Les 15 jours de JO de Paris 2024 et les quatre jours d’épreuves de para cyclisme sur piste à SQY étaient susceptibles de dynamiser le commerce local. En réalité, le bilan semble contrasté, voire inégal suivant les établissements, selon les témoignages que La Gazette a pu recueillir.
« On a eu quand même un peu de monde, un peu de touristes qu’on n’aurait pas eus [sans les JO] », évoque Franck Launay, patron du Bistrot du théâtre, situé place Pompidou, à 500 m de la gare de Montigny-le-Bretonneux. « Après, sur un plan économique, comme tout le monde était en télétravail […] on a perdu notre clientèle [professionnelle], donc on est à l’équilibre par rapport à l’année dernière, ajoute-t-il. Ça aurait pu amener un plus s’ils n’avaient pas mis tout le monde en télétravail, mais ça n’a pas été l’explosion de touristes car souvent, ils étaient ramenés vers la gare, c’était fléché. Nous, en tant que Bistrot du théâtre, il n’y a eu aucune personne [des JO], à part [ceux] qui logeaient au Campanile (l’hôtel situé sur la place, Ndlr). »
Du côté du Café des arts, le gérant, Marcio Alves, se montre encore moins enthousiaste sur un éventuel effet JO. « Je dirais même que c’est moins bien que d’habitude », confie-t-il, mentionnant lui aussi le télétravail mis en place par de nombreuses entreprises pendant les JO comme effet néfaste sur son activité. « Les bureaux se sont complètement vidés, déplore-t-il. On pensait qu’on allait récupérer du flux lié aux JO, mais finalement, on n’a rien récupéré. »
L’établissement est pourtant situé place Wicklow avec un accès sur l’avenue Delouvrier, en face de l’entrée de la gare de Montigny (côté gare routière) et proche des bus acheminant les spectateurs vers les sites de compétitions. Mais « tout a été fait pour contourner cette place », soupire le gérant. « Les spectateurs arrivaient sur la gare routière. Normalement, il y a un passage piétons qui devait être créé à la sortie de la gare routière avec des animations qui donnaient directement sur la place et les commerces, du coup le fléchage se faisait. Sauf que ce passage n’a pas été fait, il a été fait devant l’Estaca. Du coup, les gens sortaient de la gare routière, allaient devant l’Estaca (l’école d’ingénieurs située à côté, Ndlr) et de l’Estaca, partaient au Vélodrome, mais en aucun cas, ils ne venaient sur la place Wicklow », précise-t-il, lui qui a donc dû revoir ses plans au niveau de son personnel aussi.
« On a même fermé plus tôt, concède-t-il. J’avais embauché trois jeunes pour la période des JO, […] et j’ai rompu la période d’essai, car finalement, on n’avait pas d’activité. On a mis le chef de cuisine en congé. On devait fermer le dimanche [11 août], juste après le dernier jour d’épreuves qu’il y avait au Vélodrome, et finalement, on a fermé le jeudi soir (le 8 août, Ndlr), et pas que moi, toute la place a fermé le jeudi soir. [On] étaient montés à 12, et le jeudi, on était tombés à 4 personnes, et on était déjà trop. Le midi, on faisait 4 couverts alors qu’habituellement, on fait 50 ou 60 couverts. » Et il en constate aujourd’hui les conséquences. « Je pense qu’on a 10% de baisse par rapport à une activité normale, car le tourisme JO n’a pas réussi à éponger notre clientèle d’habitués bureaux », estime-t-il.
Du côté d’Élancourt, Mélanie Heintz, gérante de la boulangerie Maître Pierre, à la Clef de Saint-Pierre, juste à côté de la colline ayant accueilli les épreuves de VTT, se montre beaucoup moins déçue, au contraire. « Ce n’est pas la ruée vers l’or non plus, mais pendant deux jours (les deux jours du VTT, les 28 et 29 juillet, Ndlr), c’était très sympa, l’ambiance a été très bonne et l’organisation était impeccable, il n’y a pas eu de problème. Après, on n’a pas triplé notre chiffre d’affaires, on a dû faire 10 ou 20% de plus », résume-t-elle, indiquant que les gens venaient « surtout pour des cafés ou des choses comme ça, je pense qu’ils faisaient une pause juste avant d’aller passer la journée [sur le site], c’était surtout plutôt le matin ». La boulangerie propose en effet aussi un service de restauration.
L’effet JO s’est fait en revanche énormément ressentir au Up To You. Situé juste en face du Vélodrome national, le bar a forcément attiré beaucoup de supporters de cyclisme sur piste voire de BMX. « On va dire, qu’on a avalé 50% de plus en une semaine [pendant les épreuves olympiques au Vélodrome] », fait savoir Sonia Khettou, la directrice, ajoutant que c’était « un peu plus calme » durant les paralympiques. Elle mentionne des clients « de tous horizons, pas mal d’Hollandais, d’Australiens, d’Anglais, d’Irlandais, les Irlandais plus pour les paralympiques, […] pas mal d’Espagnols, Italiens, et une petite branche de Japonais et de Colombiens ».