La loi permet, pour un commerce où les salariés sont habituellement au repos le dimanche, des dérogations municipales au repos dominical. Ces « Dimanches du maire » ne doivent pas excéder 12 dimanches par an. À Montigny, le conseil municipal a voté le 25 novembre ces dérogations pour 2025. Ce vote a relancé le débat entre majorité et opposition au sujet du travail dominical.

Si la délibération a été adoptée avec 32 voix pour, les 7 élus d’opposition ont voté contre. « L’instauration du repos dominical est le fruit d’une avancée sociale, il représente un jour commun non travaillé, a justifié Guillaume Beuriot, du groupe Aimes. Cette délibération cautionne la disparition officielle du jour de repos hebdomadaire. Du côté des salariés, l’ouverture des commerces le dimanche est bien souvent un non choix, fait pour des raisons financières […]. Du côté des commerçants, ouvrir le dimanche n’est pas synonyme d’un meilleur bilan financier et ne solutionne pas la concurrence des boutiques en ligne, qui sont disponibles 24 h/24. Enfin, le débat sur l’ouverture des commerces le dimanche […] pose de nombreuses questions qui vont bien au-delà de cette délibération : la société que nous désirons est une société solidaire, favorisant les liens sociaux, loin du modèle consumériste qui sous-tend les dérogations locales au repos dominical. »

Anne Hétier, sa collègue de l’autre groupe d’opposition, Montigny solidarité, lui a emboîté le pas : « Nous entendons les raisons invoquées pour ouvrir le dimanche, faire face à la concurrence, l’effet d’aubaine pour les salariés. Mais cet effet d’aubaine est discutable dans la mesure où il repose sur des difficultés d’organisation pour faire garder les enfants ces dimanches-là, pour avoir une vie de famille normale … Nous ne pouvons pas accepter l’extension progressive des Dimanches du maire, qui étaient 5 jusqu’avant, maintenant ils sont 12. »

« Depuis que ces autorisations ont été données, on ne voit pas une extension de ce dispositif ou des demandes supplémentaires, donc je pense qu’on est sur un mode de fonctionnement qui donne satisfaction, qui permet quand même aux commerces réels, physiques, de répondre aux besoins de la clientèle,qui sinon s’oriente vers internet », a affirmé le maire DVD, Lorrain Merckaert. Et l’édile d’illustrer avec des exemples concrets dans la commune, en réponse aux propos de Damien Nadeau, du groupe Montigny solidarité, qui estimait que « très souvent, pour les salariés, c’est du volontaire obligatoire ». « Lorsque nous avions Bricorama à Montigny, nous étions allés rencontrer les salariés, évoque le Maire. La plupart de ceux qui travaillaient le dimanche étaient des étudiants qui pouvaient par ce biais gagner un peu d’argent, et pour les autres, elles nous avaient confirmé que ça relevait de leur choix. »

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