L’e-sport débarque au Vélodrome national

L’e-sport, la pratique du jeu vidéo de manière compétitive, est en plein essor depuis quelques années. Un partenariat entre le Vélodrome national et le club Atletec a été signé en juin dernier.

La filière des jeux vidéo est la première industrie culturelle en France, devant le cinéma et la littérature. L’e-sport (contraction du terme anglais electronic sport) ou « sport électronique », est la pratique compétitive du jeu vidéo. C’est-à-dire les jeux où le joueur affronte seul, ou en équipe, d’autres joueurs.

Rassemblant aujourd’hui des millions de fans, le phénomène du e-sport, qui a été reconnu officiellement par le Sénat en 2016, a explosé ces dernières années, notamment grâce à l’organisation fréquente de tournois amateurs et professionnels (où des milliers, voire des millions, d’euros sont en jeu) en ligne via internet ou lors d’événements grandioses à l’instar des tournois organisés à la Paris Games Week : le plus grand Salon français de jeu vidéo, qui s’est déroulé cette année du 2 au 6 novembre dernier à Paris, au sein du pavillon 1 de la porte de Versailles.

Ce sport est qualifié de « sport cérébral au même titre que les échecs », précise pedagojeux.fr, un site internet consacré à l’explication du jeu vidéo et du e-sport, notamment à destination des parents. « Dans les années 70, on pouvait déjà assister aux premières compétitions de jeux vidéo. […] En France, des événements comme la Gamers Assembly en 2000, rassemblent à l’époque des centaines de joueurs, néophytes ou aguerris », poursuit le site web.

Aujourd’hui, des structures sont consacrées entièrement à la pratique du e-sport à l’instar de Rog Esport, une équipe créée par Asus, le fabricant de matériel informatique. Cette équipe dispose d’un campus de 17 hectares installé aux Mureaux, avec tout ce dont les joueurs, qualifiés d’athlètes, ont besoin à disposition (chambres, restaurant, salle de sport, parc pour se promener…).

Un communiqué de presse datant de juillet 2022 transmis par le Vélodrome national précise que « 73 % des Français jouent aux jeux vidéo, et 77 % des parents jouent avec leurs enfants ». Le chiffre d’affaires attribué au e-sport était de 50 millions d’euros en 2019, un chiffre qui ne cesse de s’accroître au fil des ans.

« L’officialisation du partenariat avec Atletec positionne le Vélodrome national au centre d’un écosystème en pleine mutation : l’univers de l’e-sport et de l’entertainment. L’ambition majeure de cette association est de contribuer à la démocratisation des activités
e-sports par l’événementiel, en présentiel comme en streaming, et à l’amélioration des performances en connectant notamment cet écosystème à celui du sport. L’e-sport est devenu le sport de la génération du numérique et se structure à grande vitesse », poursuit le communiqué.

Bruce Goldsztejn, responsable marketing et communication du Vélodrome national, nous explique un peu plus le récent partenariat entre la structure, qui sera terre d’accueil pour les JOP de 2024 et Atletec, un club professionnel de e-sport français.

« Un partenariat a été signé au mois de juin 2022 avec le club professionnel Atletec, qui a plusieurs équipes professionnelles. Pour l’instant, ce sont des activations en termes de visibilité qui ont été mises en place. En termes d’activation physique ce sera plutôt pour le premier trimestre 2023 avec l’organisation de bootcamps (des sessions d’entraînement) au vélodrome qui seront ouvertes au public. Nous avons une vraie ambition de démocratiser et structurer ces pratiques émergentes », précise-t-il.

« Atletec évolue en deuxième division française du circuit compétitif du jeu vidéo League of Legends (LoL), le club ambitionne une promotion en LFL (la principale ligue professionnelle du jeu en France) et entend se développer sur d’autres licences compétitives, tout en assurant la formation de jeunes talents », conclut le communiqué.


Semaine type d’un joueur professionnel de e-sport

Passer de joueur occasionnel à joueur ou joueuse professionnel(le) de e-sport n’est pas aussi simple qu’on pourrait l’imaginer. « C’est un vrai métier, avec ses exigences et ses contraintes », témoigne l’un d’entre eux auprès de nos confrères du Parisien. En effet, un joueur à haut niveau s’entraîne entre 35 h et 50 h par semaine (cela représente cinq soirées complètes de 17 h à minuit), et ce, pendant plus de huit mois par an. En règle générale, un joueur professionnel est accompagné d’un coach appelé « strater » qui l’aide à avoir un retour réflexif sur sa technique. Il prodigue ses conseils sur les blessures liées à la pratique du gaming et redirige les joueurs vers des spécialistes le cas échéant.

TLO, joueur professionnel spécialisé dans le jeu Starcraft 2, explique sa routine. « Je me lève tous les matins à 7 h 30 et me couche à minuit. Je me ménage régulièrement des pauses chaque jour. Sur une semaine, cela représente environ cinq heures de sport (natation et course à pied), deux heures de méditation dans la nature, deux soirées sans ordinateur ni écrans, et quatre heures en après-midi pour une activité que j’apprécie, mais qui n’est pas liée au PC ou à la console. » Une routine difficile à suivre où le mental joue beaucoup tout comme pour un athlète de haut niveau.


 

CREDIT PHOTO : ARCHIVES

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