Lors du conseil municipal du 5 février, a été présenté le bilan de la concertation sur l’élaboration du nouveau PLU (Plan local d’urbanisme) de Plaisir, dont le dernier datait de 2007. Le nouveau PLU de Plaisir a été adopté avec 29 voix pour et 10 abstentions, avant d’être adopté en conseil communautaire de SQY le 13 février.
« Depuis 2007, il y a bien sûr eu un contexte réglementaire et législatif qui a été marqué par de nombreuses évolutions, a rappelé Joséphine Kollmannsberger, maire LR de Plaisir, en préambule de la délibération lors du conseil municipal. Il fallait bien évidemment remettre à jour toutes ces évolutions. Il y a eu également des schémas régionaux avec lesquels le PLU doit être compatible. [Il] n’était pas compatible avec le SDRIF (Schéma directeur de la région Île-de-France), le schéma régional de cohérence écologique, et le plan de déplacements urbains d’Île-de-France. Ça, on a dû l’intégrer bien sûr dans le PLU. »
Et de poursuivre : « Ce PLU répond à la volonté de préserver des équilibres entre les espaces naturels et urbains. On a la chance d’avoir 54 % d’espaces verts sur notre collectivité. Le PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal, dans lequel va s’inscrire Plaisir à l’avenir, Ndlr) permet de les maintenir voire de les développer. Nous avons sanctuarisé pas mal d’espaces qui ne seront jamais construits. »
L’élue affirme les grands impératifs avec la révision du PLU : « On doit préserver et renforcer les continuités écologiques, assurer un développement urbain maîtrisé, limiter l’étalement urbain, développer la protection patrimoniale, notamment en valorisant le centre-bourg […], valoriser les espaces de respiration comme les forêts et les parcs, renforcer et développer les liaisons inter-quartiers et les mobilités locales, renforcer l’attractivité économique de Plaisir via l’implantation d’activités innovantes, restructurer en adaptant des zones commerciales aux nouveaux besoins, assurer la mixité fonctionnelle grâce au maintien des pôles commerciaux de proximité et la mixité sociale, réduire l’empreinte écologique des déplacements via un partage de l’espace public en faveur des piétons, des cyclistes et la réduction de la place de la voiture et le développement des transports en commun. »
Environnement, urbanisation maîtrisée, valorisation du centre-bourg, attractivité
économique
Elle concède que ce nouveau PLU a été « très long » à mettre en place : « Il y a eu la prescription de la révision du PLU en octobre 2018, des réunions publiques de concertation, des ateliers de travail, des balades urbaines en 2019, le débat sur les orientations du PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) en juin 2021, le bilan de la concertation et l’arrêt du projet en novembre 2023, l’enquête publique en septembre et octobre 2024, et [le 5 février 2025] l’approbation en conseil municipal, dernière étape du PLU. »
Le 1er adjoint plaisirois, Christophe Bellenger (Horizons), a ensuite présenté plus en détail les étapes respectées par le PLU et sa conformité. « Après consultation des Personnes publiques associées (PPA) entre le 22 janvier et le 22 avril 2024, 20 d’entre elles […] avaient émis un avis favorable, sous réserve, a-t-il avancé. Le commissaire enquêteur avait estimé que l’enquête publique s’était déroulée dans de bonnes conditions et que les moyens mis en œuvre par SQY et la commune de Plaisir ont permis une information adéquate du public sur les modalités de déroulement de la concertation, relatives notamment à la consultation du dossier, à la transmission de leurs observations [….]. Le commissaire enquêteur, dans ses conclusions du 9 novembre 2024, a donc émis un avis favorable. »
Celui-ci était conditionné à la levée de réserves telles que le suivi des avis des PPA ou encore « procéder à plusieurs modifications concernant le règlement graphique, afin de répondre aux observations du public ». Mais aussi la modification du « règlement écrit en exemptant d’obligation d’implantation sur les aires de stationnement les équipements d’intérêt collectif des services publics nécessaires à la réalisation et au fonctionnement des projets de transports publics collectifs », expose l’élu. « Le projet de révision du PLU de Plaisir […] doit donc être modifié. [Il] tient compte des avis des PPA, des observations du public, et des échanges avec le commissaire-enquêteur intervenus durant l’enquête publique », résume-t-il.
Du côté de l’opposition, Brice Fabry, du groupe Plaisir en confiance, a été le 1er à réagir. Il s’est notamment inquiété du fait que « d’une part, le PLU ouvre la possibilité de densifier l’habitat et nous nous posons réellement la question de comment cette densification pourra s’accompagner d’une augmentation claire des équipements publics, à la fois en foncier et surtout en capacité de financement par la Ville ». Et d’autre part, que « certaines habitations existantes pourraient se retrouver ceinturées par de nouvelles parcelles qui autoriseraient la construction de bâtiments dont le faîtage pourrait atteindre jusqu’à 16 m ».
« Vous n’êtes pas sans savoir les problématiques de logement qu’il y a partout, lui a répondu la maire. Ça ne veut pas dire qu’il faut qu’on trouve toutes les solutions sur Plaisir, mais il faut qu’on participe à ça. Il y a 2 choses : la 1re, c’est qu’il y a des ventes privées sur lesquelles nous n’avons pas vraiment de poids.[…]. Par contre, quand il y a des projets de plus grande envergure, […] on a des allers-retours avec les promoteurs, car on tient compte de l’impact sur l’urbanisation par rapport aux voiries, aux parkings, aux équipements publics, car qui dit constructions et arrivée de personnes supplémentaires sur la collectivité, déclenche automatiquement des équipements publics dont il faut tenir compte. »
Elle cite ensuite le cas de la parcelle « SQY high tech » autour de Ste-Apolline : « Construire toute une zone pavillonnaire en pleine zone de développement économique, ça peut poser difficultés et problèmes. […] On n’a pas eu de remarques dans l’enquête publique par rapport à ça et le commissaire enquêteur n’a pas non plus soulevé la problématique ; nous on la soulève. Sur la hauteur, on a des vigilances possibles […], ce n’est pas parce que c’est 16 m maximum qu’on va accepter 16 m. […] On aura une grande vigilance par rapport à ça. […] Par contre, ce qui a été omis dans le PLU et on va le faire rectifier au niveau de SQY, c’est le recul : il y a un recul de minimum 15 m autour de toute la zone pavillonnaire de cet endroit. » Elle a aussi abordé la question de la densification, assurant qu’elle « n’est pas si importante que ça » et que Plaisir « est capable d’absorber au maximum 35 000 habitants », la ville en comptant actuellement un peu moins de 32 000.
De son côté, Sandrine Carneiro, présidente du groupe Plaisir notre ville notre avenir, a épinglé un PLU qui « soulève de nombreuses interrogations mais surtout de profondes inquiétudes quant au futur que vous préparez pour notre ville », selon elle. L’élue d’opposition a pointé plusieurs aspects comme le manque, d’après elle, de mesures pour dynamiser le centre-ville, la réduction de la distance minimale entre habitations « à 4 m au lieu de 5 m » alors que « dans la grande majorité des communes du département, […] cette distance est fixée à 8 m minimum pour des façades avec vue dans tous les secteurs pavillonnaires », ou encore l’emprise au sol qui, « dans plusieurs quartiers déjà fortement urbanisés comme la résidence Danièle, la résidence du Valibout, le Petit Bontemps, la résidence Abel Guyet, les Ébisoires, […] passe de 40 à 60 % ».
Elle s’est aussi alarmée que le groupe scolaire de La Haise soit placé dans une zone de taxe d’aménagement majorée. « Doit-on comprendre que vous prévoyez de bâtir sur cette parcelle [et] que vous envisagez de nouvelles fermetures d’écoles pour le groupe scolaire de La Haise ? », a-t-elle interrogé.
« Il y a des choses sur lesquelles j’ai déjà répondu et sur beaucoup de choses que vous avez dites, non, ce ne sera pas comme ça, […] comme la densification des immeubles, la fermeture de l’école de la Haise …. », a répondu la maire. « C’est votre interprétation [du PLU], a-t-elle estimé. Je ne vois pas comment vous pouvez imaginer une seule seconde qu’on va démolir certains bâtiments pour en reconstruire d’autres et densifier. […] Même chose par rapport aux hauteurs, ce n’est pas parce qu’il y a des hauteurs énoncées que l’on va construire à la hauteur maximum inscrite dans le PLU. »
Pierre Smadja, du groupe d’opposition Tout à faire pour Plaisir, a lui soulevé le sujet du centre-bourg : « Il n’y aura pas de centre-ville, c’est-à-dire un endroit central de notre ville regroupant des services publics, des boutiques, des activités culturelles, qui permettrait de développer une véritable dynamique plaisiroise, ce qui permet à la population de vivre ensemble. D’ailleurs, on constate simplement que les services publics aujourd’hui sont éparpillés dans la ville avec un certain nombre de services publics qui sont un peu délocalisés dans la ville. Donc ce sera difficile d’avoir une notion de centre-ville. […] Au travers de ce PLU, on aurait bien voulu voir une vision de ce que pourrait être le centre-ville de Plaisir. »
Joséphine Kollmannsberger assure que « tout a été pensé » et que « les commerces de proximité sont repensés autour du marché, puisqu’il doit y avoir quelques constructions ». Elle ajoute que « la place de la République doit être refaite intégralement » et qu’ « on travaille avec la Poste pour revoir [son implantation], qui va rester en centre-ville ». Le nouveau PLU « entrera en vigueur et deviendra opposable environ un mois après son approbation, soit autour du 25 mars 2025 », indique la Ville.
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