Ex-centre de loisirs de la Commanderie : les riverains opposés à un projet immobilier

Suite à l’hostilité de nombreux riverains à la perspective d’une vente du terrain de l’ex-équipement et l’éventualité d’y voir des logements sortir de terre, la commune organisait une réunion publique en visio le 24 janvier.

Après le tollé provoqué par la perspective de vente supposée de l’ex-centre de loisirs Jean-Claude Bernard à un promoteur (lire notre édition du 17 janvier), la municipalité d’Élancourt organisait le 24 janvier une réunion en visio sur le sujet. Une cinquantaine de personnes se sont connectées. Il a d’abord été rappelé que l’accueil de loisirs Jean-Claude Bernard, situé dans le quartier pavillonnaire de la Commanderie et datant de la fin des années 1980, a été fermé il y a deux ans, à la suite d’études techniques. « La partie exploitable se concentre essentiellement sur le rez-de-chaussée, et avec une conception […] qui maintenant n’a plus beaucoup de sens, estime Frédéric Pélegrin, adjoint à l’aménagement et à l’urbanisme. On a une salle qui est une pataugeoire, et pour les normes d’hygiène, d’encadrement et de surveillance, c’est encore moins d’actualité. »

Il ajoute que le centre de loisirs est « une passoire thermique ». « Les matériaux et les solutions de construction ont mal vieilli ou ont vieilli, précise-t-il. On a un certain nombre de malfaçons. » Parmi les solutions étudiées, la Ville a écarté celle de laisser le bâtiment en l’état, car cela « va causer des problèmes d’état, mais aussi connaître un certain nombre de visites involontaires, des squats et des dégradations diverses et variées ; ça ne causera que des troubles pour le voisinage », redoute Frédéric Pélegrin. La démolition-reconstruction est aussi exclue. « Le volume actuel de nos bâtiments est suffisant, explique l’élu. Ce bâtiment […] nous ponctionnerait une somme très importante. » La 3e solution, celle d’un espace vert, représenterait « des frais de fonctionnement accrus », et « sur le quartier, il n’y a pas un grand besoin », et « un espace vert comporterait un appel pour de la nuisance. Idem pour un parking », poursuit-il.

La commune souhaiterait plutôt opter pour un projet immobilier, qui apporterait « une réponse à un parcours résidentiel », notamment pour des seniors, juge-t-il. A ainsi été présenté le visuel d’une résidence de 20 à 22 logements neufs, d’un « standing élevé », haute de trois étages, et avec du stationnement en sous-sol, expose Frédéric Pélegrin.

Mais les riverains connectés ne voyaient manifestement pas d’un bon œil cette option. « Y a-t-il une chance pour que votre projet soit tout simplement abandonné ? Ou est-il, dans tous les cas, déjà acté ? » s’est inquiétée une habitante dans le tchat. « On ne veut pas de votre projet », écrit carrément un Élancourtois, tandis qu’un autre donne même un chiffre. Selon lui, « 84 % des habitants de la Commanderie sont contre ce projet, votre argument de reloger des seniors demandeurs ne tient pas du tout », et il ajoute que « les appartements auront une vue directe sur les cours d’école (le groupe scolaire de la Commanderie est situé juste à côté, Ndlr), les jardins des pavillons de la Commanderie ». Un autre encore aimerait que l’éventuelle résidence comporte un étage de moins.

Le 1er adjoint, Thierry Michel (LR), a insisté à plusieurs reprises sur le fait que « la délibération qui consistait à vendre le terrain a été retirée du dernier conseil et il n’est pas envisagé pour l’instant de la représenter ». « Il n’y a rien de prévu, poursuit le 1er adjoint. Ce qu’on vous présente ce soir, c’est la réflexion qu’on avait. [Le projet] n’est pas décidé par le conseil municipal. […] Il n’y a pas de permis de construire, il n’y a rien d’arrêté. »

Une des réclamations revenues à plusieurs reprises dans le tchat serait que la Ville, propriétaire du terrain, le cède à l’Aful, l’association des résidents de la Commanderie. « C’est tout à fait recevable, on n’est pas hostiles à cette idée, répond Frédéric Pélegrin, prévenant tout de même que la mairie sera soucieuse « d’avoir un cadre de vie de qualité, donc on va être amenés, si l’Aful prend cette orientation, à demander quelle serait la destination du terrain. »

CREDIT PHOTO : ARCHIVES

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