Arcadia, une entreprise d’aménagement de combles, installée à Voisins-le-Bretonneux, aurait été infiltrée par la Scientologie (un ensemble de croyances et de pratiques dont les principes ont été développés aux Etats-Unis, Ndlr). « Deux ans après les mises en examen qui visent Arcadia, le parquet de Versailles a requis un renvoi vers le tribunal correctionnel, notamment pour harcèlement moral et banqueroute. Des anciens salariés accusent l’Église de Scientologie d’avoir ‘pillé’ leur entreprise », révèle un article du Parisien.
C’est une histoire vieille de plus de dix ans. Cette entreprise aurait été infiltrée par des scientologues, selon d’anciens salariés. Les quatre hommes mis en cause à savoir le patron, un consultant et deux auditeurs, seront jugés prochainement pour harcèlement moral et banqueroute. Ils avaient été mis en examen en 2022. À l’époque, ils étaient tous les quatre membres de l’Église de Scientologie.
Quatre personnes mises en cause pour harcèlement moral et banqueroute
C’est en 2014 qu’une douzaine de salariés de l’entreprise avaient décidé de porter plainte, en accusant la direction d’avoir été ‘‘infiltrée’’. Cette infiltration avait pour but de piller les comptes d’Arcadia, selon les anciens salariés. Les faits reprochés aux quatre mis en cause remontent aux années 2013 à 2015. Tous nient les faits.
« Interrogés par Le Parisien en 2022, d’anciens salariés ont évoqué le changement brutal de management à ce moment-là, quand le PDG, lui-même devenu scientologue après la mort de sa fille en 2000, a ouvert la porte aux trois autres individus », précise nos confrères.
Un des salariés a expliqué : « La société allait bien. Ils sont arrivés et tout s’est écroulé. Le patron, complètement obsédé par la Scientologie, a laissé faire. Je n’oublie pas non plus ce qu’ils ont fait pour tenter de nous lobotomiser », témoigne-t-il.
Des techniques avaient été mises en place comme des formations prisées des scientologues, lors desquelles les salariés « pouvaient être initiés ‘au harcèlement du taureau’, c’est-à-dire une technique qui consiste à insulter un collègue jusqu’à l’épuisement ». Fin juin 2014, l’entreprise arrive au bord de la faillite. C’est à cette période qu’une enquête est ouverte. Le parquet de Versailles avait confié, en août 2015, l’affaire à deux juges d’instruction après des investigations de la cellule d’assistance et d’intervention en matière de de dérives sectaires (Caimades), qui est spécialisée dans les infractions pénales commises par les sectes.
Le PDG pourrait lui aussi être une victime dans cette histoire. C’est en tout cas ce qu’assure son avocat, maître Marc Bensimhon, auprès de l’AFP. Selon lui, « les auditeurs ont eux pris possession progressivement de l’entreprise au détriment du patron ». Ils souhaitaient ensuite racheter à bon prix cette entreprise. Toujours selon son conseil, le patron « n’aurait commis aucun agissement répréhensible de harcèlement moral », conclut l’article du Parisien.
CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION