Les profs du collège de l’Agiot ont profité de la mobilisation nationale pour faire de nouveau entendre leurs revendications. à l’appel de plusieurs syndicats, une journée de grève a eu lieu dans toute la France le mardi 19 mars. Les enseignants se sont particulièrement mobilisés pour cette journée, avec des répercutions et fermetures de classes dans de nombreuses écoles maternelles et primaires de Saint-Quentin-en-Yvelines. La grève a donc également été suivie au collège élancourtois, où les professeurs se mobilisent depuis plusieurs semaines contre les fermetures annoncées de deux classes à la rentrée prochaine (voir notre édition du 26 février).

Ce mardi 19 mars, l’établissement tournait au ralenti, avec « 80 % des titulaires en grève », estiment les professeurs, dont une vingtaine était réunie pour un point presse en fin de matinée. Pour rappel, ils demandent que leur établissement soit doté de plus d’heures d’enseignement (qui fixent le nombre d’enseignants, de classes et d’élèves par classe, Ndlr), afin d’éviter que deux classes ne ferment à la prochaine rentrée. Ils s’y opposent puisque cela conduirait selon eux à des classes de 30 élèves de la cinquième à la troisième.

« La spécificité de ce collège est l’hétérogénéité dans le niveau des élèves, avec certains en très grandes difficultés, d’autres très bons, et une base qui tend vers le bas », souligne Fred Rohard, professeur d’histoire-géographie. Les enseignants de l’Agiot craignent donc de ne plus pouvoir apporter de suivi spécifique aux élèves. « On craint un enseignement au rabais », complète Isabelle André, professeur de mathématiques.

Depuis leur mobilisation précédente, les professeurs de l’Agiot ont eu leur rendez-vous à la mi-mars, avec les services de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN). « Ils nous ont expliqué qu’il ne leur restait que 15 heures maximum à répartir pour tous les collèges de l’académie de Versailles, raconte Isabelle André. Donc eux aussi sont bloqués… Ça se joue au niveau ministériel. » D’une même voix, les enseignants critiquent donc « un problème politique et national ».

Ils en profitent également pour dénoncer des situations similaires dans les autres collèges, où des classes à 30 tendraient à se généraliser selon eux. « Notre demande va au-delà de notre établissement, insiste Stéphane Houplain, professeur d’arts plastiques. On ne veut pas prendre des heures [d’enseignement] aux autres établissements. On doit avoir des classes moins chargées pour que les élèves aient une chance de réussir. » Les collèges devraient connaître le nombre d’heures définitif attribuées pour chacun d’eux en juin.