La démission de Jean-Pierre Sevestre (SE) de son poste de maire de Coignières aura-t-elle notamment pour conséquence le retrait de la commune du projet de piscine intercommunale avec Maurepas et Élancourt ? L’hypothèse est sérieuse puisque Jean-Pierre Sevestre la mentionne dans sa lettre aux habitants, envoyée suite à sa démission, et car une partie des élus coigniériens s’était affichée contre lors du conseil municipal de juin. Si Coignières venait à se retirer du projet, les maires de Maurepas et Élancourt se disent prêts à continuer à deux la démolition-reconstruction de la piscine de Maurepas.

Dans la lettre aux habitants de Jean-Pierre Sevestre expliquant son départ de ses fonctions d’édile, le dernier paragraphe est ainsi titré « L’abandon du projet de piscine intercommunale ». Il y attaque les frondeurs et leur choix de remettre en question le projet. « Là encore, une partie de l’équipe majoritaire qui s’était toujours prononcée en faveur de ce projet, a fait le choix de s’allier une fois de plus à l’opposition pour remettre en cause ce projet, à des fins purement électoralistes, juge l’ancien maire de Coignières. Maurepas et Elancourt vont donc continuer ce projet sans Coignières et nos jeunes ne bénéficieront pas de cette magnifique opportunité qui leur était donnée. »

Contacté au lendemain de sa démission, Jean-Pierre Sevestre explique tirer cette conclusion du conseil municipal du 29 juin, au cours duquel « une majorité de personne a demandé l’annulation des délibérations avançant dans le projet de piscine intercommunale ». Et de poursuivre, même si aucune décision n’a encore été actée : « Les deux villes voisines ne peuvent pas être bloquées, et le programme bloqué, par une décision de Coignières. Je trouve vraiment dommage que l’on en soit arrivé là. »

Les deux autres communes semblent en effet prêtes à poursuivre de leur côté, si cela était nécessaire. Dans un communiqué de presse envoyé au lendemain du départ de Jean-Pierre Sevestre, le maire de Maurepas, Grégory Garéstier (LR) le confirme. « Nous poursuivrons avec Jean-Michel Fourgous ce projet pour nos deux villes, les groupes minoritaires de Coignières ayant pris la responsabilité de priver leurs habitants de ce futur équipement », indique le maire maurepasien.
Le son de cloche est le même du côté de Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt et président de Saint-Quentin-en-Yvelines, joint par téléphone la semaine dernière sur le sujet. « On va continuer de monter ça avec Maurepas, on ne peut pas continuer à ne pas avoir de piscine pour nos enfants. Freiner encore de trois mois la piscine, c’est insupportable, insiste-t-il. Coignières sera obligé de passer une convention avec nous, pour qu’enfants et adultes puissent venir dans la piscine. »

Cependant, dans les colonnes du Parisien, Didier Fischer (DVG), élu d’opposition à Coignières, rappelle que le retrait de Coignières n’a pas encore été acté et s’interroge sur une manœuvre politique en vue des élections municipales qui s’annoncent, auxquelles il prendra part. « Il est vrai que nous préférerions une réhabilitation et une extension de l’existant, confie Didier Fischer au quotidien francilien. Mais pour l’instant, on n’est pas revenu sur ce qui a été voté, ce ne sont que des paroles. »

Ali Bouselham (SE), ex-adjoint de la majorité coigniérienne qui est également en train de constituer une liste en vue des municipales, assure son intention de « ne pas empêcher le projet ». Il affiche par contre le souhait de « revoir la convention parce qu’elle n’est pas bonne » estimant que le projet « n’est pas favorable pour la ville » de Coignières. « Il se traduit par le versement d’une rente annuelle de 200 000 euros pendant 25 ans, regrette Ali Bouselham, qui assure avoir découvert cette participation de la Ville après sa dissidence. J’ai fait les calculs, il vaut mieux qu’on soit de très bon clients, comme on l’était jusque là. »

Si aucune décision n’est donc encore prise du côté de Coignières, des premiers éléments de réponse devraient se dégager au conseil municipal prévu ce mercredi 19 septembre. Sinon, ce sera pendant la campagne des élections municipales qui semble arriver, où ce point devrait logiquement figurer dans les programmes des différents candidats.