Le Laboratoire d’évaluation de l’intelligence artificielle, abrégé en LE.IA. Voici le nom de l’équipement inauguré le 14 mai à Trappes par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE). Ce dernier « soutient les acteurs privés et publics dans leur démarche d’innovation et de compétitivité dans une démarche durable » et « ses domaines d’application prioritaires sont : l’économie numérique, la santé et la sécurité des citoyens, la compétitivité industrielle, la transition écologique et énergétique », comme il l’explique dans un communiqué. Dans ce cadre, l’inauguration du LE.IA constitue une étape majeure.

Le LE.IA n’est ni plus ni moins que « la 1re plateforme multi-approche au monde dédiée à l’évaluation de l’intelligence artificielle », avance le communiqué. « Ces laboratoires (les LE.IA, Ndlr) visent à évaluer la fiabilité, garantir l’utilisation sécurisée et s’assurer du respect des principes éthiques dans la conception et le fonctionnement des solutions logicielles et des dispositifs physiques dotés d’IA (Intelligence artificielle) », poursuit le communiqué.

Autant dire que le développement de ces dispositifs s’avère indispensable dans un monde de plus en plus confronté à la technologie, pour le meilleur mais aussi parfois pour le pire. « Le LE.IA est un outil déterminant pour accompagner l’essor des technologies intelligentes, non seulement pour durer, pour comparer, pour améliorer leur efficacité, mais aussi pour s’assurer du respect de nos valeurs éthiques, françaises et européennes », a déclaré Thomas Grenon, directeur général de LNE, lors des discours inauguraux.

Et de rappeler : « C’est pour répondre aux enjeux essentiels de souveraineté, d’innovation, de compétitivité, qu’a été imaginé le LE.IA dès 2018. Cette année-là, le président de la République initie la stratégie nationale pour l’IA, afin que la France devienne un leader de ce domaine. Il souligne le rôle primordial de l’évaluation des IA via des référentiels, méthodes et outils à inventer, et lance dans le cadre de France 2030 le grand défi sécurité certifiée et fiabilité des systèmes fondés sur l’IA. »

Un projet à 1,5 million d’euros

Le LE.IA est donc bien opérationnel aujourd’hui. Il se compose de trois plateformes. C’est plus précisément la plateforme LE.IA immersion qui a été inaugurée le 14 mai dernier. Elle « va immerger le système dans une réalité simulée grâce à de la vidéoprojection. C’est donc une plateforme hybride qui offre à notre sens le meilleur compromis possible entre diversité des scénarios et réalisme », indique le directeur général.

Les deux autres plateformes sont le LE.IA simulation, déployé depuis 2023 et testant un système intelligent sur tous les critères possibles grâce à de la simulation numérique, et le LE.IA action (en cours de constitution), qui plongera le système en situation physique réelle. « Chacune de ces plateformes va évoluer, avec l’implémentation de nouvelles briques, de nouveaux modèles de simulation, et d’autres plateformes seront aussi progressivement ajoutées », annonce Thomas Grenon.

Pour le directeur général, tout cela est l’aboutissement de 15 ans d’« expertise unique en Europe et dans le monde » de la part du LNE à travers son département « évaluation de l’IA ». » Ce département a réalisé plus de 1 500 évaluations depuis 2008, « et ce dans des secteurs stratégiques comme la médecine, la défense, la sécurité, les transports, l’agroalimentaire, la finance, la biodiversité ou encore l’industrie 4.0. » Thomas Grenon ne manque pas non plus de remercier L’État, qui a soutenu financièrement le développement du LE.IA, à travers le plan France relance. L’État qui était représenté lors de l’inauguration par Georges-Etienne Faure, du Secrétariat général pour l’investissement.

«  La technologie n’est ni bonne ni mauvaise, elle est en revanche puissante quand elle est performante, et doit donc être maîtrisée et pour être maîtrisée, elle doit être évaluée. C’est évidemment le cœur de votre mission et de ce qui nous rassemble aujourd’hui », a entre autres déclaré ce dernier. Une subvention de 737 000 euros a été accordée dans le cadre de France relance, sur un montant total de 1,5 million d’euros pour le LE.IA immersion. Le dispositif Prissma (82 000 euros), l’UE via le Testing experimentation facilities (750 000 euros), mais aussi SQY (100 000 euros) sont les autres contributeurs du projet.