La Région a de grandes ambitions pour l’Île de loisirs de SQY

L’Île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, la plus grande de la région Île-de-France parmi les 12 existantes sur le territoire, va se transformer. Suite au retrait du Département et de l’agglomération de SQY dans la gestion de celle-ci, la Région en a repris les rênes avec un projet ambitieux de revitalisation. Pour y parvenir, le 9 juillet dernier, le conseil régional d’Île-de-France a adopté une Délégation de service public (DSP), d’une durée minimale de 10 ans et qui entrera en vigueur le 1er octobre, attribuée au groupement conjoint composé de la SEM Île-de-France loisirs, de l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA) qui est le mandataire, de Dalia SAS et de la société Bluegreen european holding.

Ce partenariat public-privé s’inscrit dans une stratégie de développement durable et de diversification des offres pour atteindre un public plus large tout en garantissant une gestion responsable des coûts. À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 16 septembre à l’hôtel d’agglomération de SQY, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (Libres/LR), a présenté dans les grandes lignes le devenir de cet écrin de verdure, fort de de 600 ha de végétation et 150 ha d’étang.

Ce projet, nommé « Grandeur nature », repose sur un plan d’investissement global de 51,8 millions d’euros, associant financements publics et privés. « Pour 1 euro d’argent public mobilisé, 2 euros d’investissement privé viendront renforcer le projet », explique un communiqué de presse de la Région. Ces investissements d’envergure vont ainsi contribuer a réinventer l’île, à la fois en termes d’infrastructures mais également en termes d’offres de loisirs et de services.

« Nous allons redonner une ambition à ce territoire. L’objectif, c’est de combiner désormais sur l’Île de loisirs la fréquentation de deux publics. Le public très social que l’Île de loisirs doit continuer d’accueillir avec une offre sociale la plus diversifiée possible, et un public de cadres / classes moyennes qui, soit habite, soit travaille sur Saint-Quentin-en-Yvelines », a débuté la présidente.

Pour ce faire, la Région doit sortir de « cette panade financière dans laquelle le Département nous a plongés en se retirant de la gouvernance de l’île. Aujourd’hui, elle est à 1,8 million d’euros de déficit car il n’y a plus de gouvernance. Et ce déficit est à la charge intégrale de l’intercommunalité de SQY », poursuit Valérie Pécresse car, comme le prévoit la loi, jusqu’à présent, la Région n’est intervenue financièrement qu’en investissement et non en fonctionnement sur l’Île de loisirs.

Les aménagements prévus pour l’île sont nombreux et ambitieux. Au Nord, il y aura un pôle raquette qui a vocation à devenir l’un des centres de référence nationaux pour la pratique de tous les sports de raquette. Ainsi, on pourra y jouer au tennis, au squash, au padel, au pickelball ou encore au badminton. « L’idée, c’est de faire de cette Île de loisirs un pôle sportif de référence », explique la présidente.

Non loin de là, se développera une offre touristique de résidences en écolodge (un type d’hébergement touristique pensé pour avoir un minimum d’impact sur l’environnement) de 300 unités individuelles. « L’idée, c’est de récupérer l’espace magnifique que sont les berges de ce lac car aujourd’hui elles ne sont pas du tout valorisées », a fait savoir Valérie Pécresse.

« 50 ha seront sanctuarisés pour un projet innovant »

Toujours au Nord, un pôle vélo baptisé VELOLE, en lien avec la colline d’Élancourt et le Vélodrome, sera créé. « Avec le Vélodrome national et la colline d’Élancourt (deux sites olympiques mondialement mis en lumière lors des JOP de Paris 2024, Ndlr) nous voulons faire une continuité vélo. Sur ce pôle VELOLE, on trouvera tout un écosystème vélo où il y aura la possibilité d’apprendre à faire du vélo – ça, c’est la vocation sociale de l’île –, mais on pourra également y louer ou faire réparer les vélos et on y trouvera de nombreuses autres activités (en lien avec la pratique du bicycle, Ndlr), a poursuivi la présidente. Je vous précise également que 50 hectares sur l’île seront sanctuarisés pour un projet innovant. À ce stade, il n’est pas identifié, mais il nous faut une réserve foncière sur cette île pour accueillir un jour un très beau projet. Ce ne sera donc pas le stade du PSG, mais il s’agira d’un projet à vocation sportive ou de loisirs ».

Autour du lac, où l’on ne pourra toujours pas se baigner car la qualité de l’eau n’est pas assez satisfaisante, il y aura un pôle glisse. « Nous allons créer une zone de loisirs aquatiques. Là aussi, on va complètement développer cette offre car aujourd’hui, il n’y a seulement qu’un petit pôle voile. Demain, il y aura un téléski nautique, un parc aquatique, de l’aquajump (du trampoline aquatique, Ndlr), du wakeboard ainsi qu’une tyrolienne géante, comme sur l’Île de loisirs de Cergy-Pontoise qui est vraiment l’attraction phare », a -t-elle livré. Les jeux d’eau déjà existants vont également être modernisés pour faire face aux périodes de canicule.

Cette tyrolienne qui va être créée ira jusqu’à l’accrobranche au Sud de l’île, où se trouvent les jeux pour les enfants qui seront eux aussi remis au goût du jour. « Le lac est sous-utilisé puisqu’on ne peut pas se baigner, mais les activités nautiques sont toutes autorisées. Ce qu’on peut faire, avec un partenariat avec la Fédération française de natation (FFN), c’est d’installer des bassins d’apprentissage de la natation pour les enfants », affirme-t-elle. À côté de l’accrobranche, un minigolf, pour attirer davantage les familles, va aussi voir le jour. Et la circulation autour du lac sera entièrement repensée pour pouvoir en faire le tour à pied ou en vélo.

Côté Sud de l’île, la Région souhaite étoffer l’offre golf existante. « Avec pourquoi pas des afterworks au golf, de travailler aussi sur l’offre de restauration. Par ailleurs, le centre équestre (géré par SQY équitation, Ndlr) va être rénové, modernisé. Nous proposerons des activités poney en plus, et tous les boxes seront refaits », a indiqué la présidente.

La présidente de la Région, Valérie Pécresse, lors de la conférence de presse organisée le 16 septembre à l’hôtel d’agglomération de SQY.

Un petit point sur la ferme pédagogique a ensuite été fait, dont l’avenir fut un temps incertain (lire notre édition du 26 août). Suite à une pétition lancée en juillet dernier (récoltant plus de 1 600 signatures), qui évoquait une potentielle fermeture de l’équipement, Valérie Pécresse a clarifié la situation. « La ferme pédagogique est maintenue. Nous cherchons dans l’année qui vient un repreneur pour qu’il puisse développer cette ferme et qu’il y ait des activités pédagogiques comme la fabrique du pain, du miel… des choses qui puissent ramener nos jeunes à la terre », a-t-elle assuré. À côté de la ferme pédagogique, du street workout, ainsi qu’un city stade couvert, sortiront de terre.

Côté hébergement, le relais des Canardières, installé au cœur de l’île de loisirs de SQY et qui accueille jusqu’à 100 personnes, va subir une rénovation complète. « Nous allons doubler la capacité de cet hébergement pour les séjours de vacances, qui sont importants pour les centres sociaux, et notamment ceux de SQY », complète la présidente.

Enfin, un projet ambitieux que la Région aimerait voir aboutir est celui d’une salle de spectacles qui se situerait à la place de l’ancienne piscine à vagues. « Dans un premier temps, on y fera un escape game avec une société d’événementiel car il faut quand même utiliser cet espace, mais à terme, [nous souhaitons] le réserver pour ce grand projet de salle de spectacle », nous apprend-t-elle.

Que les usagers se rassurent, l’Île de loisirs restera ouverte et les activités y seront maintenues pendant toute la durée de sa profonde transformation. Sur le calendrier prévisionnel, certains projets et rénovations ne nécessitant pas de modifications des documents d’urbanisme peuvent être réalisés dans les 3 ans. Il s’agit du relais des Canardières, du centre équestre, de l’accrobranche, du minigolf, de la tyrolienne, du city stade, des jeux pour enfants, ou encore du golf.

En revanche, pour d’autres, ce sera plus long. « Nous avons des projets qui nécessitent des études, des autorisations et une révision des documents d’urbanisme de SQY à savoir le pôle raquette, les écolodges et le pôle VELOLE. L’idée, c’est que tous les investissements soient réalisés d’ici 2030 », espère Valérie Pécresse.

La conclusion de la conférence de presse portait sur la fréquentation. « Ce n’est pas tant le nombre de personnes mais plutôt la durée du séjour qui importe. Des gens qui peuvent venir loger sur l’île ou à proximité vont pouvoir rester plusieurs jours pour faire davantage d’activités. […] Nous avons choisi de repenser entièrement cette Île de loisirs car c’est le jardin de ceux qui n’en ont pas », a conclu la présidente.

CREDIT PHOTO: ILLUSTRATION

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