Rénovation du Bois de l’étang : les relogements pourraient débuter en fin d’année

La semaine dernière, une réunion publique sur la rénovation urbaine du quartier a livré plus de détails sur le projet.

Le 23 mars, la municipalité et le bailleur Seqens ont organisé une réunion publique sur la rénovation urbaine du Bois de l’étang. En raison du contexte sanitaire, elle a eu lieu en visioconférence, mais a permis de livrer plus de détails sur le projet. Alors qu’une partie des habitants du quartier y est opposée en raison de la démolition annoncée de 212 logements, soit trois des dix bâtiments, nécessaire pour mobiliser les financements de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).

« C’est une opportunité historique pour le quartier », a de nouveau estimé Nicolas Dainville (LR), maire de La Verrière, en ouverture de la réunion publique. Avant de rappeler les raisons qui l’ont fait changer d’avis sur la question des démolitions. La première est l’approbation de la charte de relogement. La deuxième est que, selon lui, pour financer la réhabilitation des 600 logements du Bois de l’étang sans démolition, il aurait fallu « vendre du foncier à des promoteurs privés pour construire près de 600 logements », ce qui « aurait encerclé le quartier ».

Nicolas Dainville ajoute avoir eu « un certain nombre d’alertes » depuis sa prise de fonction, citant « un nombre anormalement élevé de demandes » de quitter le quartier, les pompiers et policiers qui font état de « difficultés d’intervention dans le quartier » en raison de son urbanisme, ou encore « un enfermement urbain avec des points de deal ».

« Malgré toutes les solutions qu’on a pu mettre en place, on se rend compte qu’il faut aller plus loin pour apporter des réponses plus durables, que ce soit sur la mécanique sauvage, les voitures ventouses, l’attractivité, la réhabilitation, l’offre commerciale, etc., avance l’édile. C’est aujourd’hui les responsabilités que l’on prend dans ce cadre de l’Anru. » L’Anru, qui doit valider ou non le projet en mai, permettrait de réunir environ 60 millions d’euros de financements pour : la réhabilitation intérieure et extérieure des 404 logements restants, la résidentialisation, la réalisation de nouveaux aménagements et bâtiments publics.

La rénovation urbaine du quartier prévoit également de nouvelles voiries pour améliorer la circulation, des pistes cyclables, des aménagements piétonniers, une coulée verte, une nouvelle école et un nouveau centre socio-culturel à l’emplacement de l’actuelle école du Bois de l’étang. L’offre commerciale devrait quant à elle être déplacée en entrée de ville. « L’idée, c’est aussi d’avoir une entrée de ville au niveau de l’avenue des Noés et d’ouvrir le quartier à la RD 58 », poursuit Nicolas Dainville, mentionnant les projets connexes d’élargissement du pont de la Villedieu et de réaménagement du rond-point des Libertés.

De nouveaux logements prévus

« Voilà les grandes ambitions […]. Ce cadre de l’Anru implique nécessairement des démolitions, c’est dans les règles de l’Anru, on ne peut pas y déroger, a-t-il résumé. Mais dans ce cadre-là, qui a des contraintes, tout reste à décider : sur ce qu’on veut comme nouveaux commerces, comment on organise la residentialisation, la réhabilitation des intérieurs, ce qu’on fait en priorité, etc. »

Pendant la réunion, plusieurs commentaires ont affiché leur opposition aux démolitions, d’autres ont regretté que tout semble déjà décidé, et nombre de questions écrites ont porté sur le relogement des ménages concernés par des démolitions, à savoir les bâtiments H et G, et la tour 8.

Avec la charte intercommunale de relogement, signée par les 12 communes et 11 bailleurs de Saint-Quentin-en-Yvelines, les habitants des trois immeubles détruits doivent pouvoir être relogés dans le quartier, dans une autre ville de l’agglomération ou ailleurs s’ils le souhaitent. « L’avantage de Seqens, c’est qu’on a de nombreux logements à proposer, on en a plus de 4 500 à SQY, dont plus de 300 se libèrent tous les ans, et 100 à 130 logements qui vont se libérer sur les trois ans qui viennent au Bois de l’étang », souligne Seqens. Si le projet est bien validé par l’Anru, les relogements devraient débuter en fin d’année pour s’étaler sur trois ans.

Interrogé sur un risque d’augmentation des loyers dans le quartier suite à la rénovation urbaine, Seqens a assuré que ce n’était « pas prévu » et que des économies d’énergie sont plutôt attendues grâce aux réhabilitations. Ces dernières pourraient débuter fin 2022, pour une durée prévisionnelle de trois ans. Les travaux de résidentialisation sont quant à eux programmés « plutôt à partir de 2024 pour deux ans ».

Un participant a ensuite demandé combien de nouveaux logements allaient être construits dans le cadre du projet. Cela dépendrait de l’enfouissement des lignes à haute tension, qui aurait bénéficié d’un coup d’accélérateur selon le maire : « On espère, même si rien n’est acté, que ce soit autour de 2025-2026 ». Il y aurait donc « une première phase avant enfouissement, on parle d’une centaine de nouveaux logements construits à l’emplacement des bâtiments voués à la démolition, donc au niveau de l’école des Noés, en haut de la coulée verte et en face du bâtiment 7 », détaille-t-il.

« Et il y aura une deuxième phase, après l’enfouissement [qui] devrait libérer un peu de foncier aussi […], poursuit Nicolas Dainville. Aujourd’hui près de 200 nouveaux logements sont évoqués, mais tout reste à affiner selon le foncier qui sera libéré. »

Un Verriérois a par ailleurs demandé l’organisation d’un référendum sur la question des destructions d’immeubles, mais le maire n’a pas semblé donner suite, insistant sur le calendrier « contraint » de l’Anru et la poursuite de la concertation : « On est la dernière ville d’Île-de-France éligible à ne pas avoir encore déposé de dossier. » Pour la suite de la concertation, il a invité « l’ensemble des habitants » à communiquer leurs souhaits ; annoncé la création d’un conseil citoyen du Bois de l’étang et d’une « maison du projet » au centre socio-culturel, et indiqué que la Ville va faire appel à un « professionnel de la concertation » pour les futures réunions.

CREDIT PHOTO : ARCHIVES

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