La Justice tranchera le 22 janvier pour l’affaire d’Othmane

Depuis presque 10 ans, les parents d’Othmane, un enfant de 7 ans mort dans un ascenseur défectueux, attendent que la Justice condamne la société Otis. Mais l’ascensoriste cherche à diminuer les montants de l’indemnité par tous les moyens.

Malgré les nombreux appels, la Justice a déjà tranché. Dans le volet pénal de l’affaire Othmane, du nom de cet enfant de 7 ans mort étouffé par sa trottinette à cause d’un ascenseur défectueux situé dans un immeuble du Val Fourré (Mantes-la-Jolie), Otis a été reconnu coupable en 2022. Toutefois, l’ascensoriste avait décidé de faire appel, insistant sur la responsabilité des parents dans l’accident. L’entreprise américaine, dont le chiffre d’affaires annuel tourne autour des 13 milliards d’euros, brandit le règlement intérieur signé par Soumia – la maman du petit garçon – et son conjoint lors de la signature de leur bail. Celui-ci proscrit aux enfants de moins de 12 ans de monter seul dans un ascenseur. Cependant, comme l’indique l’avocat de la famille, le texte n’était même pas affiché dans le hall de l’immeuble ni à chaque étage. « Et puis, à l’âge de 7 ans, je me souviens que j’allais seul à l’école » raconte-t-il.

C’est pour cela que le 18 octobre, les parents d’Othmane devaient à nouveau se rendre à la cour d’appel de Versailles. À 14 h 17, lorsque le président de la 9ème chambre correctionnelle annonce que « la séance est ouverte », la Mantaise est déjà au bord des larmes. Elle craque une première fois, lorsque les circonstances de la mort de son fils sont à nouveau détaillées. Soumia s’en va alors momentanément dans une salle adjacente mais ses sanglots sont toutefois bien audibles. Un membre de sa famille la réconforte, ce qui lui permet d’avoir de l’énergie pour aller à la barre quand le président de la cour l’y invite. Elle s’avance en tenant dans ses deux mains une petite boîte, « c’est tout ce qui me reste de mon fils » lâche-t-elle. Malgré les trémolos, sa voix reste puissante et son discours clair.

L’argent ? Elle s’en fiche, « ce n’est pas cela qui ramènera mon fils ». Tout ce qu’elle désire, c’est d’arrêter enfin les allers-retours dans les tribunaux. Puis la mère éplorée s’en prend à Otis et son représentant, qui n’a même pas pris la peine de se déplacer. « Il a honte, honte de me dire en face que je suis coupable et de s’acharner sur nous ainsi » s’emporte Soumia. À la fin de son réquisitoire, elle repart s’assoir au premier rang, au côté du portrait de son fils qui « aurait 17 ans » sans ce tragique événement.

Le 10 octobre 2015, alors qu’il voulait juste récupérer un euro auprès de sa maman pour aller s’acheter un sandwich avec son frère, Othmane prend l’ascenseur dont tout le monde sait qu’il est défectueux. Il y a un jour entre les deux portes, celui qui fera que la roue de la trottinette du jeune bambin se coincera et basculera. Coincé en dessous, le petit garçon finira étouffé. « Je n’en peux plus de ces procédures et j’espère que c’est la dernière fois » lâche la Mantaise. Normalement, le 22 janvier 2025 clôturera une affaire vieille depuis presque 10 ans. Puis viendra le temps de la reconstruction pour cette famille à jamais meurtrie par la mort d’un enfant.