Achevé récemment après 3 millions d’euros investis par SQY, le chantier de remise en état du bassin de la Muette, à Élancourt, ne semble pas tenir toutes ses promesses pour le moment. Un collectif de riverains a mis en ligne une pétition car ce plan d’eau « connaît aujourd’hui une prolifération d’algues résultant directement de ces travaux », expliquent-ils sur celle-ci, publiée sur le site internet change.org.
Sur son site internet, SQY explique la situation : « Les travaux réalisés ciblaient le retrait de la quantité de vase accumulée au fond du bassin […] et d’autre part, la restauration des berges et la plantation de végétaux phytoremediants filtrants. »
Et de poursuivre : « L’opération a permis de rétablir la profondeur et la fonction originelle du bassin qui est, rappelons-le, un bassin artificiel de rétention des eaux pluviales, alimenté principalement par le Ru du Village mais qui reste, comme à l’origine, un bassin d’eau stagnante avec un faible mouvement d’eau peu oxygéné naturellement. Après une période importante de pluies, au début de l’été, les algues, avec cet apport de nutriments important associé à l’ensoleillement, se sont multipliées. Par ailleurs, Les végétaux nouvellement mis en place pour mieux filtrer et oxygéner l’eau sont en cours de développement. Leur efficacité ne sera atteinte qu’après quelques saisons végétatives. »
Or, les résidents du bassin de La Muette et des alentours, ou simples promeneurs, aimaient « profiter de ce cadre privilégié avec nos familles et nos amis. Aujourd’hui, nous évitons ce lieu ou bien sommes remplis d’inquiétude face à la dégradation de notre quotidien », écrivent-ils sur la pétition.
Et les conséquences sont particulièrement gênantes selon eux : « Moustiques, odeurs, animaux en souffrance et bientôt gaz toxiques […] font aujourd’hui partie de notre quotidien. Le bassin de la Muette […] connaît aujourd’hui une prolifération d’algues résultant directement de ces travaux. Les filtres naturels posés en amont du bassin afin d’en limiter l’envasement ont pour conséquence de stopper ou grandement limiter le courant. L’eau est à présent stagnante, entraînant la prolifération rapide d’algues dès les premières chaleurs. »
De son côté, SQY précise que « dans cette période transitoire, pour préserver le confort des riverains et des promeneurs, une opération de faucardage (arrachage) a été réalisée autour du 10 août pour réguler la quantité d’algues. Leur présence reste cependant naturelle et l’équilibrage du milieu est toujours en cours. Une période d’observation est nécessaire. » Des contrôles sont réalisés chaque semaine. Les analyses de l’eau seraient bonnes. « Les algues qui ont poussé sont d’espèce commune dans les eaux stagnantes telles que les bassins, mares, lacs ou étangs et ne présentent aucun danger », assure l’Agglomération.
Or, ces algues inquiètent les riverains qui estiment que cela « entraîne des risques sanitaires non négligeables pour la faune, la flore mais surtout pour les résidents en raison des émissions de gaz toxiques lorsque ces algues commenceront à pourrir à la fin de l’été ». Pour les services de SQY, « il faut par conséquent trouver un juste équilibre entre les différents usages de ce bassin, sa proximité urbaine, son eco-système et sa fonction première de bassin de rétention. »
Une équipe d’experts en écologie et en assainissement a été mandatée et « des plantes phytosanitaires ont par exemple été ajoutées sur les berges et sur des radeaux végétalisés. Elles n’ont pas encore eu le temps de pousser pour que leur effet soit mesuré, rappelle SQY. D’autres dispositifs seront étudiés dès la rentrée, en adéquation avec les observations réalisées, avec l’objectif d’éviter au maximum les effets de prolifération d’algues ». Pour les riverains, la situation est « gravissime » et ils font signer leur pétition pour faire réagir les autorités. Elle avait recueilli 8 043 signatures au 26 août.