Le 11 octobre dernier marquait une date clé dans la politique de SQY en matière de numérique puisqu’a été signée entre l’agglomération, le Département, l’Éducation nationale et Yvelines numériques, une convention lançant officiellement le plan de déploiement du numérique dans le milieu scolaire sur SQY. Il s’agit d’un des volets du contrat Yvelines territoires de l’agglomération saint-quentinoise, que cette dernière a ratifié en 2018 avec le conseil départemental.

Un volet sur lequel ce dernier investit 3,7 millions d’euros sur les 7,5 millions d’euros HT que coûte le développement du numérique dans les plus de 200 écoles élémentaires et maternelles de l’agglomération. Ce « programme d’investissement sur trois ans », comme indiqué par le Département dans un communiqué, permet ainsi, dans les 12 communes de SQY, d’équiper les établissements scolaires du premier degré en tablettes tactiles individuelles, Espaces numériques de travail (ENT), robots, et autres Vidéoprojecteurs interactifs (VNI). « Il n’y a pas beaucoup de plans que l’on finance à 50%, souligne Pierre Bédier, président LR du conseil départemental des Yvelines. Notre engagement date des années 90, il ne se dément pas au fil du temps et passe à une vitesse supérieure dans l’agglomération de SQY. »

Pour Jean-Michel Fourgous, président LR de l’agglomération et maire d’Élancourt, l’objectif est de « faire de SQY la plateforme d’exemplarité sur l’intelligence numérique et le fer de lance de la croissance numérique en France ». Utilisé dans l’éducation, le numérique permet une pédagogie « beaucoup plus collaborative, personnalisée, différenciée pour lutter contre l’échec scolaire », ce qui « renforce le plaisir d’apprendre de l’élève et d’enseigner du prof » et « développe la créativité, l’autonomie et la confiance en soi », estime-t-il.

« Former nos jeunes aux métiers d’avenir, c’est l’ambition de ce beau projet éducatif que nous mettons en place avec le conseil départemental et qui va être un modèle en France, ajoute Jean-Michel Fourgous. Le numérique est le plus grand démultiplicateur d’intelligence et d’innovation jamais inventé par l’Homme. Il y a besoin de former nos enfants à ces innovations. Dans les dix ans, plus de 80 % des emplois vont être profondément transformés par le numérique. On forme donc les enfants à être employables dans les années à venir. » Et de rappeler que « l’année dernière, rien qu’à SQY, il y a eu 10 000 postes d’emplois dans le numérique, dont certains n’ont pas été pourvus ».

Des emplois liés au numérique, mais également des établissements pouvant permettre de s’y former, puisqu’à SQY, « on a sept écoles du numérique que l’on a réussi à lancer pour former 300 étudiants performants », avance le président de l’agglomération.

Du côté de l’Éducation nationale, on se réjouit de ce développement et on espère qu’il donnera l’impulsion à d’autres territoires. Antoine Destrés, directeur académique des Yvelines, prévient néanmoins que le numérique « n’est pas une fin en soi » : il s’avère être « un outil puissant » permettant « d’asseoir encore mieux des apprentissages fondamentaux en lecture, en écriture, en mathématiques », mais seulement « si son usage est bien enseigné ».

Mais il loue le projet de déploiement à SQY. « C’est profondément novateur d’avoir associé les écoles en considérant que dès le plus jeune âge, il y avait des compétences qui pouvaient être développées, se félicite-t-il. La réussite de ce projet peut être potentiellement modélisatrice pour d’autres territoires du 78 ou d’ailleurs. »

Ce qui semble se confirmer dans les propos de Pierre Bédier, qui assure que « cette convention ne se limitera pas au seul territoire de SQY, elle est ouverte aux autres intercommunalités, qu’elles soient urbaines ou pas ». D’autres grands projets liés au numérique sont d’ailleurs en cours dans le département, comme la réalisation d’un collège innovant à Mantes-la-Jolie, «  qui sera conceptuellement numérique » et « après évaluation, sera le modèle de collège que nous installerons partout dans les Yvelines », précise le président du conseil départemental.