Sans surprise, le conseiller municipal à la mairie de Guyancourt, Olivier Pareja (écologiste), a été élu tête de liste de Décidons ensemble à Guyancourt, le 6 novembre. Lors d’une soirée un peu spéciale à l’espace Yves Montand, les sympathisants de la liste participative l’ont choisi par consentement mutuel, au cours d’une élection, sans qu’aucun candidat n’ait été désigné au préalable. L’élection d’Olivier Pareja, opposant au sein de la majorité, n’est pas étonnante, quand on sait qu’il est à l’initiative de cette liste, qui se veut « écologique et solidaire ».

À bulletin ouvert, une dizaine de colistiers l’ont également rejoint pour composer le début de la liste et une vingtaine d’autres ont émis, en fin de soirée, le souhait d’en faire partie. « Là, il y a un vrai collectif qui s’est créé », se réjouit Olivier Pareja au lendemain de son élection. Expérimentale et testée pour la première fois, cette élection non compétitive a néanmoins montré ses limites pendant la soirée, quant au choix de une ou plusieurs têtes de liste.

Vers 20 h 45, ils sont près d’une cinquantaine à être venus pour participer à l’élection. Certains viennent pour la première fois et ne connaissent pas grand monde, d’autres sont là depuis le début. Animée par deux modérateurs dits « impartiaux », la séance commence par définir ce qu’est une bonne tête de liste et un bon colistier, procédure indispensable avant de voter.

Les sympathisants, à main levée, sont assez homogènes dans leur réponse : « compétent sur le fonctionnement d’une commune », « porte-
parole dans les médias », « rassembleur » sachant « appliquer une gouvernance partagée », « travailler avec l’opposition », « trancher »…C’est ensuite avec ces mêmes expressions que les sympathisants ont justifié leur vote pour Olivier Pareja. « Olivier est rassembleur et il nous garantira une gouvernance partagée », explique un habitant. Un autre affirme : « il sait partager ses convictions et écouter les autres. »

Élu par consentement mutuel au deuxième tour, Olivier Pareja a pris note de leurs attentes. Le lendemain de son élection, il entend tenir le rôle de porte-parole. « C’était un souhait complètement exprimé du groupe », affirme-t-il à La Gazette. Il indique aussi vouloir rester garant d’un débat serein. « Mon rôle est de garantir que tout le monde va être écouté, et qu’on va réussir à fonctionner à l’horizontale », assure-t-il.

Ce souhait pour une gouvernance partagée a néanmoins posé problème durant l’élection d’une seule tête de liste. Une partie des sympathisants ont souhaité élire plusieurs leaders pendant la soirée. Certains ont objecté pour un binôme, d’autres ont soutenu une liste à trois têtes. Les noms de Noémie Audouze – militante associative et gestionnaire d’applications informatiques dans l’assurance – et Jean-François Ranjard – chef de projet dans l’industrie – se sont rajoutés à celui d’Olivier Pareja, lors du vote à bulletin ouvert. Mais légalement, un seul nom doit apparaître en haut de la liste. Une limite s’impose à leur modèle participatif et collectif.

Tout le monde n’a également pas voulu voter au premier tour, car ils ne se connaissaient pas tous. « Si je vote, ça exclut tous ceux que je ne connais pas, ce n’est pas très objectif », affirme un Guyancourtois. « Cette méthode a ses limites », reconnaît l’un des animateurs. Les trois têtes finalistes ont donc du faire un discours pour se présenter et se départager. « Un retour au schéma classique », commentera un participant, qui juge cette étape pourtant nécessaire au choix final.