D’après les enseignants du collège Blaise Pascal, cela faisait 15 ans qu’ils n’avaient pas été en grève, et c’était alors pour un problème de dotations horaires. Mais cette année, en l’espace d’un peu plus d’un mois, il s’agit de leur deuxième mobilisation. Comme le 17 mai pour la première fois, une vingtaine de professeurs, soutenus par des fédérations de parents d’élèves, se sont faits entendre le mardi 25 juin devant l’établissement pour s’insurger de mauvaises conditions de travail depuis septembre, notamment par manque de communication avec la direction du collège.

Les professeurs de Blaise Pascal réunis devant le collège dénoncent d’une même voix des « conditions de travail qui se dégradent », évoquent un « mal-être chez les enseignants et l’administration », le tout depuis l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction en septembre dernier. Avec pour conséquences des arrêts de travail, et plusieurs absences dont les deux CPE « pendant plusieurs mois ».

Les enseignants estiment également que lors d’incidents graves, mentionnant l’intrusion de « couteaux et de pistolets à billes » par des élèves, « les sanctions ne sont pas à la hauteur pour que la situation s’apaise ». Des conditions qu’ils jugent en inadéquation avec le classement de l’établissement plaisirois, qui compte environ 650 élèves, en Réseau d’éducation prioritaire (Rep) et en zone de prévention violence. Les professeurs demandent donc à la direction académique le rétablissement d’un « encadrement correct et une médiation avec la direction ».

Dans leur mobilisation, les profs sont soutenus par les parents d’élèves, notamment la FCPE et l’Unaape. « Ce qui nous inquiète, c’est la sécurité pour les enfants, les surveillants ont dû gérer des choses à la place des CPE, explique Annick Daudigeos, représentante de l’Unaape à Blaise Pascal. On a vu la situation se dégrader depuis des mois. » « On souhaite un dénouement avant la rentrée prochaine, abonde Caroline Heurdier pour la FCPE. Les élèves sont pris en otage de cette situation. »

En plus de ce constat, les professeurs ont appris le 18 juin que le nombre d’élèves en sixième allait augmenter à la prochaine rentrée, et estiment ne pas avoir reçu suffisamment d’heures d’enseignement pour cela. Après leur manifestation devant le collège, le cortège est allé porter une lettre à la direction académique pour demander à être reçu en urgence. Sollicitée, la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale des Yvelines (DSDEN 78) ne souhaite pas communiquer sur le sujet pour le moment.