emprunté jusqu’à Plaisir », poursuit 78actu.

L’autopsie a révélé qu’il est décédé à la suite d’une pendaison

Ce jeune homme, âgé de 29 ans aujourd’hui, va donner différentes versions aux enquêteurs en racontant qu’il a eu des rapports sexuels extrêmes avec la victime « certains avec un masque à gaz pour inhaler des substances ».

C’est durant la troisième audition de cet homme qu’il va livrer un témoignage précis de la soirée du 29 au 30 octobre 2021, lors de laquelle Antoine Seguin a perdu la vie. Après avoir ingurgité des substances, il aurait accepté de conduire la victime dans le coffre de sa voiture à Plaisir.

Lors de son audience, cet homme a raconté : « On avait des relations classiques, avec des combinaisons. On s’attachait les mains avec des cordes, des menottes, des colliers en plastique. Chacun amenait son propre poppers (des substances inhalées, détournées de leur usage initial, pour augmenter la sensation de plaisir et de relaxation, Ndlr). Ce soir-là, il a insisté pour que je le mette dans le coffre de ma Clio. On a fait deux ou trois tours de parking puis j’ai rouvert le coffre. C’est là qu’il m’a demandé d’aller en forêt pour que je le pende à un arbre. Il avait un sac prêt avec un masque à gaz et une corde. Puis il m’a demandé de tirer sur la corde. J’ai tiré. J’ai vu la tête qui partait en arrière. J’ai lâché. Il est tombé. C’était un accident. Je n’ai pas eu le déclic d’arrêter, de voir que c’était dangereux. Pour moi il était mort. J’ai paniqué. J’ai eu peur », a déclaré le prévenu en larmes.

Pris de panique, c’est à ce moment là qu’il a décidé de s’enfuir, en n’oubliant pas de « mettre l’extrémité de la corde dans la main du défunt pour faire croire à un suicide et ne pas finir en prison ». L’avocat général a pris la parole : « Cette affaire nous perturbe, car il s’agit d’un immense gâchis ». Au moment du drame « il n’a pas essayé de le sauver plus en avant que trois compressions sur la poitrine, de composer un numéro d’urgence, de prendre son véhicule pour aller chercher des secours. En revanche, il a bien eu la présence d’esprit de modifier la scène de crime », a-t-il déclaré.

Après deux jours de procès, où l’assemblée est revenue sur le passé de l’accusé, le verdict est tombé. Aux huit ans de prison demandés avec maintien en détention par l’avocat général, la cour criminelle a répondu par cinq ans de prison, dont trois avec sursis. Le partenaire sexuel d’Antoine Seguin échappe ainsi à la détention car le reste de sa peine pourra être aménagé.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION

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