La vente du domaine de Grignon arrêtée, une nouvelle cession sera lancée en 2022

Le domaine de Grignon, situé non loin de Plaisir, ne sera pas vendu au promoteur Altarea cette année. Une nouvelle procédure de cession sera lancée au second semestre 2022. Les consultations encore en cours auraient conduit à l’arrêt de la vente engagée.

La vente du domaine de Grignon, abritant l’école d’ingénieurs AgroParisTech à Thiverval-Grignon, n’aura pas lieu cette année. Elle devait se faire auprès du promoteur Altarea, qui souhaitait faire construire des logements. Mais suite à un communiqué de presse de la préfecture, publié le 15 novembre, cette propriété de l’État, d’une superficie de 310 hectares, subira une nouvelle procédure de cession au second semestre 2022.

En cause, des consultations toujours en cours. En effet, des discussions complémentaires sur l’avenir du site sont menées depuis l’été avec les collectivités territoriales, les acteurs locaux et les communautés étudiante et scientifique, indique le communiqué.

Une décision qui rassure ces derniers, notamment la maire de Plaisir, opposée à la vente au promoteur. « Dans un premier temps, c’est bien et c’est tant mieux, avec l’espoir derrière que la réflexion soit plus précise. […] Nous allons rester vigilants. On ne baissera pas la garde », réagit Joséphine Kollmannsberger (LR).

« Nous allons rester vigilants »

L’élue, également conseillère départementale de la circonscription, avait justement proposé et obtenu à l’unanimité « une motion de soutien », lors du conseil municipal du 29 septembre (voir notre édition du 5 octobre). Celle-ci visait à soutenir les opposants au projet du promoteur Altarea. « On a suffisamment de place ailleurs pour faire des logements », affirme la maire de Plaisir.

Ce projet de cession remonte à 2020. L’État souhaite vendre le site de Grignon en raison du départ de l’école d’ingénieurs qui va déménager en 2022 à Paris-Saclay. « Dans ce cadre, il est prévu que les différents sites actuels d’AgroParisTech fassent l’objet d’une cession permettant de financer le nouveau site », précise la préfecture dans son communiqué.

L’appel à projet pour la vente du domaine a donc été lancé en mars 2020 par la direction de l’immobilier de l’État. À l’issue de cette procédure, où plusieurs offres ont été déposées, dont celle de l’association Grignon 2000, le dossier proposé par la société Altarea et ses filiales Histoires & Patrimoine et Cogedim a finalement été retenu fin juillet 2021. « On n’a pas apprécié la prise de décision pendant l’été en catimini », commente notamment la maire de Plaisir.

Le projet de l’association agricole Grignon 2000

D’autant plus que le projet de l’association agricole, Grignon 2000, avait fait une offre à 13 millions d’euros et proposé un centre international pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement avec un État qui resterait propriétaire et qui louerait le site agronomique, selon nos confrères du Parisien. Une démarche que soutient la maire de Plaisir :  « Ça va plus dans le sens de ce que devrait être cet espace. »

Alors qu’en face le promoteur avait fait une offre à 18 millions d’euros. « Je trouve que le prix proposé est aberrant par rapport au domaine », commente Joséphine Kollmannsberger, qui trouve l’acte d’autant plus « indécent » après les révélations de l’association Grignon 2000.

En réalité, les finances publiques n’auraient touché que 840 000 euros sur les 18 millions avec la défiscalisation, le rachat d’une partie du domaine par la Région et le Département, etc., selon l’article du Parisien, citant Mathieu Baron, le directeur général de l’association Grignon 2000. Sachant que l’État aurait justifié son choix en prenant la meilleure offre financière, selon une vidéo publiée par le collectif. Affaire à suivre donc.

En attendant, la maire de Plaisir n’exclut pas d’organiser à nouveau un rassemblement devant le domaine pour soutenir la commune, comme cela avait déjà été le cas en septembre 2021, si la nouvelle procédure de cession ne protège pas suffisamment l’espace naturel. Contactée, l’entreprise Altarea Cogedim n’a pas répondu avant la mise sous presse de notre édition.

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