Téléphones filaires, Minitel, juke box, cabine téléphonique, walkman, consoles de jeu de toutes époques. Autant d’objets de technologie emblématiques de l’évolution du mode de vie des Français, a retrouver dans l’exposition Du télé-club au smartphone, à l’affiche jusqu’au 26 juillet à la Commanderie, à Élancourt.
« Des juke-box qu’on allait écouter entre amis dans les cafés aux vidéos format réseaux sociaux qu’on regarde compulsivement sur son smartphone, il y a un monde », résume sur son site internet le Musée de la ville de SQY, qui poursuit ses rendez-vous itinérants en attendant de trouver un nouveau lieu d’accueil plus pérenne pour afficher ses collections (lire notre dossier du 11 février dernier). Il présente à travers cette exposition quelques 80 des 3 200 objets de sa collection Design et modes de vie, auxquels s’ajoutent un prêt du PHONO Museum de Paris (pour le juke box) et quelques prêts des particuliers.
Téléviseurs, téléphones de toutes époques, juke box, Minitel, consoles de jeu, smartphones
« Cette exposition nous donne l’occasion de faire découvrir des collections du musée, autour des technologies de communication et des loisirs. Seul le musée des Arts et métiers à Paris peut se targuer d’avoir une collection aussi conséquente que la notre, a affirmé Eric-Alain Junes, vice-président de SQY à la culture et adjoint à Montigny, lors du vernissage de l’exposition, le 9 avril. Notre musée, on en est très fiers, possède des collections originales sur notamment les design et les modes de vie. »
Des objets allant des années 1950 à nos jours, exposés dans la chapelle de la Commanderie. Certains, comme les vieux téléviseurs des années 1970, ou les ordinateurs Mac de la fin des années 1980 et du début des années 1990, voire les téléphones portables Alcatel, Ericsson ou encore Nokia à antenne des années 1990 (certains trônant à côté de smartphones), raviveront des souvenirs aux plus anciens. Mais d’autres tels que la console de jeux vidéos Wii, de chez Nintendo, ou encore le baladeur Ipod Shuffle de chez Apple, sont beaucoup plus récents, mais rapidité des évolutions technologiques oblige, déjà dépassés. Au total, c’est plus d’un demi-siècle de pratiques de loisirs avec des objets connectés, qui est raconté à travers cette exposition.
« Les 30 Glorieuses et la société de consommation ont permis le développement des appareils électroménagers, et pléthore d’objets ont envahi les intérieurs, à l’instar du téléphone ou de la télévision, a déclaré Florence Jeanne, responsable des collections du Musée de la ville, lors du vernissage de l’exposition. Avant que tous les foyers ne s’équipent, la pratique des loisirs est d’abord collective, notamment dans les cafés, où l’on se réunit pour écouter de la musique sur un juke- box, ou regarder un événement aussi important que les 1ers pas sur la Lune, sur l’unique chaîne de télévision en noir et blanc (d’où le nom de télé-club, apparaissant dans l’intitulé de l’exposition, Ndlr). Puis, l’usage devient familial, avec le téléviseur ou la chaîne hi-fi qui trônent dans le salon, le Minitel puis l’ordinateur, partagés par les membres de la famille. »
Elle poursuit : « Arrive ensuite le temps du nomadisme : les téléphones deviennent sans fil, les appareils se munissent de poignées, et on les déplace dans la maison, puis à l’extérieur. On emporte un téléviseur au camping, dans les années 80 les jeunes écoutent de la musique dans la rue sur les Ghetto Blasters, ces gros postes à cassettes qu’ils transportent sur l’épaule, et progressivement, l’individualisation des pratiques s’impose, à commencer par le walkman, jusqu’au fameux smartphone, qui réunit aujourd’hui toutes les fonctions de ces multiples objets. »
Les smartphones, objets les plus représentatifs de nos modes de vie aujourd’hui, et symboles d’une révolution technologique et numérique ayant ses avantages et ses inconvénients. Reste à chacun à en faire bon usage. Et Eric-Alain Junes de citer à ce propos Aristote : « ‘‘La différence entre le poison et le remède, il n’y en a pas, c’est une question de dose’’. Je pense que pour le numérique, c’est pareil, ça peut être un merveilleux remède, pour les technologies, l’évolution de nos villes, la mise en place d’un vaccin, et puis ça peut être un poison quand les gens ne se parlent plus et qu’on s’envoie un texto ou qu’on se téléphone à l’intérieur d’un même appartement. »
L’exposition est ouverte les mercredis, vendredis et samedis de 13 h 30 à 17 h 30 (sauf jours fériés, vendredi 30 et samedi 31 mai). L’entrée est libre. Détails sur museedelaville.sqy.fr.